JO 2030 : Sapporo veut réduire la voilure budgétaire de son projet

Engagée dans la course aux Jeux d’hiver de 2030, la ville de Sapporo (Japon) entend réduire le coût de son projet de 20% et ce, afin de garantir une utilisation optimale des infrastructures existantes et de se démarquer des critiques relevées après les dépassements budgétaires de Tokyo 2020.

Vue du Sapporo Okurayama Ski Jump Stadium (Crédits – Sapporo Okurayama Ski Jump Stadium Official Website)

Ville Hôte des Jeux en 1972, Sapporo ambitionne d’inscrire à nouveau son nom au Panthéon olympique.

Ainsi, après avoir envisagé un temps une candidature pour les JO 2026, la cité nippone est désormais pleinement tournée vers l’échéance de 2030.

Si les préparatifs d’organisation au Japon des Jeux d’été reportés d’un an ont pu impacter le développement du projet, avec en outre l’incidence de la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19, les derniers mois ont permis aux porteurs dudit projet de faire une marche en avant, avec les encouragements de Seiko Hashimoto, ancienne Ministre des Jeux et Présidente du Comité d’Organisation de Tokyo 2020.

Mais face à une concurrence internationale en particulier incarnée par Salt Lake City (Utah, États-Unis), elle-aussi Ville Hôte des Jeux par le passé, Sapporo entend mettre en œuvre un projet résolument économe, tenant compte, tant des recommandations du Comité International Olympique (CIO) sur l’utilisation de sites déjà opérationnels, que sur les leçons tirées des JO 2020.

Aussi, comme le rapport ce week-end l’agence de presse nippone « Kyodo News », les autorités locales ont l’intention de réviser leurs plans initiaux afin de réduire de 20% le coût du projet olympique et paralympique, soit une recherche d’économies pouvant aller jusqu’à 90 milliards de yens (690 millions d’euros).

En considérant cette volonté de réduire la voilure, les dépenses prévisionnelles de Sapporo 2030 s’établiraient dès lors entre 280 et 300 milliards de yens (2,15 à 2,30 milliards d’euros), contre 310 à 370 milliards de yens (2,38 à 2,84 milliards d’euros) dans la planification exposée en 2019. La marge est encore plus significative si l’on se penche sur les dépenses estimées en 2014 dans le cadre de la candidature aux Jeux de 2026, dépenses alors chiffrées à 404,5 milliards de yens (3,10 milliards d’euros), et encore davantage sur celles exposées fin 2016 entre 430 et 450 milliards de yens (3,30 à 3,45 milliards d’euros).

(Crédits – Sapporo 2026)

A l’époque, les concepteurs du projet avaient étudié l’installation des Jeux dans un périmètre offrant 90% de sites à moins de 30 minutes du Village des Athlètes.

Pour cela, la candidature nippone tablait notamment sur la mobilisation du Makomanai Stadium, hôte extérieur de la Cérémonie d’ouverture en 1972 et du patinage de vitesse. La couverture de cet équipement avait alors été avancée pour garantir une jauge de 6 000 places. Pour le patinage de vitesse, une autre enceinte fut proposée par Sapporo 2026, avec la structure plus récente (2009) du Meji Hokkaido Tokachi Oval pour une capacité d’accueil là-aussi établie à 6 000 places après rénovation.

Concernant le patinage artistique et le short-track – patinage sur piste courte – l’équipement ayant abrité le tournoi de hockey-sur-glace en 1972 avait été évoqué, permettant potentiellement d’apporter une jauge de 12 000 spectateurs à l’horizon 2026.

Deux sites furent ensuite proposés pour le hockey-sur-glace, dans une configuration distinguant le tournoi masculin (Sapporo Community Dome, 10 000 places) et le tournoi féminin (Tsukisamu Gymnasium, 6 000 places). Sur ce point, une optimisation du concept pourrait être opérée par la candidature aux JO 2030 et ce, sur le modèle de ce que Pékin 2022 a pu réaliser au cours des dernières années pour ce sport.

Le curling avait pour sa part été disposé dans l’enceinte du Tohoku Gymnasium bâti au début des années 2000.

Pour ce qui est des épreuves de neige, Sapporo 2026 avait allié volonté de profiter de l’héritage de 1972 tout en apportant la plus-value de sites aménagés depuis dans la région.

Ainsi, le saut à ski et le combiné nordique furent proposés sur les tremplins d’Okurayama et Miyanomori offrant chacun une vue spectaculaire sur la ville de Sapporo, avec aussi la mobilisation du Maruyama Stadium.

Autre site des JO 1972, la piste de bobsleigh de Sapporo Teine fut en toute logique évoquée pour les épreuves de bobsleigh, luge et skeleton, tandis le ski acrobatique et le snowboard furent programmés entre Sapporo Teine et Sapporo Bankei.

Construit en 1990, le Shirahatasan Stadium fut quant à lui proposé pour le ski de fond, et le Nishioka Biathlon Stadium pour le biathlon, alors que les épreuves de slalom, slalom géant, descente et super G auraient pu prendre place dans la station de Niseko Annupuri.

Vue des pistes de Sapporo Teine (Crédits – Sapporo Snow Resort City Website)

Aujourd’hui, les économies à réaliser sur le projet passeraient par une optimisation plus poussée des infrastructures existantes, héritées des Jeux de 1972, mais aussi de l’édition hivernale de 1998 organisée à Nagano.

Bien que située à plus de 1 000 kilomètres au Sud de Sapporo, la cité olympique pourrait ainsi rejoindre le concept voulu pour 2030, avec des installations sans doute moins onéreuses à moderniser, de même que Obihiro, à environ 200 kilomètres à l’Est de la principale ville de la Préfecture d’Hokkaidō.

Laisser un commentaire