Centre Aquatique Olympique : Pour le Maire d’Aubervilliers, « seul un mot du Président de la République et de Valérie Fourneyron pourrait donner l’impulsion »

Projet majeur de la candidature de Paris aux Jeux Olympiques d’été de 2012, le Centre Aquatique d’Aubervilliers n’a, depuis 2005, jamais vu le jour.

Plusieurs fois relancés, notamment en 2011 puis en 2012, par les différents Ministres des Sports successifs, le dossier demeure sensible et le bouclage du financement – environ 68 millions d’euros – se fait toujours attendre.

Centre Aquatique - Chaix & Morel Associés

A l’occasion des derniers Championnats du Monde de Natation organisés à Barcelone, la Ministre Valérie Fourneyron avait pourtant annoncé que le projet et l’organisation de grandes compétitions de natation en France, étaient une priorité pour le gouvernement.

Dans la foulée de ces déclarations, le Maire d’Aubervilliers, Jacques Salvator, a tenu à réaffirmer que « tout est prêt, nous avons le terrain. Il n’y a pas de problèmes financiers.

C’est du développement économique.

Et quand on a les meilleurs nageurs du monde, c’est insensé que ce dossier n’avance pas ».

En somme, il ne manque plus qu’une réelle volonté politique, une impulsion nécessaire pour dépasser les derniers barrages.

Pour le premier magistrat de la cité d’Ile-de-France, située en proche périphérie de Paris, « seul un mot du Président de la République et de Valérie Fourneyron pourrait donner l’impulsion ».

Mais cette impulsion doit aussi passer par un nouveau tour de table, afin de mobiliser l’investissement de toutes les collectivités parties prenantes au projet initial. Car depuis la candidature olympique de 2005, plusieurs éléments ont changé et doivent de fait, être pris en considération.

Ainsi, comme l’a récemment rappelé « Le Parisien », le Conseil Général n’est plus intéressé par un tel aménagement et a décidé de se retirer du financement, ce qui signifie la nécessité de parvenir à une hausse de l’investissement de la part des autres acteurs du dossier. Courant 2012, l’État avait déjà fait un premier pas, puisque la contribution avait été revue et devait passer de 11 millions d’euros à 15,9 millions.

Une augmentation non-négligeable mais pas décisive. Le Conseil Régional devait quant à lui apporter quelques 14,07 millions d’euros, tandis que la Communauté d’Agglomération de Plaine-Commune et la Ville de Paris s’étaient engagées à financer le Centre Aquatique à hauteur de 13 millions chacune.

Mais au delà du bouclage financier, la clé du projet demeure la pérennité du site, autrement dit, son utilisation en dehors des grands événements. Car le véritable défi est bel et bien là : que faire d’un complexe aquatique de 5 000 places, avec dix lignes d’eau, si aucun événement d’envergure n’est organisé durant une période donnée, tout en sachant que le fonctionnement du site coûtera 4,3 millions d’euros chaque année ?

L’utilisation par des clubs sportifs est une option, de même que l’ouverture au grand public. Toutefois, dans les deux cas, rien n’assure la rentabilité de l’investissement. Dès lors, comment convaincre les collectivités territoriales de mettre la main à la poche sans la garantie d’un certain retour sur investissement ?

Pour relancer le projet, le Ministère des Sports a donc décidé de repartir de zéro, ou presque. Ainsi, le Préfet de Région a récemment indiqué qu’une nouvelle étude de faisabilité allait être réalisée et le Ministère de prévenir : « si ce n’est pas possible [à Aubervilliers], un site alternatif sera choisi en Ile-de-France ».

L’accueil d’une grande compétition est une priorité.

Encore faut-il avoir un site digne de ce nom. L’échéance des Mondiaux de Natation en grand bassin 2023 est dans tous les esprits, mais c’est surtout celle des Jeux Olympiques de 2024 qui pourrait permettre de relancer définitivement un projet jusqu’à présent à l’abandon.

Illustrations :
– Vue extérieure du projet du cabinet Chaix & Morel
– Présentation du projet olympique de Paris 2012