JO 2026-2030 : L’USOC veut d’abord protéger les intérêts financiers de LA 2028

Peu après l’attribution des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été de 2028 à Los Angeles, le Comité Olympique des États-Unis (USOC) avait lancé une réflexion portant sur la possibilité de présenter une candidature américaine pour l’organisation des Jeux d’hiver de 2026 ou de 2030.

Dès la fin du mois de septembre 2017, le Président de l’USOC, par ailleurs membre du Comité International Olympique (CIO), Larry Probst, avait affiché le positionnement de l’institution :

« Nous sommes clairement intéressés par l’accueil des Jeux d’hiver aux États-Unis.

Nous devons discuter pour savoir avec quelle ville cela serait possible et à quel moment, pour 2026 ou 2030″.

De gauche à droite, Angela Ruggiero ; Anita DeFrantz ; Larry Probst, membres du CIO pour les États-Unis ; Alan Ashley, Responsable de la performance sportive auprès de l’USOC ; et Lisa Baird, Responsable du Marketing auprès de l’USOC (Crédits – Angela Ruggiero / Page officielle Twitter)

Ce jeudi, en marge de l’ouverture des Jeux de PyeongChang 2018 qui s’est déroulée aujourd’hui, l’USOC a finalement écarté la première échéance, tout en maintenant son intérêt pour la seconde.

L’explication est simple.

Avec les Jeux de 2026 et de 2028, l’USOC exposerait le Comité d’Organisation de LA 2028 à une baisse probable de ses revenus issus de la stratégie marketing et du Programme des Partenaires. Or, LA 2028 compte bien profiter au maximum de l’accord conclu l’été dernier avec le Comité International Olympique (CIO), un accord qui lui confère une durée d’utilisation des droits olympiques plus étendue qu’à l’accoutumée et qui lui offre aussi une contribution de l’institution de 1,8 à 2 milliard(s) de dollars. Une somme non-négligeable qui bénéficiera à l’organisation des Jeux et au développement de projets sportifs pour la jeunesse locale.

A ce titre, interviewé à l’été 2017 par « Sport & Société », Casey Wasserman avait alors précisé la portée de cet accord. Le Président de LA 2028 avait notamment affirmé que :

« Cet accord avec le CIO nous permet de livrer un héritage avant même que ne commencent les Jeux.

Il met notre ville en mesure de financer des programmes sportifs pour la jeunesse et d’apporter une aide à chacune des communautés de Los Angeles, pas dans onze ans, mais au cours des années qui mèneront aux Jeux ».

A ce stade donc, l’institution de Colorado Springs (Colorado) préfère écarter l’option 2026 pour se concentrer sur l’organisation des Jeux de 2028 et, peut-être, le cas échéant, s’intéresser plus encore à l’échéance hivernale de 2030.

Bien entendu, ce scénario est susceptible d’être bousculé, dans le cas où peu de Villes Candidates viendraient à se positionner.

A l’heure actuelle, Sion (Suisse), Stockholm (Suède), Calgary (Canada) et Sapporo (Japon) discutent avec le CIO, mais entre manœuvres politiques et craintes populaires, le nombre de candidatures en course pourrait se réduire dès le printemps 2018, ce qui pourrait conduire l’institution de Lausanne (Suisse) à adopter une nouvelle fois le modèle d’une double attribution avec, après 2024-2028, le choix pour 2026-2030.

Le Gouverneur de l’Utah, Gary Herbert, a signé, mercredi 07 février 2018, une résolution favorable à une candidature de Salt Lake City aux Jeux d’hiver (Crédits – Mayor J. Biskupski / Page officielle Twitter)

Quoiqu’il en soit, plusieurs villes américaines ont d’ores et déjà fait part de leur intérêt respectif pour les Jeux d’hiver.

Salt Lake City (Utah) fait figure de grande favorite compte-tenu de son expérience de Ville Hôte des Jeux de 2002 et de l’héritage majeur dont dispose aujourd’hui le territoire. Cette semaine, après avoir chiffré à 1,29 milliard de dollars le montant du budget d’organisation prévisionnel, les autorités locales ont d’ailleurs signé une résolution de soutien à une candidature olympique et paralympique.

Derrière, Denver (Colorado) et la coalition de Reno / Lake Tahoe (Nevada) pourraient tenter de perturber les plans de la ville de l’Utah pour espérer s’imposer, à terme, aux yeux de l’USOC, comme la meilleure option américaine pour obtenir le retour des Jeux d’hiver dans le pays de l’Oncle Sam.