Brisbane 2032 : La Commission de Coordination du CIO se montre optimiste

Malgré la tourmente liée au Gabba Stadium et en dépit du réexamen des sites ordonné par le gouvernement du Queensland, la Commission de Coordination du Comité International Olympique (CIO) chargée du suivi des Jeux d’été de 2032 a récemment salué les avancées réalisées par le Comité d’Organisation de Brisbane 2032.

Vue du Suncorp Stadium à Brisbane, Queensland, Australie (Crédits – Suncorp Stadium / Page officielle Facebook)

Les Jeux de Brisbane 2032 ne s’ouvriront que dans un peu plus de huit ans.

Il n’empêche, les préparatifs de l’événement se mettent progressivement en place à l’initiative du Comité d’Organisation présidé par Andrew Liveris, avec également l’intervention soutenue des pouvoirs publics, que ce soit au niveau du gouvernement du Queensland ou du gouvernement fédéral de l’Australie.

Les derniers mois n’ont toutefois pas été de tout repos pour les parties prenantes d’un projet olympique et paralympique qui a connu quelques soubresauts accompagnés d’un soutien en berne de la part de l’opinion soucieuse de l’utilisation des derniers publics depuis les révélations ayant suivi les Jeux de Tokyo 2020.

De fait, la polémique autour du réaménagement profond envisagé pour le Gabba Stadium a entraîné – après un certain entêtement affiché par l’ancienne Première Ministre du Queensland – une remise à plat du projet sous l’impulsion du gouvernement désormais conduit par Steven Miles pourtant en charge des Jeux sous la précédente administration.

Aussi, à l’aune du rapport récemment dévoilé, la reconstruction du Gabba ne figure plus comme une priorité, loin de là.

En lieu et place de cet emblématique écrin initialement évoqué pour l’accueil des Cérémonies d’ouverture et de clôture ainsi que pour la tenue des épreuves d’athlétisme, les autorités devraient se tourner vers deux enceintes existantes – le Suncorp Stadium et le Queensland Sport and Athletics Centre – qui nécessiteront certes une remise à niveau plus ou moins importante, mais tout de même bien en deçà des projections ciblées sur le Gabba Stadium.

Visuel du projet de requalification du Gabba Stadium dans la perspective des Jeux Olympiques et Paralympiques de Brisbane 2032 (Crédits – Queensland Government)

Hasard du calendrier, le dévoilement des conclusions des travaux du Comité de révision du projet est survenu quelques jours à peine avant la deuxième réunion de la Commission de Coordination du CIO en charge du suivi des préparatifs des Jeux de Brisbane 2032.

Or, ladite Commission présidée par l’ancienne nageuse Kirsty Coventry a pris grand soin de ne pas évoquer publiquement les aléas des derniers mois, préférant maintenir un optimisme évident à l’égard des avancées du projet et des efforts jusqu’à présent réalisés par le Comité d’Organisation.

Comme l’a notamment souligné la Présidente de la Commission à l’issue de ses échanges avec les organisateurs australiens :

Brisbane 2032 a réalisé des progrès importants et réguliers au cours de l’année écoulée.

L’élaboration de sa stratégie organisationnelle et de son plan des Jeux nous inspire une grande confiance, car elle constitue une feuille de route claire pour l’organisation de Jeux Olympiques et Paralympiques à fort impact en 2032.

Moins d’un an après avoir adressé un premier satisfecit, la Commission de Coordination semble poursuivre sur le même état d’esprit, confiante dans la capacité des organisateurs à mettre en œuvre une stratégie qui fut présentée en 2022 par Andrew Liveris selon un enchaînement 3+3+3+1, autrement dit, les trois premières années des préparatifs consacrées à la gouvernance, à l’engagement et à l’éducation (2022-2025), les trois suivantes à la planification opérationnelle (2025-2028), les trois à venir à l’exécution des chantiers et à la livraison des sites (2028-2031), et enfin l’ultime année avant l’ouverture des Jeux, aux derniers réglages de l’événement (2031-2032).

A ce titre, la réunion entre la Commission de Coordination et les représentants du Comité d’Organisation de Brisbane 2032 a permis de discuter des initiatives adoptées au cours des mois passés, tant en ce qui concerne les mécanismes de gouvernance que les opérations commerciales envisagées pour garantir le respect de l’engagement du Comité d’Organisation à s’autofinancer. Cela ne comprend bien sûr pas les investissements massifs prévus par l’Australie et le Queensland pour bâtir ou moderniser des infrastructures utiles aux Jeux.

Les discussions ont par ailleurs mis en lumière l’élaboration d’un cadre relatif aux droits humains et à l’établissement d’un premier plan d’action pour la réconciliation des Premières Nations aborigènes.

Sur ce dernier point, et afin d’illustrer cette volonté de réconciliation et d’entente, Brisbane 2032 a en particulier fait savoir que trois étudiants des Premières Nations avaient à ce stade été recrutés pour effectuer des stages rémunérés au sein du Comité d’Organisation.

Autre point central des échanges entre l’entité olympique et l’instance organisationnelle : le déploiement de la stratégie de marque et la conception de l’emblème des Jeux de 2032 qui permettra une meilleure identification du territoire hôte de l’événement.

Face au déficit de visibilité planétaire de Brisbane, Andrew Liveris avait résumé en ces termes la situation au cours de l’année 2022 :

La plupart d’entre nous ne savaient pas grand chose de Barcelone jusqu’aux Jeux Olympiques de 1992. Barcelone est maintenant une ville visitée. Les gens y vont pour les arts, pour la culture, pour s’amuser, pour les restaurants, etc.

Alors pouvons-nous faire de même ? Les gens connaissent l’Australie pour Sydney et Melbourne, peut-être, alors comment pouvons-nous faire pour devenir la Barcelone de l’Australie avec nos symboles et nos emblèmes.

Nous ne sommes pas Londres, nous ne sommes pas Los Angeles.

Au-delà de cette question cruciale de la perception de Brisbane – et du Queensland – à travers le monde, l’héritage des Jeux occupe également une place de choix dans les réflexions menées par le Comité d’Organisation.

Aussi, une délégation australienne se rendra en France cet été à l’occasion des Jeux de Paris 2024 et ce, dans le but d’emmagasiner les leçons pour reproduire – dans la mesure du possible – certaines pratiques liées à la planification et à la livraison des Jeux.

Conscient du chemin restant à parcourir pour Brisbane 2032, le Président du Comité d’Organisation se veut en tout cas prudent, mais néanmoins serein, quant à la suite du projet.

Comme il l’a affirmé après la réunion avec la Commission de Coordination du CIO :

Je suis heureux que nous ayons tenu nos engagements pour 2023, avec notamment l’élaboration d’une stratégie claire et d’un plan des Jeux qui définissent notre identité en tant qu’organisation et nos actions et étapes pour les années à venir.

Les Jeux Olympiques et Paralympiques ont un impact positif considérable pour l’ensemble de l’Australie, notamment des retombées économiques et sociales estimées à 17 milliards de dollars australiens [10,28 milliards d’euros].

Ce sont nos Jeux à partager ensemble. Notre Comité d’Organisation est déterminé à livrer des Jeux dont tout le monde pourra être fier et profiter.

Kirsty Coventry, Présidente de la Commission de Coordination du CIO pour les Jeux d’été de Brisbane 2032, mercredi 28 juin 2023 à Lausanne, Suisse (Crédits – IOC / Greg Martin)

En attendant, force est de constater que les regards restent encore davantage braquer sur les soubresauts du projet et sur l’intervention des pouvoirs publics, que sur les travaux spécifiques du Comité d’Organisation en tant qu’entité singulière.

Il faut dire que les autorités australiennes et celles du Queensland ont prévu d’investir massivement pour accompagner les préparatifs des Jeux.

A ce titre, un package de 500 millions de dollars australiens d’investissements (302,46 millions d’euros) pour les sites olympiques et paralympiques va prochainement donner lieu à l’installation de premiers appels d’offres sous l’égide du gouvernement du Queensland. Cette première enveloppe concernera particulièrement trois sites établis sur la Sunshine Coast, ainsi qu’une mise à niveau du Sleeman Sports Complex édifié à Chandler dans la perspective des Jeux du Commonwealth 1982.

Pour la Présidente de la Commission de Coordination du CIO, le dialogue est et restera quoiqu’il en soit le maître-mot des mois et années à venir pour consolider les fondements du projet olympique et paralympique.

Ainsi que l’a précisé Kirsty Coventry :

En travaillant en étroite collaboration avec le CIO et le Comité International Paralympique, le Comité d’Organisation continue de respecter ses engagements à un niveau élevé, en veillant à ce que toutes les parties prenantes fassent partie du voyage.

Cela renforce l’ambition de livrer des Jeux avec et pour les citoyens, qui laisseront un héritage durable bien au-delà de la fin de la compétition.

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