Le partenariat 2024-2028 illustré par la présence à Paris d’une délégation de Los Angeles

Au moment où la Commission de Coordination des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 effectue sa première visite in situ à Paris, le Comité International Olympique (CIO) a souhaité convier des représentants de Los Angeles 2028 dans la capitale française.

De fait, en plus de la Commission de Coordination présidée par Pierre-Olivier Beckers-Vieujant, Paris a également accueilli trois représentants en provenance de la « Cité des Anges ».

Outre Janet Evans, ancienne Championne Olympique de natation, aujourd’hui vice-Présidente de LA 2028 en charge de la relation avec les athlètes, John Harper, Chef des Opérations de LA 2028, et Lenny Abbey, Directeur des Relations avec les Comités Nationaux Olympiques et Paralympiques (CNO / CNP) au sein de LA 2028, ont aussi fait le déplacement en France.

Cette venue dans la « Ville Lumière », loin d’être anodine, a été l’occasion pour les représentants de Los Angeles 2028 de discuter – ce dimanche – avec le CIO et Paris 2024 des opportunités de coopération au cours des mois et années à venir. Elle a aussi permis d’observer le déroulé de la visite de la Commission de Coordination dans la capitale française.

Cette visite répond ainsi à la volonté du CIO d’établir un partenariat tripartite, un pont entre Paris et Los Angeles et un lien durable dans la perspective des Jeux de 2024 et de 2028 et ce, quelques mois après la désignation conjointe des deux candidatures, le 13 septembre 2017.

(Crédits – Capture d’écran Sport & Société / Compte officiel Instagram de Janet Evans)

Initialement engagée dans la course aux Jeux de 2024, la cité de Californie avait in fine adapté son projet à l’échéance de 2028, après des discussions entamées au printemps 2017 avec le CIO. Ce dernier, soucieux de préserver les deux principales prétendantes aux Jeux, venait alors de faire face à un désistement sans précédent dans le cadre du processus d’attribution des Jeux d’été.

Ainsi, à l’instar de la course aux Jeux d’hiver de 2022 qui avait vu s’affronter Pékin (Chine) et Almaty (Kazakhstan) dans un cas de figure atypique, le CIO avait composé avec Paris et Los Angeles, rescapées de l’hécatombe 2024 qui avait vu successivement s’effondrer les candidatures de Hambourg (Allemagne), de Rome (Italie), et de Budapest (Hongrie), sans compter, dès l’été 2016, celle de Boston (Massachusetts), alors première candidature américaine.

Face à cette situation, le CIO avait été contraint de revoir son approche et son discours, en engageant d’intenses discussions avec les deux Villes Candidates, et en réfléchissant au principe d’une double attribution des Jeux de 2024 et de 2028. Cette logique, approuvée en juillet 2017 par la Session du CIO réunie à Lausanne, se fondait sur le risque d’une absence notable pour 2028 en cas de scrutin classique pour l’élection de la Ville Hôte des Jeux.

En ce sens, si Paris avait rapidement laissé entendre qu’elle ne se repositionnerait pas de sitôt dans la course aux Jeux en cas de nouvel échec – après 1992, 2008 et 2012 -, Los Angeles avait pour sa part insisté sur l’incertitude propre à la sélection américaine. De fait, au regard du nombre relativement élevé de potentielle candidature sur le seul territoire des États-Unis, Los Angeles aurait pu, en cas d’échec, voir anéantir son rêve de troisième Olympiade, après celles de 1932 et de 1984.

Anne Hidalgo, Maire de Paris ; Thomas Bach, Président du CIO ; et Eric Garcetti, Maire de Los Angeles, lors de l’annonce des Villes Hôtes 2024 et 2028, le 13 septembre 2017 (Crédits – Sport & Société)

Aujourd’hui, la présence à Paris d’acteurs de la candidature et de l’organisation des Jeux de 2028 illustre donc l’engagement réciproque à bâtir une nouvel approche des Jeux, sur la base d’un partage des expériences, des bonnes pratiques de gouvernance, et des perspectives de développement, tant à l’égard du Mouvement olympique et paralympique, que des territoires.

D’ailleurs, ce partage des expériences avait déjà été à l’ordre du jour du déplacement de Paris 2024 et de LA 2028 lors des Jeux de PyeongChang 2018. Dans le cadre du programme d’observation mis en place à chaque édition des Jeux par le CIO, les deux Villes Hôtes, ainsi que Pékin 2022 et les délégations de candidates aux JO d’hiver de 2026, avait eu l’opportunité d’échanger avec les acteurs locaux et de constater les défis de l’organisation d’un événement de la dimension des Jeux Olympiques et Paralympiques.

A Tokyo, en 2020, puis à Pékin en 2022, nul doute que Paris et Los Angeles gagneront encore en expertise pour réussir leur édition respective. D’ici-là, d’autres échéances devraient permettre aux deux Comités organisateurs de parfaire leur stratégie commune.

Les deux entités pourraient en outre profiter des bonnes relations de travail entre la Maire de Paris, Anne Hidalgo, et le Maire de Los Angeles, Eric Garcetti, pour affiner des points particuliers des projets olympiques et paralympiques.

De gauche à droite, Casey Wasserman, Président du Comité Los Angeles 2028 ; Eric Garcetti, Maire de Los Angeles ; Thomas Bach, Président du Comité International Olympique ; Anne Hidalgo, Maire de Paris ; et Tony Estanguet, Président du Comité Paris 2024 (Crédits – Sport & Société)

Les deux édiles, membres du C40 qui rassemble les Maires des grandes villes mondiales autour de la question climatique, se sont d’ores et déjà engagés dans un accord de coopération signé en octobre 2017 à Paris. Dans cet accord, trois domaines principaux ont été définis et notifiés : la lutte contre le dérèglement climatique et la protection de l’environnement ; la solidarité et l’inclusion ; l’innovation et les start-ups.

Pour le premier domaine, les deux élus vont chercher à développer une approche exemplaire en matière d’efficacité énergétique, notamment au travers de la mise en place de transports zéro émission, ou encore d’initiatives dans la gestion des ressources en eau et la valorisation des énergies renouvelables.

Concernant le second domaine de l’accord de coopération, les deux villes souhaitent échanger « leurs meilleures pratiques » pour ce qui est de l’intégration et de l’hébergement des sans-abri et des migrants, tout en accélérant les politiques en faveur de l’accessibilité des personnes à mobilité réduite.

Enfin, dans le cadre du troisième domaine, les Maires de Paris et de Los Angeles veulent instaurer des échanges réguliers avec les acteurs de l’innovation, mais aussi de l’économie des territoires (Chambres de Commerce, etc…) afin de créer des synergies pérennes.

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