JO 2040 : Le Cap en réflexion

Le temps n’est pas encore à la mise en œuvre formelle d’une candidature olympique et paralympique, mais une réflexion est en tout cas menée par le think-tank « Cape Town 2040 » (CT2040) avec l’idée, le cas échéant, de concevoir un projet articulé autour de la ville et des alentours du Cap (Afrique du Sud).

Vue du terrain et des tribunes du DHL Stadium du Cap construit dans l’optique de la Coupe du Monde de football 2010 (Crédits – DHL Stadium)

A la fin de l’année 2021, au détour d’une déclaration à l’adresse de journalistes représentants l’Association Internationale de la Presse Sportive (AIPS), Thomas Bach avait exprimé son souhait de voir émerger une nouvelle candidature issue du continent africain.

Ainsi que l’affirma le Président du Comité International Olympique (CIO) :

Au début de mon mandat, je rêvais d’avoir les Jeux Olympiques en Afrique, ou au moins de les attribuer à l’Afrique pendant mon mandat, mais malheureusement, aucun de ces deux rêves ne s’est réalisé.

J’espère vivement que pour 2040, un pays africain entamera le dialogue avec le CIO pour organiser les Jeux. C’est important de voir les Jeux en Afrique et la balle est désormais dans le camp des pays africains.

Depuis lors, l’Égypte a fait part de son intérêt pour l’obtention des Jeux d’été, en évoquant la perspective de l’édition 2036.

Avant elle, le Maroc avait un temps été identifié comme possible prétendant, tout comme l’Afrique du Sud qui, durant plusieurs années, s’est interrogée avant de renoncer à participer à la course aux Jeux de 2020 et de 2024.

Aujourd’hui, une réflexion est en cours pour potentiellement poser les bases d’une nouvelle offre sud-africaine.

Si elle n’est pour l’heure qu’à un stade embryonnaire et conduite indépendamment du Mouvement sportif et de la sphère politique du pays, cette réflexion pourrait in fine conduire à l’établissement d’une candidature et d’un projet pour celle qui fut au devant de la scène olympique au milieu des années 1990, lorsqu’un concept fut développé dans l’optique des Jeux d’été de 2004.

Pour mener à bien cette réflexion, le think-tank « Cape Town 2040 » (CT2040) a été instauré, avec à la manœuvre, Guy Briggs, Responsable du design urbain au sein du Cabinet dhk Architects, et Rashiq Fataar, Directeur de Our Future Cities.

Les deux hommes entendent avancer avec pragmatisme, pour d’abord identifier le potentiel d’une candidature, entre les sites susceptibles de recevoir des compétitions et les forces et les faiblesses d’une telle entreprise et ce, avant de prétendre entrer en discussion avec les autorités sportives et institutionnelles de la ville et du pays.

Comme l’expose d’ailleurs le propos de présentation de la plateforme :

Cape Town 2040 est un groupe de réflexion et de recherche qui explore la possibilité pour Cape Town et Western Cape Town d’accueillir les Jeux Olympiques et Paralympiques d’été de 2040.

CT2040 cherchera à évaluer la capacité actuelle de la ville-région à accueillir les Jeux et à identifier le potentiel d’alignement ou d’accélération des investissements futurs pour améliorer de manière significative les questions de durabilité, de résilience et d’intégration grâce à l’accueil des Jeux.

Le travail du groupe est centré sur la recherche, la conception, la planification stratégique et le partage de connaissances.

Dans le cadre de son travail, il s’adresse aux urbanistes, au gouvernement et aux agences gouvernementales, aux athlètes et aux communautés du Cap Occidental.

La manière de procéder n’est pas sans rappeler l’initiative menée par un groupe de citoyens à Boston (Massachusetts, États-Unis) qui, à l’approche du processus de sélection de la Ville Hôte des JO 2024, avait travaillé sur les conditions d’organisation de l’événement planétaire, avant de soumettre la proposition aux autorités.

Le caractère novateur de cette initiative et les caractéristiques du projet alors conçu avaient d’ailleurs amené le Comité Olympique des États-Unis (USOC, devenu depuis USOPC) à choisir Boston comme candidate américaine au début de l’année 2015.

Les doutes et les critiques autour de la candidature avaient ensuite provoqué la chute de cette dernière, et le repêchage de Los Angeles (Californie) qui s’était finalement retrouvée en face-à-face avec Paris (France) avant de conclure un accord avec le CIO pour l’attribution des JO 2028.

Page d’accueil du site Internet du think-tank Cape Town 2040 (Crédits – Capture d’écran / Sport & Société)

Pour Le Cap – ou Cape Town dans sa dénomination anglophone – le développement éventuel d’une candidature passera immanquablement par le souvenir et l’étude du projet imaginé pour 2004.

A l’époque, la candidature sud-africaine fut portée par l’élan ayant suivi la libération de Nelson Mandela en 1990 et l’élection de cette figure de la lutte contre l’Apartheid à la présidence du pays en 1994.

Le développement humain fut à ce moment-là élevé comme thème primaire de la candidature aux Jeux, avec aussi le souci d’accompagner les problématiques entourant la situation sociale, économique et écologique du Cap et, plus largement, le retour en grâce de l’Afrique du Sud dans le concert des nations.

D’ailleurs, l’introduction au premier volet du dossier de candidature fut particulièrement explicite en la matière.

Ainsi que cela fut développé :

Il y a cent ans, le Baron de Coubertin réalisait son rêve d’un festival de sport où serait célébré l’unité de l’humanité. Pendant ce siècle à la fois turbulent et étonnant, le Mouvement olympique ainsi que la grande famille qui s’est constituée autour de ce Mouvement se sont vus croître en matière de puissance, d’ambition et d’exploits, au point de devenir l’une des merveilles de l’époque mondiale actuelle.

Il y a deux ans, en Afrique du Sud, Nelson Mandela réalisait son propre rêve d’une nation unie fondée sur les principes d’engagements à l’égard de la paix, de l’égalité de l’homme, et de la justice humaine et sociale.

Au cours de ce bref délai, l’Afrique du Sud a su redonner à sa population de nouvelles perspectives d’espoir et d’opportunités. Ce pays s’est avéré un modèle de détermination, d’engagement et de confiance. Ainsi a-t-il retrouvé sa place au sein de la communauté internationale où il incarne le témoignage des éléments les plus nobles et admirés de l’esprit humain.

Il est temps de réunir ces deux grands rêves.

En tenant compte de cet engagement, la candidature – appuyée par 80% des habitants du Cap selon deux sondages réalisés en 1995 et en 1996, et mentionnés dans les réponses aux questions établies par le CIO – chercha à bâtir un concept susceptible de relever les défis de l’organisation d’un événement de la dimension des Jeux et surtout capable de laisser un héritage au territoire.

Pour cela, les porteurs du projet – parmi lesquels l’archevêque et militant des droits de l’Homme, Desmond Tutu – proposèrent la tenue des Jeux Olympiques du 17 septembre au 03 octobre 2004, et celle des Jeux Paralympiques du 10 au 21 octobre 2004, soit des dates adaptées à la météorologie et aux conditions climatiques dans l’hémisphère sud.

Quelques 22 lieux furent en outre proposés, comprenant un panel de 38 sites destinés aux compétitions, dont 13 nouvelles installations à construire, et de 85 sites consacrés à l’entraînement des athlètes, l’ensemble ayant été cartographié pour assurer un équilibre territorial entre zones favorisées et défavorisées au niveau des infrastructures.

Lettre de Nelson Mandela adressée au Président du CIO de l’époque, Juan Antonio Samaranch, et aux membres de l’institution olympique (Crédits – Dossier de candidature de Cape Town 2004 / Archives)

Dans le détail – et dans le cas où Le Cap aurait été désignée Ville Hôte – les Cérémonies d’ouverture et de clôture, de même que les épreuves d’athlétisme, se seraient déroulées au sein d’un Stade Olympique de 75 000 places à édifier sur le site militaire de Wingfield, soit à environ 20 kilomètres à l’Est de l’actuel Cape Town Stadium – ou DHL Stadium – édifié dans le secteur de Green Point dans l’optique de la Coupe du Monde de football 2010.

Les compétitions d’aviron et de canoë-kayak auraient été localisées dans le cadre d’un Stade nautique à construire à proximité du Stade Olympique.

Le badminton aurait quant lui pris place au Centre communautaire de Philippi Est, alors prévu pour être opérationnel en 1996-1997, tandis que le baseball aurait pris possession de deux équipements distincts, pour les phases finales et pour les phases préliminaires, avec respectivement le Terrain de cricket de Newlands – ne nécessitant que des changements mineurs – et le futur Centre de baseball de Philippi Est.

Le tournoi de basketball fut proposé dans deux futures installations, à savoir le Centre de basketball de Philippi Est pour les phases préliminaires et le Centre d’exposition du Cap pour les phases finales. Ledit Centre aurait par ailleurs reçu les épreuves de gymnastique artistique, ainsi que les phases finales du tournoi de handball, mais encore le tournoi préliminaire de volleyball.

Autre enceinte à construire, le Centre communautaire de Mew Way aurait de son côté été l’écrin du tournoi de boxe.

Le Vélodrome de Bellville aurait, après des aménagements importants pour adapter l’enceinte, été le théâtre des épreuves de cyclisme sur piste, le cyclisme sur route ayant pour sa part été proposé sur un parcours dans et autour de la ville du Cap, et le VTT dans le cadre du parcours existant de Coetzenburg dans la région du Cap Occidental. Le pentathlon moderne aurait également pris place dans cette zone.

Concernant les sports équestres, un terrain situé sur une emprise foncière appartenant à la Société agricole du Cap de Bonne Espérance aurait été aménagé.

L’escrime fut pour sa part proposée au Centre d’exhibition de Transnet dont la construction avait été avancée pour 1996-1997. Le site aurait également été hôte des épreuves de gymnastique rythmique lors des Jeux. Deux autres sports se seraient aussi partagés une même enceinte, à savoir le judo et le taekwondo, avec l’utilisation commune du Centre sportif de Belhar. Il en aurait été de même pour la lutte et l’haltérophilie annoncées dans un nouvel équipement destiné à devenir le Centre de conférences du Cap.

Pour le hockey-sur-gazon, la candidature sud-africaine misa sur le Stade de Hartleyvale qui aurait pour l’occasion bénéficié d’aménagements spécifiques.

Concernant les épreuves de natation, de natation synchronisée, de plongeon, et de water-polo, deux équipements distincts auraient été mobilisés, avec d’une part la Piscine de Newlands pour le plongeon et le tournoi préliminaire de water-polo, et d’autre part le Centre nautique olympique restant à construire près du grand stade pour la natation, les phases finales de water-polo, ainsi que les épreuves de natation synchronisée.

Le softball aurait quant à lui pris place au sein d’une structure existante, le Centre de softball de Turfhall.

Six sports auraient également été installés dans des enceintes existantes, avec néanmoins des aménagements plus ou moins importants à prévoir, à savoir le tennis de table au Centre de Good Hope, le tennis au Stade de Green Point où deux courts auraient été configurés, le tir au Centre de tir d’Atlantis, le triathlon dans le cadre de Granger Bay, le beach-volley à Camps Bay, et enfin la voile au sein du Centre de voile de Simon’s Town.

Le tir-à-l’arc aurait été planifié dans un nouvel équipement sobrement dénommé Centre de tir-à-l’arc situé face au Stade Olympique, de l’autre côté du parcours d’aviron et de canoë-kayak, tandis que les phases préliminaires de handball et les phases finales de volleyball auraient respectivement été établies dans une nouvelle arène limitrophe du Stade Olympique et au sein d’un nouveau Centre récréatif métropolitain.

Enfin, le tournoi olympique de football aurait été programmé dans six stades. Les matchs de poules auraient ainsi été agencés au Stade d’Athlone, au Stade Basil Kenyon à East London, au Stade Boet Erasmus à Port Elizabeth, et au King’s Park Stadium à Durban. Les phases finales auraient quant à elles eu lieu au Soccer City de Johannesburg (80 000 places à l’époque) pour les demi-finales, et dans l’écrin du Stade de rugby de Newlands (50 900 places) pour les finales.

Au moment de la candidature, le financement de ces sites fut chiffré à hauteur de 444 millions de dollars (valeur 1996), dont 183 millions à la seule charge du Comité d’Organisation.

Les autorités publiques auraient été mobilisées pour fournir un apport de 169 millions de dollars, soit 84 millions pour les pouvoirs publics locaux et 85 millions pour l’échelon national, tandis que le secteur privé aurait été sollicité pour 92 millions de dollars.

En ce qui concerne le cœur battant des Jeux, autrement dit le Village des Athlètes, la candidature de Cape Town 2004 prévoyait une parfaite intégration urbaine et paysagère au sein du Parc Olympique, offrant une vue imprenable sur la Table Mountain emblématique de la région.

Imaginé sur une superficie de 45 hectares, le Village aurait été en capacité d’héberger 10 000 athlètes et 5 000 officiels et jusqu’à 750 autres personnes selon les exigences des Fédérations ou du CIO.

Le dispositif envisagé prévoyait la construction de 400 logements de plain-pied aménagés dans des modules pouvant accueillir 8, 16 ou 32 personnes avec, pour chaque logement, une salle commune, un séjour et une cuisine, sans compter aussi les installations sanitaires.

La problématique environnementale et la question de la gestion des ressources furent par ailleurs un élément majeur du projet d’aménagement du Village des Athlètes.

Le propos alors formulé dans le dossier de candidature apparaît en ce sens presque précurseur pour l’époque. Ainsi que l’exposa les porteurs dudit dossier :

Le centre d’entraînement naval, les magasins et les centres de distribution qui se trouvent actuellement sur le site seront regroupés, ce qui libérera une bonne partie du site que l’on pourra affecter à de nouveaux usages et qui pourra faire l’objet d’une remise en état de l’environnement.

Le site sera paysagé.

Des plantes indigènes propres à protéger les personnes contre le vent, des buissons et un couvre-sol seront prévus. Aux endroits où l’écologie du site aura été perturbée, elle sera rétablie et le paysage créera un environnement propice à de nouveaux habitats comme un sanctuaire d’oiseaux aquatiques. Le développement d’un centre où seront expliqués les aspects écologiques historiques et culturels de l’aménagement du site, est prévu.

[…] L’architecture du Village s’inspirera de formes culturelles régionales et la conception témoignera d’un puissant engagement à l’égard de la protection de l’environnement car on privilégiera l’efficacité énergétique et l’utilisation de matériaux de sources durables. Les cahiers des charges pour le cadre bâti prévoient des technologies d’économie de l’énergie et de préservation des ressources.

Dans l’ensemble, l’aménagement du Village Olympique sera conforme à la Charte de l’Environnement et aux Directives sur l’évaluation des répercussions environnementales.

Dans le même esprit, et selon des considérations très actuelles, la candidature sud-africaine proposa de privilégier les modes de déplacement doux.

Comme cela fut indiqué dans le dossier de candidature :

Un parc de véhicules électriques non polluants assurera un service de navette continu.

Des bicyclettes seront mises à la disposition des résidents qui le désireront et la circulation en véhicule automobile sera limitée aux services essentiels.

Visuel du Parc Olympique de Cape Town 2004 (Crédits – Dossier de candidature de Cape Town 2004 / Archives)

Parallèlement à l’exposé des sites et de l’aménagement du Village, la candidature du Cap détailla un budget d’organisation de l’ordre de 1,318 milliard de dollars, incluant 18 millions de dollars consacrés à la tenue des Jeux Paralympiques, 54 millions de contribution pour le Village des Athlètes, ainsi que les 183 millions précédemment évoqués pour les sites sportifs.

Le budget hors-COJO fut en outre avancé à 590 millions de dollars, avec également 1,977 milliard de dollars de dépenses en équipements, comprenant 269 millions pour le Village, 211 millions pour les routes et voies ferroviaires ou encore 453 millions pour l’hébergement des visiteurs.

Quelques points complémentaires sont par ailleurs intéressants à la lecture du dossier de candidature et offrent une mise en perspective avec le modèle olympique actuel.

Ainsi, parmi les revenus attendus du Comité d’Organisation, Le Cap 2004 prévoyait 557 millions de dollars en provenance des droits TV avec dans le détail – chose étonnante lorsque l’on sait la confidentialité aujourd’hui portée sur cette question – 312 millions issus des droits TV aux États-Unis, 159 millions en Europe, 21 millions au Japon et 65 millions sur le reste du monde.

Le Programme des Partenaires Olympiques Mondiaux (TOP) devait quant à lui rapporter quelques 107 millions de dollars, et le Programme des Sponsors du Cap devait générer 114 millions de dollars.

Pour ce qui est de la billetterie – et là-encore, le parallèle avec le modèle olympique au XXIe siècle mérite d’être fait – Le Cap prévoyait des recettes de 183 millions de dollars, avec la mise en vente de 6,2 millions de billets, dont 5,6 millions à destination du public, et 600 000 billets mis en vente à prix modique pour les Sud-Africains de milieux défavorisés et ce, au moyen d’une allocation spéciale fournie par les organisateurs.

Le nombre de billets effectivement vendus avait été espéré à 4,6 millions avec un éventail de prix offrant une moyenne comprise entre 19 et 65 dollars pour les épreuves sportives et 286 dollars pour les Cérémonies.

Carte des sites de la candidature olympique et paralympique de Cape Town 2004 (Crédits – Dossier de candidature de Cape Town 2004 / Archives)

Or, malgré la promesse de Jeux pouvant être utiles au territoire et porteurs d’héritage pour la population locale au sortir de l’Apartheid, le CIO écarta le projet du Cap dans la dernière ligne droite.

A l’époque, pas moins de 11 villes à travers la planète avaient fait acte de candidature avec, outre Le Cap, la présence des projets respectivement portés par Athènes (Grèce), Buenos Aires (Argentine), Istanbul (Turquie), Lille (France), Rio de Janeiro (Brésil), Rome (Italie), Saint-Pétersbourg (Russie), San Juan (Porto Rico), Séville (Espagne) et Stockholm (Suède).

La Commission d’évaluation mise en place par l’institution olympique avait toutefois inspecté les propositions de chacune des prétendantes, laissant ensuite le soin à la Commission de sélection de retenir 5 finalistes, dont Le Cap.

Aussi, le 05 septembre 1997, depuis le Palais de Beaulieu à Lausanne (Suisse), la 106ème Session du CIO fut appelée à départager les candidatures formulées par Athènes, Buenos Aires, Le Cap, Rome et Stockholm.

Ce jour-là, Athènes et Rome firent rapidement la course en tête avec, au premier tour, 32 voix pour la première et 23 suffrages pour la seconde, reléguant ainsi derrière Stockholm (20), Buenos Aires (16) et Le Cap (16).

Ces deux dernières villes s’opposèrent dans un tour de barrage, Le Cap empochant alors la mise face à la capitale argentine par 62 suffrages contre 44 pour Buenos Aires.

Au second tour de scrutin, Athènes confirma son avance (38) devant Rome (28) et Le Cap (22), Stockholm ne parvenant pas à se maintenir avec seulement 19 voix olympiques.

Au troisième tour néanmoins, la candidature sud-africaine s’inclina par 20 suffrages, contre 35 pour Rome et 52 pour la capitale grecque. Cette dernière – qui avait été écartée au profit d’Atlanta (Géorgie, États-Unis) pour les Jeux du Centenaire (1996) – remporta in fine le vote des membres du CIO au quatrième et dernier tour, par 66 voix contre 41 pour la « Ville Éternelle ».

Près de 26 ans après cet échec, l’Afrique du Sud pourrait potentiellement revenir dans la course aux anneaux olympiques, d’autant plus en considérant les réformes engagées par l’institution de Lausanne au cours des dernières années, sous l’impulsion de l’actuel Président du CIO, Thomas Bach, qui siégeait d’ailleurs dans la Commission d’évaluation pour 2004.

Si les problématiques économiques et sociales propres à l’Afrique du Sud peuvent constituer un frein à une nouvelle ambition du pays, l’apport des réformes olympiques pourraient de fait ouvrir une porte.

Reste à savoir bien sûr si Le Cap pourrait être de la partie ou, à défaut, une alliance de villes sud-africaines.

Les mois à venir devraient en tout cas permettre d’identifier les opportunités éventuelles au travers de la réflexion menée à ce stade par « Cape Town 2040 ». Dans le cas où les travaux engagés apporteraient des éléments positifs, il resterait cependant à convaincre le Mouvement sportif sud-africain et, peut-être davantage, les pouvoirs publics locaux et nationaux, sauf à imaginer un nouvel appel du pied directement adressé par le CIO.

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