JO 2024 : Bakou au cœur de la stratégie de développement de l’Azerbaïdjan

En quête d’une reconnaissance internationale, l’Azerbaïdjan gravit les échelons un à un. Après avoir accueilli le Concours Eurovision de la chanson 2012 au cœur du flamboyant « Baku Crystal Hall », le pays s’apprête à organiser la première édition des Jeux Européens en 2015.

Ces Jeux seront indéniablement une répétition générale avant une probable candidature olympique de Bakou à l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été. La date n’a pas encore été choisie – 2024 ou 2028 – mais une nouvelle présentation de l’Azerbaïdjan n’est plus à exclure.

Bakou 2015 - Baku Crystal Hall

Candidate aux JO 2016 puis 2020, la capitale fut, dans les deux cas, recalée dès la phase de requérance. Néanmoins, la persévérance peut être un atout dans la course à l’organisation des Jeux Olympiques, surtout si celle-ci se double d’infrastructures existantes de qualité.

L’Azerbaïdjan l’a bien compris et prépare donc avec la plus grande rigueur, les Jeux Européens, autour du futur grand Stade de Bakou, du Centre Aquatique, sans oublier, évidemment, le Baku Crystal Hall et ses 25 000 places.

Il faut dire que le pays dispose de ressources pétrolières et gazières conséquentes, ce qui n’est pas sans rappeler l’ambition, elle aussi démesurée, de Dubaï et des Émirats Arabes Unis.

Comme l’a récemment reconnu Thomas de Wall, spécialiste de l’Azerbaïdjan au Carnegie Endowment for International Peace, « le régime cherche clairement à mettre l’Azerbaïdjan sur la mappe.

Il mène un lobby énorme à travers le monde pour rehausser le prestige du pays ».

L’Azerbaïdjan profite donc de ses richesses et de sa croissance économique galopante – un taux à deux chiffres que de nombreux pays d’Europe rêveraient d’avoir – pour aménager des infrastructures hôtelières, commerciales et sportives d’envergure continentale si ce n’est mondiale.

A titre d’exemple, le quotidien belge « Le Devoir », a récemment cité le projet absolument titanesque de 55 îlots près de la mer Caspienne.

Ce « simulacre des méga-développements de Dubaï […] à quelques dizaines de kilomètres au sud de la capitale, [doit] accueillir d’ici 2022 près d’un million de résidents et touristes.

En plus des résidences et de la vingtaine d’hôtels, le complexe comprendra la plus haute tour du monde (1 km), une piste de Formule 1 et un aéroport.

Le tout pour la somme respectable de 100 milliards de dollars [près de 75 milliards d’euros], soit 30 milliards [22,45 milliards d’euros] de plus que le PIB actuel du pays ».

Rien n’est trop beau, ni trop cher donc pour faire de l’Azerbaïdjan, la nouvelle destination touristique et économique à la mode.

A la manière de la Chine, il y a quelques années, ou plus récemment de la Russie, le pays mise sur l’effet Jeux Olympiques pour imposer sa marque et se placer sur l’échiquier internationale.

Les Jeux Européens sont sans doute la dernière marche avant la mise sur orbite d’une nouvelle candidature olympique. Celle-ci pourrait être redoutable au regard des investissements d’ores et déjà réalisés ou planifiés.

Pour l’événement continental, Bakou se dévoile en effet comme un véritable chantier à ciel ouvert pour se doter d’installations majeures : un Stade Olympique de 65 000 places, un Centre Aquatique de 6 000 places, une Arena Nationale de gymnastique de 6 000 places, un Centre de tir, sans oublier un Village des Athlètes pour les milliers de compétiteurs qui feront le déplacement en Azerbaïdjan.

Ces installations ne sont que les prémices d’un investissement encore plus conséquent à l’échelle du pays. Car les infrastructures sportives de haut niveau vont de pair avec l’aménagement d’enceintes de moindre importance, accessible au public et notamment aux scolaires (gymnases, piscines…).

Le régime politique en place en est conscient. Les Jeux ont un coût. L’Azerbaïdjan compte bien y mettre le prix.

Illustrations :
– Vue du Baku Crystal Hall (Crédits – Site officiel de Bakou 2015)
– Chantier intérieur du futur Centre Aquatique (Crédits – Site de la Présidence de l’Azerbaïdjan)
– Vue du futur Stade Olympique (Crédits – Site officiel de Bakou 2015)
– Vue de la future Arena Nationale de gymnastique (Crédits – Site officiel de Bakou 2015)