Paris 2024 : Le Conseil Départemental de Seine-Saint-Denis à la manœuvre

En 2021, le territoire de la Seine-Saint-Denis sera au cœur des préparatifs d’organisation des Jeux d’été de Paris 2024, avec l’enclenchement ou la poursuite de plusieurs chantiers majeurs pour lesquels le Conseil Départemental est d’ores et déjà un acteur-clé.

Visuel de la passerelle de L’Île-Saint-Denis (Crédits – Pichet-Legendre / My Lucky Pixel / Metrochrome / Advento)

Au cours des prochains mois, les préparatifs d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été de Paris 2024 entreront dans une nouvelle phase capitale.

De fait, si 2020 a permis de sanctuariser l’emplacement des sites destinés à accueillir athlètes et spectateurs, l’année 2021 sera marquée par la mise en œuvre de plusieurs chantiers, en particulier dans le département de la Seine-Saint-Denis. Les différents acteurs engagés dans la livraison des Jeux projettent en effet une montée en puissance, via les investissements sur le terrain et l’enclenchement des grands travaux de construction.

Parmi ces acteurs, le Conseil Départemental de la Seine-Saint-Denis sera particulièrement mobilisé, avec cinq chantiers-clés.

Visuel du Pôle de Référence Inclusif Sportif Métropolitain (Crédits – Conseil Départemental de la Seine-Saint-Denis)

Ainsi, au cours du premier semestre, les lauréats pour la construction du PRISME seront désignés par le Conseil Départemental en sa qualité de maître d’ouvrage.

Pensé comme un écrin unique en Europe consacré à l’inclusion par le sport, le Pôle de Référence Inclusif Sportif Métropolitain avait été présenté dans ses grandes lignes en février 2019 par Stéphane Troussel, Président du Conseil Départemental, Magalie Thibault, Vice-Présidente chargée de l’autonomie des personnes âgées et handicapées, et par Mathieu Hanotin, Conseiller Départemental en charge du sport et des grands événements et, depuis l’été dernier, Maire de la Ville de Saint-Denis.

D’ici le quatrième trimestre 2023, les structures du PRISME prendront place sur un terrain d’une superficie de 15 000 m², englobant une partie du Stade de la Motte à Bobigny.

Outre un gymnase et une piste d’athlétisme adaptés, l’équipement – dont le coût devrait avoisiner les 36 millions d’euros selon les données prévisionnelles publiées il y a deux ans – devrait aussi disposer d’espaces dédiés au sport-santé et à la recherche.

Visuel de l’implantation du futur centre aquatique de Marville dans son environnement paysager (Crédits – Groupement GCC BVL Architecture, ASB Architectures OAW, INCET, TUAL, Ginger BURGEAP, Vivace Latitude, ABC Décibel, BIM BAM BOOM et Idex)

Au-delà de cet équipement structurant, qui s’inscrit dans la volonté des élus locaux et des organisateurs des Jeux de promouvoir le sport adapté, le Conseil Départemental coordonnera également le début du chantier du futur centre aquatique du Parc des Sports de Marville.

Si le projet initial devait porter sur une refondation de la piscine existante, il a finalement été décidé d’engager la construction d’un nouvel équipement, d’abord destiné à l’entraînement des équipes de water-polo, avant de devenir un espace aquatique pour la population à l’issue des Jeux. L’usage de la piscine actuelle sera en parallèle repensé, sans doute dans une dimension culturelle.

A la fin de l’année 2020, le Conseil Départemental avait déjà amorcé le lancement du chantier, avec la désignation du groupement conduit par GCC, au détriment des propositions formulées par SOGEA d’une part, et EIFFAGE d’autre part. Suite à cette annonce, des fouilles archéologiques seront réalisées sur le site durant le deuxième trimestre 2021, tandis que la construction propre du centre aquatique devrait s’opérer entre février 2022 et décembre 2023 selon le calendrier prévisionnel.

Les acteurs du projet tablent à ce jour sur un budget de 30,5 millions d’euros, avec une participation financière du Conseil Départemental de Seine-Saint-Denis et de la Ville de Paris, dans le cadre d’une Convention avec la Société de Livraison des Ouvrages Olympiques (SOLIDEO).

In fine, l’ouvrage de 4 600 m² – qui fera la part belle aux matériaux faiblement énergivores et au végétal – comprendra divers espaces, dont 1 600 m² de plan d’eau.

Dans le détail, la proposition de GCC mentionne l’aménagement d’une halle des bassins, composée d’un bassin sportif de 33 mètres par 21, d’un bassin annexe de 156 m², d’un bassin d’éveil de 70 m², et d’une lagune de jeux de 60 m² avec fontaines et geyser.

En complément de ce pôle sportif et ludique, un espace de bien-être et de balnéothérapie sera aussi réalisé, avec en son sein, un hammam, deux saunas, des douches massantes, une salle de musculation, mais encore une terrasse fitness.

A l’extérieur du bâtiment, un bassin nordique de 25 mètres par 15 sera construit, de même qu’une plage aqualudique de 120 m² agrémentée de deux espaces solarium. Un bassin de 300 m² – équipé de canons à eau et d’un jacuzzi – sera par ailleurs mis à la disposition du public, mais uniquement durant la saison estivale.

Visuel du projet de requalification de la RD 50 (Crédits – Dossier de concertation du cluster de Dugny-Le Bourget / SOLIDEO)

Les travaux à venir en Seine-Saint-Denis sous l’impulsion du Conseil Départemental, maître d’œuvre, comprendront en outre des aménagements de voiries dans le secteur du Bourget.

Ainsi, à compter du deuxième trimestre 2021, la RD 30 sera réaménagée, pour renforcer la sécurité des usagers de la voie routière et pour intégrer les modes de déplacements doux. Des travaux similaires devraient par la suite être réalisés sur la RD 50 et la RD 932 avec, pour les trois axes mentionnés ici, le concours de la SOLIDEO et une finalisation des opérations attendue entre mars et novembre 2023.

Pour ce qui est de la RD 30 et de la RD 50, une enveloppe budgétaire de 4,2 millions d’euros sera consacrée par la SOLIDEO, avec une contribution de l’Établissement Public Territorial Paris Terres d’Envol à hauteur de 2 millions d’euros, une participation du Conseil Régional d’Île-de-France pour 1,680 million d’euros et un apport de l’État pour 520 000 euros.

Concernant la RD 932, les travaux seront financés par une participation à part égale du Conseil Départemental de Seine-Saint-Denis et de l’État pour 3,850 millions d’euros chacun soit, au global, un budget de 7,7 millions d’euros.

Visuel du projet de passerelle entre L’Île-Saint-Denis et le secteur Universeine du futur Village des Athlètes de Paris 2024 (Crédits – Artélia/Lavigne & Chéron/Philippon-Kalt/ Chaix & Morel)

Un autre chantier d’envergure mobilisera dès cette année les porteurs du projet du Village des Athlètes, sur le périmètre de Saint-Ouen, Saint-Denis et L’Île-Saint-Denis. Cette dernière sera particulièrement concernée, puisque l’installation du chantier de construction du franchissement urbain au-dessus du petit bras de la Seine sera acté dès le troisième trimestre 2021.

Dans la perspective des Jeux, et compte-tenu de l’aménagement prochain des résidences sur les trois territoires cités, une passerelle piétonne et accessible aux bus et aux vélos, va en effet être édifiée pour enjamber le fleuve entre L’Île-Saint-Denis et le secteur Universeine.

Cette connexion permettra dès lors aux athlètes – et aux futurs habitants de l’écoquartier fluvial – de déambuler aisément entre les différents points du Village.

Pour concevoir ladite passerelle de 130 mètres de long, en acier recyclé et en béton bas carbone, une enveloppe de 22,1 millions d’euros avait été annoncée en 2016. Sur la base de cette projection – qui pourrait connaître une prochaine réévaluation – le Conseil Départemental de Seine-Saint-Denis devrait apporter un financement de l’ordre de 8,840 millions d’euros, alors que l’État, la Région Île-de-France et l’Établissement Public Territorial de Plaine Commune, devraient abonder pour 4,420 millions d’euros chacun.

Tony Estanguet, Président du Comité d’Organisation de Paris 2024 lors de la présentation de la Saison 2 des préparatifs d’accueil des Jeux, jeudi 18 avril 2019 (Crédits – Philippe Millereau / KMSP / Paris 2024)

A ces opérations d’aménagement du territoire s’ajoute en plus, le lancement de l’Olympiade Culturelle en Seine-Saint-Denis pour laquelle l’institution départementale entend jouer un rôle essentiel, en complément des initiatives en provenance des autres acteurs engagés dans le projet.

Si les contours doivent encore être étoffés par les différentes parties, le Comité d’Organisation des Jeux (COJO) a d’ores et déjà planifié un investissement de 15 millions d’euros pour l’Olympiade Culturelle, qui doit débuter à l’issue des Jeux de Tokyo 2020 et qui permettra de valoriser les atouts culturels de Paris, de la Seine-Saint-Denis et, plus globalement, de la France.

Nul doute cependant qu’un investissement plus conséquent devrait in fine être acté, notamment pour soutenir les acteurs de la culture aujourd’hui lourdement impactée par les conséquences de la crise sanitaire et économique liée au Covid-19, mais qui seront demain des rouages importants pour la célébration des Jeux et des valeurs olympiques et paralympiques à travers le pays.

Visuel du futur Centre Aquatique Olympique (Crédits – Architectes: VenhoevenCS + Ateliers 2/3/4/ Image: Proloog)

En plus des chantiers exposés précédemment, la Collectivité départementale sera aussi associée – à un niveau plus ou moins élevé – dans la poursuite d’autres opérations destinées à doter le territoire d’équipements structurants pour les Jeux, mais surtout pour la phase dite Héritage.

De fait, le Conseil Départemental de Seine-Saint-Denis va continuer d’accompagner le déploiement du chantier d’aménagement du futur Centre Aquatique Olympique à Saint-Denis.

Sous maîtrise d’ouvrage de la Métropole du Grand Paris (MGP), ce site n’en est pas moins une infrastructure majeure pour parfaire la stratégie locale de valorisation de l’apprentissage et de la pratique de la natation et ce, alors que 50% des enfants du département en classe de 6e ne savent pas nager.

Pour la construction de ce bâtiment – capable de recevoir jusqu’à 6 000 spectateurs lors des Jeux, puis 2 500 après l’événement – ainsi que du franchissement au-dessus de l’autoroute A1 pour rejoindre le Stade de France, la SOLIDEO apportera la bagatelle de 154,7 millions d’euros, au travers d’une subvention pour moitié financée par l’État, et pour moitié issue de contributions de la Métropole du Grand Paris, de la Ville de Paris, de la Région Île-de-France, du Conseil Départemental de Seine-Saint-Denis et de l’EPT de Plaine Commune.

La Métropole apportera à elle seule un complément de 20 millions d’euros pour les aménagements spécifiques à l’héritage des Jeux, à l’intérieur et à l’extérieur de l’édifice dont la livraison devrait être assurée à la fin de l’année 2023.

Toujours dans le domaine aquatique, l’institution départementale va également suivre les projets relatifs aux nouveaux centres aquatiques à Aubervilliers, dans le secteur du Pont de Bondy, ainsi que pour l’équipement actuellement en cours de construction à Aulnay-sous-Bois, et pour lequel le Conseil présidé par Stéphane Troussel contribue à hauteur de 13% du budget fixé à 37,4 millions d’euros.

Du fait de son positionnement en tant que partie au projet olympique et paralympique, la Seine-Saint-Denis va par ailleurs contribuer financièrement à la rénovation de plusieurs équipements dédiés aux entraînements des athlètes appelés à concourir durant les Jeux de Paris 2024. Cela se traduira notamment par des apports budgétaires à destination de la SOLIDEO.

Cette dernière est en tout cas d’ores et déjà à la manœuvre sur deux espaces-clés du dispositif des Jeux, des espaces qui contribueront à terme à repenser le fonctionnement de la ville en Seine-Saint-Denis : le Village des Athlètes et le Village des Médias.

Visuel du secteur D du futur Village des Athlètes de Paris 2024 (Crédits – Groupement CDC, CDC Habitat, Icade Promotion)

Alors que les deux années écoulées ont permis de désigner les groupements d’entreprises lauréats des parcelles du premier ensemble et de débuter les travaux de terrassement, l’année 2021 verra le lancement de la phase opérationnelle du chantier à la fin du premier trimestre.

La construction du Village – qui s’établira sur 51 hectares en bordure de Seine – s’échelonnera ensuite jusqu’en 2023, avant que le site ne soit mis à la disposition du COJO pour l’hébergement des athlètes quelques mois plus tard. Par la suite, les bâtiments aménagés – incluant logements, services et commerces – connaîtront des travaux dits de réversibilité afin d’être adaptés à la location et à la vente pour les particuliers et les entreprises qui profiteront dès lors d’un cadre moderne, accessible et durable non loin de Paris.

Des travaux annexes seront aussi réalisés d’ici 2024 pour assurer l’enfouissement de lignes à haute tension, ou encore l’aménagement d’un mur anti-bruit près de l’A86, et la construction d’un Centre de secours de la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris (BSPP) avec, à chaque fois, l’intervention de plusieurs partenaires institutionnels.

Visuel du secteur « Aire des Vents » (Crédits – Sogeprom / Demathieu & Bard Immobilier : Architectes coordonnateurs : Hardel Lebihan (A), MGAU (B-C) ; Architectes : Bourbouze Graindorge, Bathilde Millet, Bartolo Contré, ITAR, NRA ; Paysagistes : D’Ici Là, Sébastien SOSSON)

Pour ce qui concerne enfin le Village des Médias, la fin de l’année 2020 a été marquée pour la SOLIDEO par l’acquisition de terrains auprès du Conseil Départemental de Seine-Saint-Denis, quelques semaines après la signature des promesses de vente relatives aux secteurs « Aires des Vents » et « Plateau ».

Désormais, une fois le dépôt des permis de construire effectué, le démarrage des travaux portant sur les premiers lots immobiliers devraient intervenir à compter du 30 septembre 2021, pour un achèvement programmé au printemps 2024.

Conformément aux engagements pris par l’État à la suite d’intenses discussions avec les élus de Seine-Saint-Denis, l’aménagement du Village des Médias dans le périmètre de Dugny – Le Bourget interviendra en deux phases distinctes, avec la livraison de 700 logements en amont des Jeux, et l’aménagement de 600 autres logements dès la clôture de l’événement planétaire.