Paris 2024 : Construction et rénovation à l’ordre du jour du prochain Conseil de Paris

Dans le cadre des préparatifs d’organisation des Jeux de 2024, le premier semestre 2018 a été marqué par de premiers chantiers structurants.

Ainsi, outre les ajustements au projet olympique et paralympique de Paris 2024, une première phase de recrutements a été lancée afin de densifier l’équipe directionnel du Comité d’Organisation des Jeux (COJO). L’installation de la Société de Livraison des Ouvrages Olympiques (SOLIDEO) a également été un temps-fort de ces premiers mois, tout comme les rendez-vous stratégiques entre les parties prenantes et le Mouvement olympique et paralympique.

A présent, et alors que la Commission de Coordination a effectué sa première visite francilienne la semaine dernière, le chantier des équipements pérennes et temporaires nécessaires aux Jeux commence à s’ouvrir, à l’instar des futures délibérations de la Ville de Paris.

Deux équipements mentionnés dans le projet de Paris 2024 sont en effet inscrits à l’ordre du jour du prochain Conseil de Paris, qui se tiendra du 02 au 05 juillet 2018. La construction de l’Aréna 2 et la rénovation du stade Pierre de Coubertin feront ainsi l’objet de délibérations lors du rendez-vous des élus parisiens.

Visuel de la future Aréna 2 dans le quartier de la Porte de la Chapelle (Crédits – APUR-Air-images-Luxigon)

Mentionné dans le cadre du dossier de candidature de Paris à l’organisation des Jeux, le projet d’édification d’une aréna de taille intermédiaire a connu quelques modifications au fil des mois et ce, afin de répondre à une double problématique, à la fois technique et géographique.

Prévu dans le quartier de Bercy, le futur équipement aurait été limitrophe de l’emblématique AccorHotels Arena, anciennement connue sous le nom de Palais Omnisports de Paris Bercy. Toutefois, les expertises menées à l’automne 2017 avaient relevé de potentielles contraintes techniques, règlementaires et environnementales. Lesdites contraintes auraient dès lors pu impacter le projet, tant pour le respect du calendrier de livraison que pour le coût d’aménagement de l’édifice.

Aussi, en fin d’année 2017, la Ville de Paris – en concertation avec les parties prenantes au projet olympique et paralympique – a convenu de relocaliser le futur équipement sur la ZAC de la Gare des Mines, dans le secteur de la Porte de la Chapelle (18ème arrondissement). Ce choix, loin d’être anodin, a d’abord le mérite de rapprocher la structure du noyau comprenant le Stade de France, le futur Centre Aquatique et le Village des Athlètes en Seine-Saint-Denis. Il représente ensuite une réelle possibilité d’héritage pour le territoire du Nord de Paris.

Le projet de délibération 2018 SG 36 mentionne d’ailleurs que :

« La relocalisation de l’ouvrage au sein de ce quartier apparaît […] comme une opportunité unique de relancer et d’accélérer, compte tenu du caractère indéniablement structurant de l’ouvrage, l’indispensable réaménagement de ce secteur populaire et enclavé, qui apparaitra ainsi comme un héritage concret et durable de l’accueil des Jeux de 2024. […]

Elle contribuera également à rééquilibrer la présence des grands équipements sportifs vers le Nord de Paris ».

Pour permettre la construction de cet équipement multifonctionnel, une phase de démolition et de dépollution devra toutefois être préalablement menée. Le projet de délibération au Conseil de Paris apporte à ce sujet des précisions quant à l’échéancier envisagé.

Concrètement, la future aréna – dont le coût est aujourd’hui estimé à 90 millions d’euros (hors taxes) – doit s’établir sur une parcelle partiellement occupée par un bâtiment rassemblant diverses activités. Outre des services de la Ville de Paris, ledit bâtiment est notamment occupé par l’association « Emmaüs coup de main » – qui doit prochainement s’installer Porte de Montreuil – et par une association de tir de la Préfecture de Police. D’ores et déjà, les occupants ont été avertis de la résiliation de leur contrat d’occupation pour le mois de janvier 2019.

A compter de cette date, et après la démolition de l’actuel bâtiment, une phase de dépollution et de consolidation des sols sera réalisée, en complément du diagnostic archéologique préventif. Par la suite, le permis de construire de la nouvelle structure devrait être déposé à la fin de l’année 2019, avant l’aménagement concret de l’aréna prévu entre l’été 2020 et l’automne 2022.

Pour mener à bien ce chantier, la Ville de Paris s’appuiera sur la SOLIDEO, dont la loi prévoit qu’elle sera l’instance compétente pour assurer la livraison des sites et le financement, de tout ou partie, des équipements nécessaires aux Jeux. De ce fait, le projet de délibération propose la mise en place d’une convention entre la Ville et la SOLIDEO afin de formaliser le partenariat entre les deux autorités, partenariat qui amènera la SOLIDEO à verser une subvention de 1,35 million d’euros à la Ville de Paris pour le financement des études préalables à la construction de l’aréna.

A l’issue des Jeux, au cours desquels l’aréna pourrait abriter le tournoi préliminaire de basketball masculin, les épreuves olympiques de lutte, et le tennis de table paralympique, l’équipement sera en mesure de recevoir des clubs parisiens, notamment pour la tenue de compétitions de basketball et de handball.

L’offre d’équipements sportifs de proximité sera par ailleurs renforcée sur ce secteur, avec l’aménagement, au sein de l’aréna, de deux gymnases destinés aux clubs locaux.

Vue du court central du Stade Pierre de Coubertin (Crédits – Site des Internationaux de France de Badminton)

Également mentionné dans le projet olympique et paralympique de Paris 2024, le Stade Pierre de Coubertin (16ème arrondissement) devra préalablement subir des travaux de rénovation pour répondre aux normes en vigueur et pour pouvoir accueillir les épreuves olympiques éliminatoires de basketball féminin et les épreuves paralympiques de goalball.

Le projet de délibération 2018 SG 37 précise la nature des travaux de réhabilitation du site d’une capacité de près de 4 000 places, et laisse par ailleurs apparaître la destination finale de l’enceinte construite à l’occasion de l’Exposition Internationale de 1937 et hôte de nombreuses manifestations sportives :

« Véritable héritage des Jeux de 2024, la restructuration de ce site emblématique du patrimoine sportif parisien permettra de le hisser au niveau des standards modernes exigés par les organisateurs des grandes manifestations sportives nationales et internationales, notamment pour accueillir les plus grandes compétitions ‘handisport’ en salle.

L’objectif principal de cette rénovation est en effet l’amélioration des conditions d’accueil et d’accessibilité pour les spectateurs porteurs de handicap ainsi que pour les athlètes handisport ».

Concrètement, les travaux devraient être concentrés sur la mise en accessibilité du court central et des courts annexes, avec notamment un effort porté sur la signalétique. La sécurisation des abords du stade, ainsi que la rénovation des espaces annexes (sanitaires, vestiaires) et la mise en place d’un nouveau système d’éclairage font aussi partie intégrante du projet présenté par la Ville de Paris.

Aussi, et à l’instar du projet de construction de l’Aréna 2, la Ville fera appel à la SOLIDEO, notamment pour le financement des études préalables. L’autorité de livraison des ouvrages olympiques versera, au moyen d’une convention, une subvention de 97 500 euros pour lesdites études.

Anne Hidalgo, Maire de Paris (Crédits – Philippe Millereau / KMSP)

Pour rappel, et comme précisé durant la phase de candidature aux Jeux de 2024, la Ville de Paris devrait contribuer à hauteur de 30 millions d’euros pour la construction de l’Aréna 2 et de 6,5 millions pour la rénovation du Stade Pierre de Coubertin.

Ces deux enveloppes budgétaires seront directement issues de l’investissement programmé par la Ville de Paris au titre de sa participation aux Jeux de 2024, soit un total de 145 millions d’euros.

Au-delà de ces deux équipements sportifs, une autre structure, potentiellement utilisable lors des Jeux, sera à l’ordre du jour du Conseil de Paris.

Un projet de délibération sera en effet présenté aux élus de Paris, avec pour objet une convention de mise à disposition du Plateau Joffre sur le Champ-de-Mars (7ème arrondissement) pour l’installation d’un « Grand Palais éphémère ».