Valérie Fourneyron à la tête du Comité Santé, Médecine et Recherche de l’AMA

Ministre des Sports, de la Jeunesse, de l’Éducation populaire et de la Vie associative de mai 2012 à mars 2014, Valérie Fourneyron a depuis maintenu son implication au sein du Comité exécutif de l’Agence Mondiale Antidopage (AMA) où elle représente l’Europe depuis septembre 2012.

Aux côtés de Tony Estanguet, membre français du Comité International Olympique (CIO) et représentant de l’institution au sein de l’AMA, Valérie Fourneyron a en effet eu à cœur de développer ses arguments en matière de santé publique et de la relation étroite entre le sport et la santé des athlètes.

Valérie Fourneyron - AMA

Aujourd’hui, celle qui a exercé la médecine sportive a été élue Présidente du Comité Santé, Médecine et Recherche de l’AMA.

Selon un membre de l’organisation, cité par le quotidien « Libération » et l’AFP, « depuis que les représentants des gouvernements siègent à l’AMA, c’est la première fois que l’un d’eux a un tel bagage scientifique avec une profonde connaissance du problème du dopage.

Elle arrive toujours extrêmement préparée aux réunions et a des qualités qui en font un choix hyper légitime ».

Le Comité Santé, Médecine et Recherche a un rôle majeur au sein de l’AMA et possède de ce fait un certain nombre de missions.

Comme le précise en ce sens le site officiel de l’organisation, « les nombreuses activités de ce Comité comprennent notamment la surveillance des développements scientifiques dans le sport, avec l’objectif de protéger la pratique du sport sans dopage, et la supervision de divers groupes d’experts scientifiques en relation avec la liste des interdictions, les autorisations d’usage à des fins thérapeutiques, l’accréditation des laboratoires et le dopage génétique ».

La promotion et la reconnaissance du travail effectué par Valérie Fourneyron représentent en tout cas un atout majeur pour la France et le développement de sa diplomatie sportive à travers le monde.

Considérée comme un modèle en matière de lutte antidopage, la France n’a pourtant pas toujours été considérée ainsi.

Lors de la candidature olympique de Paris 2008, les représentants français – et notamment la Ministre de l’époque, Marie-George Buffet – avait essuyé des critiques et même des pressions de la part des instances internationales.

En 2013, l’ancienne Ministre communiste du Gouvernement de Lionel Jospin, était revenue sur cette période, non sans viser plusieurs personnalités.

« La candidature était supervisée par M. Verbruggen, Président de l’Union Cycliste Internationale (UCI) et membre du CIO, qui donc présidait la délégation venue en France pour évaluer sa candidature.

Les pressions se sont exercées par l’intermédiaire de M. Verbruggen mais aussi d’autres membres du CIO.

M. Killy à l’époque et M. Drut s’en étaient entretenus auprès du Premier Ministre en me demandant de faire une lettre précisant que la loi française ne s’appliquerait pas dans sa globalité au moment des Jeux.

Ça a été une pression extrêmement forte, on a remis la lettre à M. Verbruggen en haut de la Tour Eiffel, mais pendant l’audition de la délégation française à Moscou, Lionel Jospin a été interrogé à trois reprises. Donc la pression s’est exercée sur la France jusqu’au bout ».

En 2001 déjà, « Libération » avait évoqué l’anecdote de la rencontre au deuxième étage de la Tour Eiffel entre les membres de la Commission d’évaluation du CIO et les représentants de Paris 2008.

Avec le sens de la formule, le quotidien français avait estimé que « la grande leçon de cette visite de la Commission d’évaluation du CIO à Paris, c’est que le Président Verbruggen est un scorpion.

On croit qu’on va l’écraser, mais il est déjà dans le pantalon. Si Paris bouge un orteil, Paris est mort ».

En juillet 2001, lors de la présentation de son projet, la délégation tricolore avait pâti des questions insistantes – notamment du Prince Albert de Monaco – concernant la lutte antidopage.

Sans grande surprise, le résultat final avait largement tourné à l’avantage de Pékin (Chine). Mais même si Paris n’était pas favorite dans la course aux JO 2008, elle aurait pu réaliser un score supérieur. La capitale française fut en effet devancée par Pékin, Toronto et Istanbul au premier tour puis par Pékin et Toronto au second, ne réalisant que 15 puis 18 voix. Une paille face aux 56 suffrages obtenus par la capitale chinoise.

Les mêmes instances qui autrefois critiquaient la politique – et disons-le – l’avant-gardisme français, ont aujourd’hui évolué et ont, peu à peu, adopter des résolutions contraignantes et de nouvelles dispositions dans le cadre du Code Mondial Antidopage.

Illustration : Crédits – Compte Twitter officiel de Valérie Fourneyron