A cinq jours du premier tour de l’élection présidentielle française, force est de constater que la thématique du sport a été particulièrement occultée de la campagne entre les onze candidats.
Seuls quelques uns ont publiquement pris position sur cette thématique pourtant importante au regard des différentes connexions possibles – santé, économie, aménagement du territoire, etc… – et ont pu compter sur l’appui d’acteurs du mouvement sportif.
Ce mardi, le quotidien « L’Équipe » dresse d’ailleurs un état des lieux des propositions des uns et des autres, ce qui peut ainsi permettre de se faire une idée de l’engagement ou non des candidats, de même que leur positionnement à l’égard de la candidature olympique et paralympique de Paris 2024.
En cette fin de campagne, les ultimes déplacements et meetings sont en tous cas l’occasion pour les candidats de s’entourer de personnalités susceptibles de faire pencher la balance électorale, même si cette technique – populaire outre-Atlantique – est à relativiser au regard de son impact dans les urnes.
Dans le domaine du sport, deux candidats semblent avoir les faveurs de compétiteurs et de décideurs : Emmanuel Macron et François Fillon.
Ce lundi après-midi, Emmanuel Macron (En Marche !) – qui avait initié le Contrat de la Filière Sport en 2016 – a ainsi fait monter à la tribune de son meeting parisien de Bercy, le Président du Racing Club Toulonnais (RCT), Mourad Boudjellal.
« Monsieur le Président, cher Emmanuel Macron, je vous donne rendez-vous le 04 juin au Stade de France pour que vous nous remettiez le Bouclier de Brenus » a d’ailleurs lâché le Président du RCT en référence à la finale du Top 14 de rugby à laquelle il espère bien participer.
Outre la présence de ce dernier, le footballeur Yohan Cabaye avait fait le déplacement – comme le gardien Steve Mandanda il y a quelques semaines à Londres ou l’internationale féminine Wendie Renard à Lyon -, de même que le Secrétaire d’État aux Sports, Thierry Braillard.
En février dernier, l’ancien Ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique avait précisé sa pensée en matière de sport, et plus particulièrement en ce qui concerne la candidature de Paris 2024.
« Il faut avoir les équipements au niveau et je pense ici que ce qui a déjà été lancé doit être démultiplié ; ce sera aussi l’occasion de moderniser certains équipements et de passer sur la taille critique sur quelques autres ; d’avoir des équipes et des filières à la pointe ; toute la moralisation du sport professionnel – lutte contre le dopage, etc… – ; et la vitalité du sport amateur » avait mentionné Emmanuel Macron sur les antennes de la radio France Bleu.
Du côté de François Fillon (Les Républicains), l’ancien Champion Olympique de saut d’obstacles aux Jeux de Séoul 1988, Pierre Durand, est un des proches conseillers dans le domaine du sport.
Le leader de la Droite et du Centre peut aussi compter sur le soutien de l’ancien Champion Olympique de sabre (1984-1988) et ex-Ministre des Sports, Jean-François Lamour, mais également sur celui du double Champion Olympique de judo (Atlanta 1996 et Sydney 2000), et lui-aussi ancien Ministre des Sports, David Douillet.
D’autres figures sportives se sont aussi affichées il y a quelques jours au côté de l’ancien Premier Ministre en déplacement à Aix-Les-Bains, notamment Antoine Dénériaz, Champion Olympique de descente des Jeux de Turin 2006 ; Vincent Jay, Champion Olympique de biathlon (sprint) et médaillé de bronze (poursuite) aux Jeux de Vancouver 2010 ; Jean-Pierre Vidal, Champion Olympique du slalom des Jeux de Salt Lake City 2002 ; Carole Montillet, Championne Olympique de descente lors de ces mêmes Jeux et Conseillère aux Sports à la Région Auvergne-Rhône-Alpes ; Marie-Marchand Arvier, vice-Championne du Monde du Super-G lors des Mondiaux de Val d’Isère en 2009 ; Marielle Goitschel, Championne Olympique en slalom géant et médaillée d’argent du slalom aux Jeux d’Innsbruck 1964 et Championne Olympique du slalom aux Jeux de Grenoble 1988 ; ou encore Edgar Grospiron, Champion Olympique de ski acrobatique (bosses) aux Jeux d’Albertville 1992 et ex-leader de la candidature d’Annecy à l’organisation des Jeux d’hiver 2018.
« Le sport est absolument fondamental pour moi. J’en ai fait et continue d’en faire beaucoup : course à pied, vélo, alpinisme, ski.
Je n’en ai pas fait beaucoup à l’école car je n’aimais pas la façon dont on me l’imposait. Je souhaite que l’on en refasse un plaisir, notamment en associant davantage les clubs sportifs au cours de sport. Je veux que l’université intègre beaucoup plus le sport, avec notamment des formations permettant aux sportifs de haut niveau de poursuivre leurs études » a fait savoir François Fillon à la suite de ce déplacement en Savoie.
François Fillon s’est également entouré de la navigatrice Maud Fontenoy, chargée des questions environnementales et maritimes au sein de son équipe.
Ce mardi matin, Pierre Durand a par ailleurs annoncé sur les réseaux sociaux, le soutien du joueur de tennis, ex-numéro 1 mondial en double, vainqueur dans cette catégorie, de l’US Open et de Wimbledon, Nicolas Mahut.
Que ce soit Emmanuel Macron, François Fillon ou l’un des autres prétendants au Palais de l’Élysée, le prochain Président de la République aura sans doute eu connaissance de la lettre ouverte adressée le 22 mars dernier par Emmanuelle Assmann, Présidente du Comité Paralympique et Sportif Français (CPSF).
Dans une tribune publiée dans les colonnes du quotidien « Libération », Emmanuelle Assmann interpelle les candidats à la magistrature suprême concernant la prise en compte des questions liées au handicap. L’intitulé de cette tribune est d’ailleurs des plus explicites :
« Candidats à l’élection présidentielle, engagez-vous pour l’intégration des personnes handicapées par le sport ! »