Brisbane 2032 : Le réaménagement du Gabba Stadium soulève des inquiétudes

A Brisbane (Queensland, Australie), la requalification probable du Gabba Stadium constitue une épineuse problématique dans la perspective des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été de 2032. Si le coût du projet interroge, l’ampleur des travaux envisagés inquiète déjà les riverains, en particulier les parents d’élèves et le personnel éducatif de l’East Brisbane State School.

Visuel du projet de requalification du Gabba Stadium et de ses abords (Crédits – Queensland Government)

Dix ans avant l’ouverture des Jeux, et quelques années avant l’enclenchement des chantiers liés aux infrastructures sportives et extra-sportives nécessaires à la tenue de l’événement planétaire, les principaux acteurs de Brisbane 2032 ont les yeux rivés sur le devenir du Gabba Stadium dont le réaménagement pourrait coûter la bagatelle d’un milliard de dollars australiens (647,6 millions d’euros).

Annoncée dès la phase de candidature comme le futur Stade Olympique des Jeux de 2032, l’enceinte sportive se situe dans un quartier déjà densément urbanisé. Or, afin de moderniser la structure et de mettre en conformité cette dernière avec les standards internationaux, une refonte majeure de l’espace environnant n’est pas à exclure.

De fait, un accroissement de la capacité d’accueil du stade et une amélioration de la desserte par les transports en commun pourraient in fine conduire à une régénération urbaine importante susceptible d’avoir une incidence sur les bâtiments existants limitrophes du Gabba Stadium et sur les habitudes quotidiennes des riverains.

Parmi ces derniers, des dizaines de parents d’élèves accompagnés de membres du personnel éducatif de l’East Brisbane State School ont manifesté ce jeudi 20 octobre devant l’établissement situé à proximité de l’installation aux 42 000 places.

Ils craignent en effet que l’établissement scolaire soit condamné à la démolition pour laisser place au chantier de déconstruction du stade existant et à l’emprise foncière de la nouvelle enceinte dont la jauge pourrait atteindre 50 000 places dans l’optique des Jeux.

Au-delà de la contestation naissante sur le terrain, le projet de réaménagement du Gabba Stadium suscite également des interrogations et des oppositions au sein de la classe politique, tant à l’échelle des élus régionaux que fédéraux et ce, en dépit de la détermination affichée jusqu’à présent par la Première Ministre du Queensland.

Le devenir du quartier représente bien sûr l’une des préoccupations importantes pour les élus inquiets du projet, mais c’est surtout le coût prévisionnel dudit projet – restant non-encore officialisé – qui pose question, d’autant plus en considérant la promesse des organisateurs de Jeux relativement sobres du point de vue économique et environnemental. Relativement limité à ce stade, le nombre d’élus inquiets voire opposés pourrait cependant s’accroître à mesure que le projet sera présenté.

Vue du Gabba Stadium dans son environnement urbain, avec notamment la localisation limitrophe de l’East Brisbane State School (Crédits – Google Maps / Capture d’écran)

Aussi, la capacité de négociation du Président du Comité d’Organisation de Brisbane 2032, Andrew Liveris, devrait être mise à rude épreuve pour parvenir à un accord sur l’établissement formel d’un projet de réaménagement du Gabba Stadium, avec les conséquences possibles sur l’espace environnant, ou bien sur l’adoption d’un plan alternatif pour limiter les dépenses et les impacts territoriaux.

Plus tôt ce mois-ci, Andrew Liveris avait d’ailleurs entrouvert la possibilité d’une réécriture de l’ambition aujourd’hui projetée pour le futur Stade Olympique de Brisbane 2032.

Ainsi qu’il l’avait affirmé :

Je suis fan de l’emplacement du Gabba Stadium pour ce qu’il est, et j’aime cette idée [d’en faire le Stade Olympique], mais nous ne voulons pas avoir un budget exorbitant pour le faire.

Je suis sûr que les personnes responsables de l’examen des coûts, c’est-à-dire, le gouvernement, viendront et nous diront quel est le meilleur plan et que quel que soit ce plan, ils nous accompagneront tout au long des préparatifs.

Si un changement est nécessaire, il faudra pouvoir dire que le contrat d’accueil est excellent mais qu’il n’est pas parfait. Nous apprenons, et apprendre signifie que nous devons peut-être être ouvert à l’idée d’apporter des modifications à des choses que vous aviez jusqu’alors acceptées.

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