JO 2030 : Le COC et le CPC exhortent la Colombie-Britannique à reconsidérer sa position

Près d’un mois après le refus d’appuyer la candidature de Vancouver (Canada) exprimé par le gouvernement de la Colombie-Britannique, la Présidente du Comité Olympique Canadien et son homologue du Comité Paralympique Canadien ont exhorté les autorités provinciales à revoir leur positionnement et à s’installer à la table des discussions.

Les anneaux olympiques installés dans la baie de Vancouver lors des Jeux d’hiver de 2010 (Crédits – Patrick Doheny / Flickr)

Alors que la Commission de Futur Hôte des Jeux d’hiver va potentiellement formuler une recommandation à l’attention de la Commission Exécutive du Comité International Olympique (CIO) cette semaine, après l’examen des candidatures en présence ce mardi 22 novembre, le temps semble compté pour les espoirs de sursaut de la candidature de Vancouver 2030.

La Ville Hôte des JO 2010 est en effet hors course depuis l’annonce, fin octobre, du refus de la Province de Colombie-Britannique de participer à l’effort financier indispensable pour poursuivre la réflexion et engager plus encore le projet d’organisation d’une nouvelle édition des Jeux d’hiver.

Or, le COC et le CPC ne perdent pas espoir, même si les chances de succès apparaissent bien minces aujourd’hui. Les deux instances ont ainsi – par l’intermédiaire de Tricia Smith pour la première et de Marc-André Fabien pour la seconde – adressé une lettre ouverte aux élus provinciaux ce lundi 21 novembre.

Dans cette missive, les deux leaders demandent expressément à ce que le gouvernement de Colombie-Britannique se place à la table des discussions avec les quatre Premières Nations, les Villes de Vancouver et Whistler, et bien sûr le COC et le CPC.

Pour Tricia Smith, un changement de position des autorités provinciales pourraient s’avérer déterminant. Cela pourrait en particulier conduire le gouvernement du Canada à faire un pas en avant, quelques années après le fiasco de la candidature de Calgary 2026 elle-aussi impactée par des considérations institutionnelles.

Comme l’a notamment affirmé pour CBS Sports celle qui a participé à plusieurs éditions des Jeux (1976, 1984 et 1988), avant de rejoindre le CIO en tant que membre depuis 2016 :

Le gouvernement fédéral nous a conseillé, le Premier Ministre [Justin Trudeau] a conseillé, que la Province doit être d’abord à bord. Ils viendraient à la table si la Province venait à la table.

[…] Nous espérons vraiment pouvoir rencontrer tous les niveaux de gouvernement et les parties prenantes pour avoir une discussion approfondie sur la candidature, ses avantages et ses inconvénients, et le partage des responsabilités.

Malgré cet appel du pied, le gouvernement de Colombie-Britannique ne semble pas désireux de reconsidérer sa position à ce stade.

Dans le prolongement de ce qu’elle avait pu exposer le mois dernier, la Ministre du Tourisme, des Sports, et de la Culture a en effet rappelé l’importance des investissements nécessaires et des risques potentiels à la tenue d’une nouvelle édition des Jeux d’hiver.

Dans un communiqué transmis à CBS Sports, Lisa Beare a notamment affirmé :

Nous savons que cette décision est décevante pour tous ceux qui ont travaillé si dur sur la candidature, mais soutenir davantage la proposition nécessiterait des ressources provinciales dédiées et substantielles à l’échelle du gouvernement, alors qu’il existe de nombreuses priorités et défis concurrents à relever.

Vue aérienne de Vancouver et de ses environs (Crédits – VANOC / IOC)

Si la fenêtre de tir pour l’échéance olympique et paralympique de 2030 est à l’évidence défavorable pour les porteurs de la candidature canadienne, la prise de parole du COC et du CPC cette semaine est sans doute à étudier sous un prisme différent.

Avec la nouvelle mouture du processus de désignation des futurs hôtes, privilégiant désormais un dialogue continu entre les Comités Nationaux et le CIO, les deux instances canadiennes entendent peut-être maintenir un intérêt pour l’organisation des Jeux, mais en se positionnant implicitement sur une échéance ultérieure, susceptible d’offrir de meilleures conditions d’échanges avec les autorités provinciales et fédérales.

Concrètement, en affichant une certaine persévérance et une volonté farouche de convaincre les parties à moyen terme, Tricia Smith et son homologue peuvent espérer montrer au CIO que Vancouver reste déterminée à recevoir une nouvelle fois l’événement planétaire. Pas pour 2030, peut-être pour 2034.

Si tel est le cas, cette stratégie peut néanmoins apparaître risquée.

De fait, avec désormais deux prétendantes en lice – Salt Lake City (Utah, États-Unis) et Sapporo (Japon) – l’institution olympique a la possibilité de se prononcer non pas sur une mais sur deux échéances à venir. En d’autres termes, le CIO pourrait décider d’attribuer l’édition 2030 à l’une des candidates encore présentes dans la course, tout en confiant à l’autre l’organisation des Jeux de 2034.

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