LA 2028 : Los Angeles accroît son engagement sur les questions environnementales

Face à la politique menée par le Président des États-Unis, Donald Trump, dans le domaine environnemental, nombre d’élus locaux ont choisi une autre voie, en particulier en ce qui concerne la lutte contre le réchauffement climatique.

Peu après le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat, le Maire de Los Angeles, et potentiel rival de Donald Trump pour l’élection présidentielle de 2020, avait clairement affiché sa volonté d’aller de l’avant et d’accélérer des initiatives locales.

« Le changement climatique est un fait de la vie que vivent tous les jours les habitants de Los Angeles et des villes du monde entier.

C’est une grave menace pour notre santé, notre environnement et notre économie, et cela n’est pas discutable ou négociable » avait ainsi affirmé Eric Garcetti en juin 2017.

Le Maire de Los Angeles, Eric Garcetti, inspecte une toiture équipée de panneaux photovoltaïques, en avril 2018 (Crédits – Eric Garcetti / Flickr)

Un an plus tard, le Maire de la Cité des Anges demeure tout aussi attentif à la question climatique.

Los Angeles s’est ainsi associée à 61 autres villes américaines dans le cadre d’actions et d’initiatives de soutien aux critères de l’Accord de Paris, constituant un rassemblement inédit de villes comptabilisant plus de 36 millions d’Américains (Chicago, San Francisco, Atlanta, Boston, New York, Denver, Salt Lake City, Washington District of Columbia, etc…).

Parmi les initiatives engagées, la promotion de la pratique du vélo et l’accroissement du nombre de véhicules électriques doivent permettre de revoir le modèle des déplacements urbains, dans une ville où l’automobile essence et diesel est largement répandue. Il en est de même avec une série d’actions pour assurer l’extension de lignes de métro ou la réalisation d’une navette électrique pour rejoindre l’aéroport international LAX. Plus récemment, un projet de téléphérique a même été présenté pour relier la Gare centrale de Los Angeles au Dodger Stadium, emblématique enceinte californienne dédiée au baseball.

Le 07 juin dernier, un nouvel engagement est venu compléter la panoplie environnementale de la Ville de Los Angeles.

Ainsi, en marge de l’International Mayors Climate Summit organisé par l’Université de Boston, Eric Garcetti a précisé que Los Angeles s’engageait dans la voie d’une réduction des émissions de gaz à effet de serre, avec l’objectif d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.

« Los Angeles est une ville qui se projette dans l’avenir. Notre ville poursuit des objectifs parmi les plus ambitieux au monde parce que l’avenir de notre planète ne doit pas être compromis par l’inaction de Washington.

Je crois fermement que nous avons chacun, l’obligation de lutter contre le changement climatique avec tous les moyens que nous avons à notre disposition » a notamment affirmé Eric Garcetti.

Ce dernier ouvre ici un nouveau chapitre dans la feuille de route qu’il a contribué à mettre en place, via en particulier le pLAn, un rapport sur la durabilité du territoire de Los Angeles rédigé en 2015. Ledit rapport intégrera d’ailleurs le nouvel objectif municipal dans le cadre d’une actualisation qui devrait intervenir au début de l’année 2019.

Pour assurer le respect de l’objectif de neutralité carbone, Los Angeles réalisera une analyse de faisabilité pour étudier la possibilité de parvenir à une transition vers 100% d’énergies renouvelables.

La ville s’appuiera également sur un vaste investissement qui a d’ores et déjà permis l’installation de 1 500 bornes de recharge de véhicules électriques en 2017 et qui doit favoriser l’installation complémentaire de 10 000 autres bornes dans les cinq prochaines années. Ce dispositif d’ampleur s’ajoutera à l’engagement pris par les autorités publiques de disposer de bus à zéro émission d’ici 2025, sans oublier aussi, l’aspect innovant, avec à ce jour, l’installation de 13 000 m² de « chaussées fraîches » pour lutter contre les îlots de chaleur.

Récemment primée pour ses bâtiments publics jugés par l’Environmental Protection Agency (EPA) comme étant les plus économes en énergie aux États-Unis, Los Angeles se fondera par ailleurs sur des mesures incitatives en faveur de l’énergie solaire afin d’atteindre la neutralité carbone.

Aménagement de « chaussées fraîches » dans un quartier de Los Angeles (Crédits – Eric Garcetti / Page officielle Twitter)

Aux prémices de sa candidature à l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques, Los Angeles avait sur ce point évoqué le chiffre de 4 000 hectares de panneaux photovoltaïques installés d’ici la tenue de l’événement et ce, en lien avec la rénovation de sites existants, à l’instar du Los Angeles Convention Center, sur lequel a été installé des panneaux pouvant produire l’équivalent de 1 mégawatt. Dans le troisième volet de son dossier de candidature aux Jeux, la Cité des Anges avait en outre illustré ses multiples engagements et la finalité de ces derniers au travers de probantes données chiffrées :

« Los Angeles utilise davantage l’énergie solaire que n’importe quelle autre ville des États-Unis et tire, actuellement, 25% de son énergie de sources renouvelables, se trouvant donc en bonne voie pour éliminer totalement le charbon d’ici à 2025.

La part moyenne des énergies renouvelables dans les autres grandes zones métropolitaines se situe au-dessous de 5% ».

Au-delà de l’énergie solaire sur laquelle compte s’appuyer Los Angeles, le Comité d’Organisation des Jeux (LAOCOG) entend aussi promouvoir la gestion des ressources et le recyclage des déchets.

A ce titre, le dossier de candidature aux Jeux mentionnait la stratégie globale de gestion de l’eau de la Ville de Los Angeles, qui repose notamment sur le captage des eaux de ruissellement, la reconstitution des nappes phréatiques pour réduire les importations d’eau, mais encore le recyclage de 90% de ses eaux d’ici à 2025.

(Crédits – LAFC / Banc of California Stadium)

Les sites, existants ou en cours d’aménagement pour les Jeux, sont également engagés dans ce processus de gestion des ressources.

Le Memorial Coliseum, qui sera l’un des deux Stades Olympiques lors des Jeux de 2028, vise par exemple l’excellence environnementale, avec son programme de rénovation qui en fera l’une des enceintes sportives parmi les plus éco-responsables des États-Unis.

L’inauguration récente du Banc Of California Stadium a également permis de constater des actions concernant la gestion des déchets, ainsi que la place accordée aux vélos et aux véhicules électriques sur le pourtour de l’installation sportive appelée à accueillir une partie du tournoi olympique de football.