JO 2030 : Les réseaux sociaux, autre force de Salt Lake City

Sélectionnée par le Comité Olympique des États-Unis (USOC) pour porter, le cas échéant, les couleurs américaines dans la course à l’organisation des Jeux d’hiver de 2030, la ville de Salt Lake City (Utah) peut aujourd’hui compter sur un certain nombre d’atouts.

Ainsi, en plus de disposer d’infrastructures sportives de haute qualité à l’échelle régionale, infrastructures pour partie héritée de l’accueil des Jeux en 2002, le projet de Salt Lake City bénéficie aussi de l’appui institutionnel des autorités locales, mais également d’un soutien évoqué à maintes reprises par Mitt Romney, Sénateur de l’Utah au Congrès des États-Unis et surtout ancien Président du Comité d’Organisation des JO 2002.

Vue de la vasque olympique des Jeux de Salt Lake City 2002 (Crédits – USOC)

Désormais prête à se lancer dans une potentielle nouvelle aventure olympique et paralympique, Salt Lake City peut par ailleurs s’appuyer sur un outil de communication à large portée.

Absents du paysage des communications au milieu des années 1990 – lorsque la ville de Salt Lake City fut élue par le Comité International Olympique (CIO) pour abriter les JO 2002 – les réseaux sociaux constituent aujourd’hui un moyen singulier de partager des informations de manière instantanée aux quatre coins du monde.

Aussi, la mobilisation d’ores et déjà effective d’internautes en faveur de Salt Lake City sur lesdits réseaux est de nature à assurer une diffusion promotionnelle des arguments exposés par les porteurs de la candidature.

A ce sujet, « Sport & Société » s’était intéressé dès le mois d’octobre 2017 à une initiative de deux citoyens de l’Utah ayant pour objet de promouvoir l’éventualité d’une candidature olympique et paralympique aux Jeux d’hiver de 2026 ou de 2030.

Logo de l’initiative citoyenne SLC 2030 sur Twitter et Facebook (Crédits – SLC)

Dans le cadre d’une interview, Austin Schofield, l’un des deux fondateurs des comptes sociaux initialement intitulés « SLC 2036 / 2030 » avait d’ailleurs replacé le choix potentiel de Salt Lake City au regard de la situation d’autres villes sur la scène olympique internationale :

Avec le retrait d’Innsbruck (Autriche), l’incertitude du référendum à venir à Sion (Suisse) et les questions budgétaires à Calgary (Canada), les seules villes aujourd’hui disponibles présentent des inconvénients notables par rapport à Salt Lake City.

Dès lors, si le Comité exploratoire de Salt Lake City et le Comité Olympique des États-Unis (USOC) peuvent travailler en coopération avec Los Angeles, Salt Lake City serait un endroit idéal pour accueillir les JO avant ou après LA.

Alors que les deux comptes rassemblaient respectivement 350 followers sur Twitter et 3 820 fans sur Facebook, l’intérêt confirmé par Salt Lake City et ses partisans et les discussions engagées entre les dirigeants locaux et l’USOC ont immanquablement contribué à faire émerger une attention accrue des internautes pour le projet olympique et paralympique.

De ce fait, le compte Twitter dispose aujourd’hui de quelques 8 680 followers, ce qui lui permet de couvrir un large public à travers le monde. La page Facebook est encore plus suivie, puisque ce sont à ce jour pas moins de 32 095 personnes qui se sont abonnés aux posts réguliers de « SLC 2030 », autrement dénommé Salt Lake 2030.

Bien qu’indépendante, cette initiative n’en est pas moins un appui incontournable pour Salt Lake City. Outre cette entreprise citoyenne notable, le projet de la ville peut aussi bénéficier de la stratégie numérique développée depuis plusieurs années maintenant par les gestionnaires des installations sportives de la région.

A titre d’exemples, sur les deux principales plateformes de communication pré-mentionnées, Utah Olympic Park et Utah Olympic Oval génèrent ainsi des publications à destination de plusieurs milliers d’internautes aux États-Unis et bien au-delà.

Signe néanmoins de la force de frappe des réseaux sociaux en 2018, les pages de ces deux structures restent bien en-deça de celles produites plus récemment par « SLC 2030 ». Avec toutefois plus de 5 300 followers combinés et près de 24 700 fans, Utah Olympic Park et Utah Olympic Oval pourraient jouer un rôle essentiel au service de la candidature de Salt Lake City et ce, en mettant en exergue la qualité, l’expérience et le devenir des infrastructures sportives de 2002 et, le cas échéant, de 2030.

(Crédits – Utah Olympic Park)

La présence d’une Ville Candidate ou de ses soutiens sur les réseaux sociaux est devenue indispensable, notamment dans l’optique de séduire la jeunesse qui consomme différemment l’information que les générations antérieures.

Mais cette présence n’est pas forcément synonyme de succès. Dans un passé récent, deux cités engagées dans une course aux anneaux olympiques en ont d’ailleurs fait l’amère expérience.

A l’instar de Salt Lake City aujourd’hui, Boston (Massachusetts) avait elle-aussi pu compter sur l’appui massif d’une initiative citoyenne pour promouvoir son projet de candidature aux Jeux d’été de 2024 et « Sport & Société » avait là-encore répondu présent avec une interview-événement dès le mois de novembre 2013. La contre-mobilisation des opposants à cette entreprise avait cependant forcé les autorités locales à faire marche arrière et ce, alors même que la ville avait été sélectionné par l’USOC.

Toujours pour l’échéance de 2024, Hambourg (Allemagne) avait largement misé sur les réseaux sociaux pour présenter son concept de Jeux au bord du fleuve et au cœur de la ville. Malgré une promotion d’ampleur assurée aussi par des maquettes, des pin’s et même un album de vignettes autocollantes, la candidature avait souffert de la publication tardive des estimations chiffrées du coût d’organisation des Jeux. Cela avait par la suite contribué à l’échec du référendum local et, conséquence logique, au retrait du projet allemand.

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