JO 2022 : Face à une opinion hostile, Oslo joue son va-tout et envisage une baisse des coûts

Confrontée à des sondages particulièrement difficiles, la candidature olympique d’Oslo semble se résigner à réduire les coûts de son projet et ce, afin d’enrayer la chute et de convaincre le Parlement et le Gouvernement de Norvège d’accorder les garanties financières nécessaires à la poursuite de l’aventure.

Ainsi, 4,3 milliards de couronnes norvégiennes (528,35 millions d’euros) pourraient être économisées sur la mise en œuvre du projet olympique, en réduisant la voilure sur différents domaines. Avec ces réductions, le budget d’organisation (COJO) passerait de 1,742 milliard à 1,21 milliard d’euros.

Dossier de requérance - Oslo 2022

Dans le détail, une Commission de travail propose de réduire les dépenses de parrainage à hauteur d’un milliard de couronnes (122,9 millions d’euros).

Concernant le Village principal des Athlètes, ce dernier pourrait voir sa « capacité réduite. Cela donnerait moins de flexibilité pendant les Jeux et moins de lits dans le cadre d’une utilisation ultérieure pour une ville qui a pourtant un grand besoin de nouveaux logements ».

Ce choix, s’il venait à se confirmer, représenterait une économie de 200 millions de couronnes (24,6 millions d’euros).

Une économie similaire à celle qui pourrait être réalisée du côté de Lillehammer. Une partie des épreuves étant prévue dans la Ville Hôte des JO 1994, les autorités sportives et politiques pourraient se mettre d’accord pour réutiliser le futur Village des Jeux de la Jeunesse 2016 en lieu et place de l’aménagement d’un nouveau site.

Une autre réduction pourrait être décidée en matière d’hébergement puisque la Commission propose d’aménager 1 000 lits temporaires pour les médias plutôt que d »édifier de nouvelles installations pérennes. Là-encore, l’économie serait de l’ordre de 200 millions (24,6 millions d’euros).

Concernant les médias, les infrastructures dédiées au Centre Principal de Presse et au Centre de Diffusion Internationale pourraient être aménagées de manière « low-cost » (hangars modulables…) pour une économie globale de 400 millions de couronnes norvégiennes (49,15 millions d’euros).

Signe que la candidature olympique est au plus mal, des réductions sont également envisagées sur l’aménagement paysager des Villages Olympiques et des zones de détente (300 millions / 36,9 millions d’euros) ainsi que sur l’aménagement de la piste de patinage de vitesse (700 millions / 86 millions d’euros). Cette dernière, initialement prévue au cœur du Centre sportif Valle Hovin entièrement rénové, pourrait finalement être abandonnée au profit de la piste Vikingskipet de Hamar (environ 130 kilomètres au Nord d’Oslo), hôte des épreuves lors des JO en 1994.

Enfin, 200 millions de couronnes d’économies (24,6 millions d’euros) sont par ailleurs proposées concernant l’aménagement de pistes d’échauffement plus petites ou bien des normes architecturales revues au rabais quant à la construction des nouvelles enceintes sportives.

Avec ces mesures, Oslo 2022 joue véritablement son va-tout.

Ne disposant pas de marge de manœuvre – les sondages étant critiques et l’opinion politique étant toujours divisée – la candidature norvégienne doit désormais attendre la fin de l’année et le choix des autorités. Si le Gouvernement valide les garanties financières, celles-ci devront encore recevoir l’approbation du Parlement.

Sur ce domaine, les réductions sont là-aussi conséquentes et témoignent de la fragilité de la situation actuelle. Quelques 8,8 milliards de couronnes (1,08 milliard d’euros) pourraient ainsi être économisées. Les mesures envisagées permettraient donc de réduire lesdites garanties financières de 34 milliards (4,18 milliards d’euros) à 25,2 milliards de couronnes (3,10 milliards euros).

Illustrations : Crédits – Oslo 2022