JO 2030 : Élu Sénateur de l’Utah, Mitt Romney pourrait être un atout pour Salt Lake City

1995. Après trois tentatives infructueuses, la ville de Salt Lake City (Utah, États-Unis) obtient l’organisation des Jeux d’hiver de 2002.

Même si les accusations de corruption viendront, quelques années plus tard, entacher l’image de la cité américaine et celle du Comité International Olympique (CIO), l’accueil des Jeux n’en a pas moins été assurée, notamment grâce au concours de Mitt Romney, personnalité issue du monde des affaires et homme politique américain de première importance au cours des vingt dernières années.

Mitt Romney, lors d’une conférence de presse du Comité d’Organisation des JO 2002 en février 2001 (Douglas C. Pizac / AP)

Alors que le Comité d’Organisation de Salt Lake City 2002 se trouvait dans une impasse sur le plan des préparatifs et des finances, Mitt Romney fut sollicité pour intervenir et pour relever l’instance de la déroute.

Cette expérience figure d’ailleurs en bonne place dans la biographie officielle publiée sur le site Internet de Mitt Romney et où il est fait mention :

Il a dirigé le Comité d’Organisation des Jeux Olympiques d’hiver de Salt Lake City 2002 et, avec une équipe de bénévoles et de gestionnaires, il a contribué à transformer les Jeux en difficulté en une histoire à succès de l’Utah.

Après cet indéniable succès, le natif de Détroit (Michigan) quitta l’Utah pour s’investir dans la politique de l’État du Massachusetts où il fut élu Gouverneur en 2003. Si par la suite, l’homme politique a tenté à deux reprises d’accéder à la Maison Blanche – candidat à l’investiture du Parti Républicain en 2008 et candidat à la présidence des États-Unis en 2012 – il a toujours conservé un regard attentif sur l’actualité olympique et son expertise est régulièrement souhaitée et demandée.

Cela s’est notamment illustré en 2013, lorsqu’il apporta son soutien à l’idée d’une candidature de Salt Lake City pour les Jeux d’hiver de 2026 et au moment où il appuya l’initiative d’un projet olympique et paralympique de Boston (Massachusetts) pour les Jeux d’été de 2024.

Si la deuxième option a dû faire face à la contestation populaire et finalement au retrait du soutien institutionnel local dès 2015, la première demeure pleinement plausible et ce, même si l’échéance visée a quelque peu évoluée au fil des années (2030 plutôt que 2026).

Aujourd’hui, les travaux préparatoires débutés en 2017 pourraient bien conduire à une candidature prochaine de la principale ville de l’Utah, avec un budget d’organisation estimé à 1,29 milliard de dollars et des infrastructures héritées des Jeux de 2002.

Dans l’optique d’un tel projet, le soutien de Mitt Romney pourrait être déterminant. Sa connaissance des rouages olympiques peut en conséquence constituer un atout majeur pour les porteurs d’une candidature de Salt Lake City et ce, d’autant plus au moment où il effectue son grand retour politique dans l’Utah.

Mitt Romney au soir de sa victoire pour le poste de Sénateur de l’Utah au Congrès des Etats-Unis, mardi 06 novembre 2018 (Crédits – Page officielle / Twitter)

A l’issue des élections de mi-mandat qui se sont tenues ce mardi 06 novembre aux États-Unis, Mitt Romney a en effet été élu Sénateur de l’Utah, ce qui lui confère désormais une visibilité renouvelée sur le plan politique local et national.

L’élection de Mitt Romney n’est pas une surprise, dans un État conservateur qui a systématiquement voté en faveur des candidats du Grand Old Party pour les élections présidentielles passées – à l’exception de celle de 1964 – et de manière majoritaire pour les élections de Sénateurs au Sénat des États-Unis (11 Sénateurs sur 16 issus du Parti Républicain depuis 1892).

Sa proximité avec la communauté Mormone largement présente dans l’Utah a également été un facteur-clé pour lui permettre d’obtenir 62% des suffrages contre 32% à son adversaire principale, Jenny Wilson.

Paradoxalement, bien que son apport passé pour Salt Lake City demeure reconnu, le score de Mitt Romney dans le Comté de Salt Lake est l’un des plus faibles de l’État, avec 49,4% contre 46,1% pour sa rivale du Parti Démocrate.

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