Paris 2024 : Le Conseil d’administration acte les propositions de nouveaux sites

Si entre 2015 et 2017, Paris 2024 s’était posée comme la candidate la mieux préparée pour accueillir les Jeux d’été de 2024, force est de constater que la réalité a conduit à maintes refontes du concept initialement présenté devant les membres de la Famille Olympique. Ce mardi, le Conseil d’administration a d’ailleurs engagé l’intégration de nouveaux sites dans le dispositif.

Vue du parvis et de la façade du Stade Pierre Mauroy (Crédits – Stade Pierre Mauroy)

Le feuilleton des sites de Paris 2024 n’est décidément pas encore achevé.

Alors que la revue de projet de la fin d’année 2020 devait permettre de sanctuariser un concept ayant déjà connu quelques changements depuis la désignation de la Ville Hôte, le 13 septembre 2017, plusieurs opérations ont depuis amené les organisateurs français à revoir leur copie, sous la pression des Fédérations Internationales ou des Collectivités Territoriales désireuses d’obtenir leur part du gâteau des Jeux.

Ces dernières semaines, Paris 2024 et ses partenaires institutionnels ont ainsi discuté – et négocié – pour repenser la cartographie de sites posant jusqu’alors problème.

Le dossier le plus épineux a sans conteste été celui du tournoi préliminaire de basketball et ce, bien avant le départ du Hall 6 du Parc des Expositions de la Porte de Versailles (15ème arrondissement) que la Fédération Internationale (FIBA) et nombre de joueurs avaient rapidement rejeté en raisons de contraintes techniques et logistiques.

Aussi, et malgré l’envie de la FIBA de rester dans Paris intra-muros, avec notamment l’espoir d’intégrer l’Aréna de la Porte de la Chapelle (18ème) pour son tournoi préliminaire, avant de gagner l’Accor Arena de Bercy (12ème), le Comité d’Organisation des Jeux (COJO) a ardemment poussé en faveur d’un tout autre espace, à savoir le Stade Pierre Mauroy en périphérie de Lille (Nord).

Sans réelle surprise, le Conseil d’administration de Paris 2024 a aujourd’hui entériné le choix de cet équipement qui sera en configuration aréna et qui, jusqu’à présent, devait abriter l’intégralité du tournoi olympique de handball. Dans un subtil jeu de chaises musicales, le handball migre ainsi en direction du Hall 6 précité pour la tenue du tournoi préliminaire, tandis que le basketball fait le chemin inverse.

A compter des quarts de finale, le sport au ballon orange rejoindra – comme prévu initialement – l’Aréna de Bercy, le handball devant quant à lui s’installer à Lille pour la poursuite et l’achèvement de son tournoi.

Il n’empêche, conscient que ce choix pourrait in fine être retoqué, au regard de la détermination de la FIBA, Paris 2024 n’a pas manqué de souligner que :

Le Comité International Olympique (CIO) se prononcera sur la validation définitive de ces sites, en particulier lorsque l’ensemble des études techniques permettront de valider la conformité du Stade Pierre Mauroy au cahier des charges établi par la FIBA.

Les études techniques promises par Paris 2024 et l’argument d’une jauge permettant des revenus de billetterie intéressants – plus de 27 000 personnes furent présentes pour la finale de l’EuroBasket en 2015 – pourraient jouer, tout comme le poids considérable du basketball sur l’échiquier sportif. Quoiqu’il en soit, pour des raisons de logistique (déplacement et hébergement des joueurs, hygrométrie et climatisation du site, etc.), de sécurité et d’image de marque, la FIBA ne devrait pas relâcher son bras de fer et ce, pour tenter d’arracher un accord plus convenable à ses yeux, à savoir un retour sur le sol parisien.

Cruciales, les semaines à venir seront à n’en pas douter marquées par un lobbying accru de chacune des parties au projet.

Vue globale du Centre National de Tir sportif de Châteauroux (Crédits – CNTir)

Plus consensuel, le choix du nouveau site pour les épreuves de tir et de para-tir sportif a également été annoncé à l’issue du Conseil d’administration organisé ce jour au siège du COJO.

De fait, en lieu et place de La Courneuve (Seine-Saint-Denis) et du « Terrain des Essences », les organisateurs réorientent les compétitions sur le Centre National de Tir de Châteauroux, dans le département de l’Indre. Cette proposition – soutenue par la Fédération Française de Tir – a recueilli il y a peu l’appui des pouvoirs publics locaux, désireux de rejoindre l’aventure des Jeux.

Du côté de la Seine-Saint-Denis, le retrait du tir a récemment été contrebalancé par l’attribution d’épreuves supplémentaires. Aussi, le « Terrain des Essences »qui bénéficiera à terme d’une dépollution importante – sera par exemple le lieu de départ du para-marathon, ainsi que de l’épreuve de cyclisme ouverte au grand public.

Vue nocturne de l’un des halls du Parc des Expositions de Paris Nord Villepinte (Crédits – VIPARIS)

Toujours en ce qui concerne le département francilien, le Conseil d’administration de Paris 2024 a validé le site de Villepinte comme futur hôte de la phase préliminaire du tournoi de boxe, la phase finale demeurant quant à elle localisée sur le site de Roland Garros (16ème), et plus spécifiquement sur le Court central Philippe Chatrier.

Le Parc des Expositions de Paris Nord Villepinte va en outre recevoir l’épreuve d’escrime du pentathlon moderne et, durant les Jeux Paralympiques (28 août au 08 septembre 2024), le tournoi de volleyball assis. Dans le précédente mouture, l’épreuve précitée devait s’installer à Versailles (Yvelines) comme le reste des épreuves du pentathlon moderne, tandis que le volleyball assis devait s’établir à Roland Garros.

Des adaptations pourraient toutefois encore survenir, les Fédérations Internationales concernées devant examiner et entériner le nouveau site proposé au Nord-Est de la capitale.

Visuel du stade éphémère de 35 000 places initialement imaginé sur la Place de la Concorde pour les sports urbains de Paris 2024. Un modèle de ce type pourrait être aménagé pour le déroulement de la Cérémonie d’ouverture des Jeux Paralympiques (Crédits – Paris 2024)

Enfin, le Conseil d’administration a officiellement donné mandat au COJO de soumettre aux instances du Comité International Paralympique (IPC) la proposition d’organiser la Cérémonie d’ouverture des Jeux Paralympiques en dehors du stade et au cœur de la « Ville Lumière ».

Comme dévoilé il y a peu, Paris 2024 ambitionne en effet aujourd’hui d’accueillir ladite Cérémonie sur la Place de la Concorde (8ème arrondissement), au carrefour d’axes historiques et de monuments emblématiques du patrimoine tricolore.

Voulant faire bénéficier les para-athlètes et les futurs spectateurs d’une expérience inédite, les organisateurs vont désormais s’atteler à des discussions fournies avec l’IPC pour convenir notamment de la capacité du site, de son accessibilité et bien sûr du budget nécessaire pour maintenir, après les Jeux Olympiques, une enceinte temporaire en mesure de recevoir l’événement.