Un peu plus d’un an après avoir été réélue à la tête de la capitale française, et à moins de trois ans de la tenue des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été de Paris 2024, Anne Hidalgo fait aujourd’hui le choix de se lancer dans la bataille de l’élection présidentielle, dont le premier tour est annoncé pour le 10 avril 2022.
Depuis plusieurs mois déjà, les rumeurs couraient d’une possible candidature de la Maire de Paris pour la prochaine élection présidentielle en France.
Au cours des dernières semaines, les choses se sont accélérées, avec d’abord un discours prononcé depuis Villeurbanne (Rhône), le 12 juillet dernier, une apparition remarquée lors de l’Université d’été du Parti Socialiste (PS) organisée à Blois (Loir-et-Cher) fin août, puis par une sortie à la Fête de l’Humanité à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), ce samedi. Finalement, l’annonce tant attendue s’est matérialisée ce dimanche 12 septembre dans le cadre d’un déplacement à Rouen (Seine-Maritime).
Avant une prise de parole sur le plateau du journal télévisé de France dès 20h00 ce soir, Anne Hidalgo a ainsi préféré être sur le terrain en province, afin de prouver sa capacité à incarner une politique et une parole dépassant le seul échelon d’une capitale qui peut tout aussi constituer un handicap qu’un atout pour sa candidature.
Ce démarquage de l’étiquette parisienne devrait par la suite progressivement s’affirmer durant les mois de campagne électorale, avec notamment la sortie mercredi 15 septembre d’un livre, intitulé « Une femme française », fil conducteur du futur programme d’Anne Hidalgo, dans lequel elle ne manquera pas d’évoquer entre autre ses origines espagnoles, fille d’un ouvrier syndicaliste et d’une couturière venus en France dès 1962 pour s’installer à Lyon (Rhône).
Si l’échéance du printemps 2022 représente évidemment un enjeu majeur pour la vie politique hexagonale – avec outre la Présidentielle, les élections législatives -, elle intervient également en plein cœur des préparatifs d’organisation des Jeux d’été de Paris 2024, des Jeux qui, comme le prévoit la Charte Olympique, seront proclamés ouverts par le Chef de l’État alors en exercice.
Dès lors, avec cette entrée affirmée dans l’arène politique nationale, la Maire de Paris entend se positionner face à sa rivale régionale, Valérie Pécresse, à la tête de la Région Île-de-France depuis 2015, candidate récemment déclarée pour la Présidentielle de 2022 et actrice, comme elle, de la préparation des Jeux de 2024.
Anne Hidalgo – qui préside la Société de Livraison des Ouvrages Olympiques (SOLIDEO) – se positionne aussi face au Président de la République sortant, et candidat quasi-certain pour un second mandat, Emmanuel Macron qui, il y a peu, a effectué une sortie remarquée au sommet de la Tour Eiffel au cours de la cérémonie de passation entre Tokyo 2020 et Paris 2024.
Les trois leaders se connaissent bien. Opposés politiquement, ils ont néanmoins œuvré à l’unité de la candidature olympique et paralympique jusqu’à la désignation officielle par les membres du Comité International Olympique (CIO), le 13 septembre 2017. Chacun avait tout de même tâché d’imprimer sa propre marque sur la réussite de ladite candidature, souhaitant ainsi profiter de la vitrine offerte par les Jeux pour renforcer leur stature internationale respective à l’occasion de multiples déplacements en dehors des frontières.
La tenue des Jeux de Tokyo 2020 en a d’ailleurs été une illustration, avec la venue du Président de la République pour la Cérémonie d’ouverture, puis par celle de la Maire de Paris pour la Cérémonie de clôture, avec la réception du drapeau olympique, le 08 août dernier. Moins d’un mois plus tard, dimanche 05 septembre, Anne Hidalgo était à nouveau dans la cité tokyoïte pour recevoir le drapeau paralympique.
Dans la perspective des Jeux de 2024, l’unité demeure, même si la bataille des idées perdure entre Anne Hidalgo et Emmanuel Macron, notamment en ce qui concerne le déroulement en cours d’étude de la future Cérémonie d’ouverture. D’ici-là, la Maire de Paris – qui avait pris la suite en 2014 de Bertrand Delanoë, artisan-clé d’une précédente candidature de Paris aux Jeux, à savoir celle de Paris 2012 – coordonnera de près ou de loin la mise en place de plusieurs projets et chantiers urbains imaginés en corrélation avec l’organisation de l’événement planétaire.
Afin d’installer sa campagne – qui s’annonce compliquée au regard de sondages qui oscillent pour l’heure entre 7 et 9%, et d’une forte concurrence à la gauche de l’échiquier politique français – Anne Hidalgo a choisi de s’entourer d’élus locaux, au premier rang desquels un autre acteur des JO 2024, à savoir Stéphane Troussel, Président du Conseil Départemental de Seine-Saint-Denis qui aura en charge le pôle communication.
La Maire de Nantes, Johanna Rolland, sera quant à elle Directrice de campagne, tandis que le Maire de Nancy, Mathieu Klein, sera chargé de l’élaboration du projet.
Enfin, la Présidente de la Région Occitanie – ayant obtenu le meilleur score lors des élections régionales du mois de juin 2021 – aura comme responsabilité, le pilotage du mouvement « Idées en Commun » pensé sur le modèle de la plateforme locale « Paris en Commun » qui avait permis à Anne Hidalgo de s’assurer une réélection à la tête de la « Ville Lumière ».
Durant la campagne présidentielle et, le cas échéant en cas d’élection à la présidence de la République, l’actuel bras droit et Premier Adjoint, Emmanuel Grégoire, devrait prendre le relais à l’Hôtel de Ville, lui qui ne cache pas son envie de devenir, un jour, Maire de la capitale.
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