JO 2024 : « Washington DC a besoin des Jeux Olympiques »

La capitale fédérale américaine est l’une des quatre villes des États-Unis à s’intéresser à l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été de 2024.

Sélectionnée en juin dernier sur la short-list du Comité Olympique des États-Unis (USOC), aux côtés de Boston (Massachusetts), San Francisco (Californie) et Los Angeles (Californie), la ville de Washington District of Columbia doit aujourd’hui se démarquer de ses rivales afin de convaincre l’institution dans la dernière ligne droite.

Tandis que Boston mise sur l’innovation, la recherche universitaire et les nouvelles technologies, que Los Angeles planche sur une utilisation optimale des sites olympiques de 1984 et que San Francisco peaufine encore son projet, Washington DC souhaite orienter son concept autour de la régénération urbaine et du besoin de revitalisation de certains quartiers historiques.

DC 2024 - Anacostia River

Sur le modèle de Barcelone 1992 ou plus récemment, de Londres 2012, le Comité de Candidature espère ainsi réaliser une transformation du paysage urbain sans précédent aux États-Unis. Ce positionnement stratégique, souhaité il y a peu par l’ancien Maire de la ville, Anthony A. Williams, est aujourd’hui porté par Ted Leonsis, Président de DC 2024.

Comme il l’a ainsi rappelé récemment, « nous voulons nous positionner non seulement comme Ville Olympique américaine – parce que nous sommes la capitale de la nation – mais nous voulons aussi toucher une génération de jeunes et leur inculquer l’esprit olympique.

Nous souhaitons dès lors être mobilisés dans la meilleure manière de transformer les quartiers situés entre la rivière Potomac et la rivière Anacostia (Sud de la ville). Nous voulons faire en sorte que les communautés de gens qui y vivent puissent bénéficier des Jeux Olympiques.

Je n’ai pas honte de le dire. Je pense que Washington DC a besoin des Jeux Olympiques plus que les Jeux Olympiques ont besoin de Washington DC ».

La régénération urbaine de l’East End londonien devrait indéniablement être pris en exemple par les promoteurs de la candidature américaine, soucieux de profiter de la venue des premiers JO d’été depuis Atlanta 1996, pour imaginer un nouveau modèle olympique, durable et innovant.

La question de la planification sera dès lors au cœur de la politique qui sera menée par DC 2024 en cas de sélection par l’USOC. Car cette question est l’une des clés essentielles à la bonne réussite des Jeux et surtout, à l’héritage que ces derniers peuvent et pourront laisser à la Ville Hôte.

« J’ai passé beaucoup de temps à Londres et j’ai vu la façon dont les JO ont contribué à transformer cette ville et en faire une ville encore plus grande. J’ai observé ce qui a été fait dans l’East End, avec le développement du Stade Olympique qui aujourd’hui est un stade de football, avec le Village Olympique désormais configuré en logements à faible revenu ou encore avec les transports en commun qui ont été repensés.

Je pense que nous pouvons réunir beaucoup de points de vue et de nombreux éléments de la ville pour faire en sorte que les Jeux puissent transformer la ville et sa région ».

Le quartier Anacostia a longtemps été une place forte de la marine américaine sur la rive gauche, avec le Washington Navy Yard. Aujourd’hui, le site ressemble davantage à une vaste friche industrielle en attente d’un renouveau paysager, économique et social.

Illustrations : Vue du quartier Washington Navy Yard (Crédits – Ricky Carioti / The Washington Post) / Vue aérienne du quartier Anacostia River dans les années 1960 (Crédits – Wikipedia)