Tokyo 2020 publie son bilan budgétaire

Près d’un an après la tenue des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été de 2020 – reportés d’une année en raison de la crise sanitaire liée au Covid-19 – le Comité d’Organisation de Tokyo 2020 (TOCOG) a publié cette semaine son bilan budgétaire.

Vue des anneaux olympiques disposés dans l’enceinte du Village des Athlètes face à la baie de Tokyo (Crédits – IOC / Matthew Jordan Smith)

Malgré le contexte particulier ayant entouré le déroulement des Jeux d’été de Tokyo 2020 – avec en particulier les mesures de lutte contre l’épidémie de Covid-19 – les organisateurs nippons de cette Olympiade sont parvenus à maîtriser l’enveloppe budgétaire et ce, même si les résultats finaux sont au-dessus des estimations fournies en 2013, année d’élection de la Ville Hôte.

Après une organisation couronnée de succès – tant au niveau de la logistique mise en place durant les Jeux, que des revenus issus des partenariats, en passant aussi par une forte audience au Japon et dans le monde – Tokyo 2020 avait déjà esquissé une ébauche de son bilan financier en décembre dernier.

A ce moment-là, les organisateurs avaient avancé une baisse budgétaire à 13,6 milliards de dollars, soit moins que l’estimation formulée un an auparavant, en décembre 2020 qui, elle, portait sur un package à 15,4 milliards de dollars.

Cette semaine, la publication du bilan budgétaire a permis de relever une nouvelle baisse, consacrant de facto la gestion la plus rigoureuse possible avec laquelle les parties au projet ont assuré les derniers mois ayant précédé et suivi la tenue des Jeux de 2020.

Concrètement, la facture globale de cette édition s’élève à 1 423,8 milliards de yens, soit 13 milliards de dollars.

Si l’on tient compte du taux de change actuel avec la monnaie nippone, cela équivaut aujourd’hui à 9,97 milliards d’euros.

Vue de la piste d’athlétisme du Stade Olympique de Tokyo (Crédits – Japan Sport Council)

Dans le détail, le budget d’organisation – soit la part incombant au Comité d’Organisation – se chiffre à 640,4 milliards de yens, soit 5,8 milliards de dollars. Cela représente une baisse de 100 millions de dollars par rapport aux projections de la fin d’année 2021.

Sur ce budget, Tokyo 2020 a notamment déboursé plus de 900 millions de dollars dans l’aménagement des sites temporaires, ou encore 100 millions pour la gestion énergétique desdits sites et 700 millions pour le secteur technologique.

Concernant les transports et la sécurité, ces deux postes-clés ont bénéficié d’un apport des organisateurs à hauteur respective de 300 millions et de 200 millions de dollars. Les opérations liées aux Jeux ont quant à elles généré des dépenses de l’ordre de 1,4 milliard de dollars – soit le poste de dépenses le plus élevé pour le TOCOG devant les opérations de marketing (1,2 milliard) – tandis que les affaires générales et la communication ont constitué des frais de 700 millions de dollars.

Pour assurer les diverses dépenses consécutives à l’organisation d’un événement de l’ampleur des Jeux, Tokyo 2020 a pu compter sur l’apport du Comité International Olympique (CIO) et de ses partenaires mondiaux bien sûr, mais surtout sur une manne financière considérable acquise grâce à son juteux Programme des Sponsors.

Ce dernier a en effet généré 3,4 milliards de dollars de revenus, soit un niveau record pour une Ville Hôte des Jeux. Ce montant est d’ailleurs à mettre en comparaison avec l’objectif fixé par Paris 2024 à 1,1 milliard de dollars, ou celui de Los Angeles 2028 planifié à 2,5 milliards de dollars et ce, indépendamment des opérations propres au Comité Olympique et Paralympique des États-Unis (USOPC) qui doivent elles-aussi représenté un flux de 2,5 milliards.

Avec ces apports et la maîtrise des partenariats – qu’il a fallu sanctuariser au moment de reporter les Jeux d’un an en mars 2020 – et des revenus complémentaires issus de la vente des produits sous licence, le TOCOG a finalement pu gérer l’absence de billetterie qui aurait pourtant pu s’élever à 800 millions de dollars.

Du côté des autorités publiques, la part la plus importante des investissements revient au Gouvernement Métropolitain de Tokyo (TMG) dirigé par Yuriko Koike.

L’institution a ainsi déboursé quelques 596,5 milliards de yens ou 5,4 milliards de dollars pour accompagner les préparatifs et le déroulement des Jeux, soit une facture en baisse de 400 millions par rapport à l’enveloppe présentée en décembre dernier.

Parmi les postes les plus dispendieux, il est à noter l’investissement consentis dans les sites permanents et temporaires qui a constitué un package de 4 milliards de dollars, soit 2 milliards pour la première catégorie citée et 2 milliards pour la seconde.

Pour ce qui est enfin du Gouvernement du Japon, l’investissement global lié aux Jeux de Tokyo 2020 a représenté une enveloppe de 186,9 milliards de yens, autrement dit 1,7 milliard de dollars, soit 100 millions de moins que les projections de l’an passé.

Sur cette enveloppe, le seul secteur des sites a englouti 1,4 milliard de dollars, portant dans le détail, sur l’aménagement des sites permanents et temporaires, la gestion énergétique et la technologie mise en place sur ces équipements.

La Gouverneure de Tokyo, Yuriko Koike, et le Président du Comité International Olympique, Thomas Bach, lors de la passation du drapeau olympique entre Rio de Janeiro et Tokyo, le 21 août 2016 (Crédits – IOC / Ian Jones)

In fine, Tokyo 2020 présente un bilan budgétaire moins important que prévu, avec une baisse des dépenses de l’ordre de 76,2 milliards de yens (700 millions de dollars) par rapport à la première version du budget dévoilée en décembre 2016, trois ans après l’élection comme Ville Hôte et moins de cinq ans avant l’organisation effective de l’événement.

Récemment, et à l’aune des leçons tirées de cette édition des Jeux, le CIO a identifié neuf mesures à mettre en place dans la perspective des prochaines échéances.

Réparties au sein de trois pôles – à savoir l’Organisation, les Solutions, et l’Engagement – ces mesures visent à compléter les recommandations et apports de l’Agenda 2020, de l’Agenda 2020+5 et de la Nouvelle Norme.

Cela devrait dès lors se traduire par une meilleure définition des rôles et responsabilités de chacune des parties prenantes aux Jeux, un renforcement de la coopération entre le CIO et le Comité International Paralympique (IPC), ou encore une meilleure prise en compte des spécificités locales, et la recherche accrue de solutions d’optimisation et de simplification.

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