Paris 2024 : Trois axes pour une ville plus inclusive et accessible

Dans le cadre de la prochaine séance du Conseil de Paris – organisée du 17 au 19 novembre inclus – une communication sera portée à l’attention des élus par l’équipe dirigeante concernant le déploiement de la stratégie « Paris + Inclusive » en vue des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024.

(Crédits – François Grunberg / Ville de Paris)

A moins de quatre ans de la tenue des Jeux à Paris et dans ses environs, les préparatifs d’organisation de l’événement planétaire se focalisent bien entendu sur l’aménagement des sites sportifs pérennes – Centre Aquatique Olympique à Saint-Denis, Aréna de la Porte de la Chapelle dans le 18e arrondissement – ou des infrastructures temporaires, comme le Grand Palais éphémère sur le Champ-de-Mars (7e arrondissement), sans négliger non plus, les aménagements pensés sur le long terme, à l’image du Village des Athlètes et du Village des Médias, deux futurs écoquartiers situés en Seine-Saint-Denis.

Mais au-delà des équipements destinés à être l’épicentre de la célébration des Jeux, la Ville de Paris entend profiter de la vitrine offerte par l’événement pour accroître la politique de végétalisation de l’espace public et de déploiement des mobilités propres. La venue des Jeux doit aussi permettre de repenser l’inclusion et l’accessibilité au sein de la « Ville Lumière » et ce, alors que 7% de la population parisienne est en situation de handicap, tout comme les 350 000 spectateurs qui sont attendus à Paris à l’été 2024.

Dès lors, en réalisant une communication dans le cadre du prochain Conseil de Paris – programmé du 17 au 19 novembre 2020 – l’Adjoint en charge des Sports et des Jeux de 2024, Pierre Rabadan, compte exposer les contours de la stratégie municipale voulue par Anne Hidalgo et ses alliés.

Trois axes, comme trois ambitions fortes, ont ainsi été identifiés, sachant que les mesures à prendre seront complétées par des projets d’ores et déjà initiés dans plusieurs domaines par la Ville et ses partenaires.

(Crédits – Emilie Chaix / Ville de Paris)

La première de ces ambitions repose ni plus ni moins que sur la mise en accessibilité de Paris, avec, dans l’optique des Jeux, la mobilisation de 15 quartiers pilotes. Ces derniers, situés autour de sites olympiques et paralympiques parisiens et près des grandes gares et des places de Paris, seront dès 2024 accessibles – autrement dit sans contrainte d’accès et de franchissement – pour rejoindre une offre de services de proximité tels que des commerces, des écoles, des services publics, des équipements culturels et sportifs, ainsi que des hôtels.

Pour coordonner la réalisation de ce projet – qui a vocation à s’étendre progressivement à l’ensemble du territoire parisien – la Ville de Paris sera notamment épaulée par l’association APF-France Handicap qui apportera son regard et son expertise sur les actions à enclencher.

Ce chantier ambitieux devrait en outre être complété, au moment des Jeux, par l’installation d’une flotte de véhicules dédiés aux spectateurs en situation de handicap. A l’instar de l’accessibilité des quartiers, cet effort, pensé dans la perspective de l’événement planétaire, devrait par la suite être étendu, en se fondant parmi les travaux et réflexions relatifs au développement massif des mobilités propres dans la capitale.

Sur cette question des mobilités, la Ville de Paris espère que les Jeux seront un élément-clé pour une meilleure accessibilité des transports en commun existants, l’historique réseau du métro étant un point critique.

Aussi, bien que les contraintes techniques soient indéniables sur un tel équipement par endroit plus que centenaire, la Région Île-de-France et Île-de-France Mobilités – institution et autorité aujourd’hui présidées par Valérie Pécresse – devraient poursuivre les démarches entreprises depuis quelques années pour atteindre un objectif d’accessibilité de 60% du réseau, comme cela fut réitéré à l’automne 2018.

Gilles Pécout, Recteur de l’Académie de Paris ; Anne Hidalgo, Maire de Paris ; et Ryadh Sallem, triple Champion d’Europe de basket-fauteuil, mardi 30 janvier 2018 (Crédits – Anne Hidalgo / Page officielle Twitter)

Le deuxième axe souhaité par la Ville de Paris pour rendre le territoire plus inclusif et accessible est basé sur la promotion d’une pratique sportive régulière.

Sur ce point, la municipalité conduite par Anne Hidalgo va continuer d’accompagner les structures para-sportives de la capitale, comme elle le fait déjà au travers du réseau des clubs paraccueillants, avec l’ambition affichée de quadrupler le nombre de licenciés, aujourd’hui établi à 1 200 personnes.

De nouveaux espaces destinés à la pratique para-sportives seront par ailleurs agencés, dont des salles d’activités physiques adaptées (SAPAS) créées au sein d’établissements sociaux et médico-sociaux partenaires. Les équipements sportifs scolaires seront aussi mobilisés en dehors des temps de présence des élèves et ce, afin de renforcer les créneaux disponibles pour les associations.

La dimension éducative est également un élément-clé de la stratégie voulue par la Ville de Paris. En ce sens, l’équipe dirigeante souhaite renforcer la dimension para-sportive des Jeux Sportifs Scolaires, avec une interaction plus grande entre les écoles et les établissements sociaux et para-sociaux.

Pour ce qui concerne le haut niveau, la Ville entend accompagner les athlètes paralympiques, via Paris Excellence Parasport (PEPS) et le dispositif La Relève, avec en outre un effort sur les infrastructures. Aussi, la Ville de Paris mise pleinement sur l’aménagement en cours de l’Aréna de la Porte de la Chapelle (18e arrondissement) et sur la rénovation actée du Stade Pierre de Coubertin (16e arrondissement). Il devrait en être de même avec la transformation à l’étude du Centre Sportif Georges Carpentier comme Centre de performance para-sportive.

Ces aménagements sont de nature à repenser l’offre et la qualité des équipements, tout en permettant à Paris de renforcer sa présence dans l’organisation d’événements para-sportifs.

Semaine Olympique et Paralympique au Centre sportif universitaire Jean Sarrailh en février 2018 (Crédits – Philippe Millereau / KMSP / Paris 2024)

Si les choix ainsi exposés sont ciblés sur le périmètre parisien, avec la contribution du Comité d’Organisation de Paris 2024 (COJO) et celle du Comité Paralympique et Sportif Français (CPSF), la perspective des Jeux Paralympiques – les premiers qui auront lieu en France – va certainement permettre d’engager des synergies avec des dispositifs présentés sur d’autres territoires appelés à recevoir l’événement mondial.

De fait, l’amélioration des équipements à Paris et la promotion de la pratique sportive, pourraient en toute logique aller de pair avec l’ambition d’établir en Seine-Saint-Denis, un équipement unique en Europe, à savoir le Pôle de Référence Inclusif Sportif Métropolitain (PRISME) qui doit voir le jour d’ici l’été 2023 sur un terrain d’une superficie de 15 000 m², englobant une partie du Stade de la Motte à Bobigny.

Doté d’un gymnase et d’une piste d’athlétisme pensés pour tous les types de handicap, cette structure devrait aussi comporter des espaces dédiés au sport-santé et à la recherche dont le fonctionnement pourrait se faire en lien avec l’Hôpital Avicenne de Bobigny et l’Université Paris 13, deux établissements situés non loin du lieu d’implantation du PRISME.

Visuel du Pôle de Référence Inclusif Sportif Métropolitain (Crédits – Conseil Départemental de la Seine-Saint-Denis)

Outre la mise en accessibilité progressive de Paris et l’encouragement de la pratique handisport, la communication à venir au Conseil de Paris se focalisera également sur le troisième axe de la stratégie municipale.

Aussi, en lien avec les deux cadres pré-cités, la Ville de Paris est désireuse de s’appuyer sur les Jeux de 2024 pour assurer une plus grande participation des personnes en situation de handicap à la vie de la Cité, que ce soit en matière d’emploi ou d’engagement, notamment au sein de structures culturelles.

Sur ce point, la Ville souhaite initier des projets d’artistes en situation de handicap en parallèle de l’Olympiade culturelle, dont les contours ne sont toutefois toujours pas définis, à désormais moins de quatre ans de l’ouverture des Jeux et alors même que la célébration de ladite Olympiade est mentionnée dans le Contrat Ville Hôte parmi les engagements à réaliser.

Concernant le domaine de l’emploi et de l’engagement, et en complément des engagements pris par le COJO sur l’accès aux marchés publics relatifs aux Jeux, Paris va s’efforcer de proposer des formations et des parcours d’accès à l’emploi avec la coopération de partenaires comme le Comité d’Organisation pré-cité et APF-France Handicap.

En plus de ce projet, la Ville compte aussi lancer le dispositif « Volontaires en situation de handicap » dès 2021. Ce dispositif s’intégrera bien entendu dans la mise en œuvre du Programme des Volontaires qui sera prochainement engagé par Paris 2024 dans le cadre des préparatifs d’organisation des Jeux.

Au total, le Programme des Jeux reposera sur le recrutement de 70 000 volontaires. Ces derniers auront pour mission de participer au bon déroulement des épreuves et à l’accompagnement des différents publics parties aux Jeux, sachant que l’événement olympique rassemblera pas moins de 10 500 athlètes, et que la manifestation paralympique mobilisera pour sa part quelques 4 350 athlètes qui s’engageront alors dans des compétitions autour de 22 sports organisées au sein de 18 sites du 28 août au 08 septembre 2024.

Comme pour les autres initiatives et projets portés par la Ville de Paris, le dispositif « Volontaires en situation de handicap » aura vocation à perdurer au-delà des Jeux, devenant de facto un héritage de ces derniers, avec une participation accrue de volontaires souhaitée dans le cadre de projets ayant par exemple pour objet la protection du climat, la propreté ou encore la lutte contre l’exclusion.

Visuel du Court Suzanne Lenglen configuré pour le tournoi de volleyball assis (Crédits – Paris 2024)

In fine, les mesures envisagées par la Municipalité parisienne visent à créer les conditions d’un héritage des Jeux Paralympiques à Paris avant même que ne se tiennent l’événement. Comme l’expose à cet effet la communication qui sera adressée aux élus du Conseil de Paris dans les prochains jours :

En vue d’assurer une expérience complète et de qualité pour tous, les Jeux Olympiques et Paralympiques devront être conçus universellement.

C’est le sens de notre soutien à l’organisation des Jeux Paralympiques afin d’organiser la Ville et de la concevoir durablement comme une destination touristique bienveillante et accessible à toutes les personnes en situation de handicap. Cette expérience spectateurs et visiteurs deviendra au quotidien celles des Parisiennes et des Parisiens.

Plus largement, en plus de la dimension éducative et sportive et de l’approche économique et touristique, l’héritage de ces Jeux sera décuplé par la livraison des logements reconvertis issus du Village des Athlètes dans le secteur de Saint-Denis, Saint-Ouen et L’Île-Saint-Denis, et du Village des Médias dans le secteur de Dugny – Le Bourget.

Dès 2025, ces logements seront proposés à la vente ou à la location avec, dans chaque cas, le souci du confort recherché par les concepteurs des projets pour les futurs habitants.

Ces derniers pourront dès lors s’installer au cœur de deux écoquartiers accessibles à tous, que ce soit en terme de déplacements ou de services présents (équipements scolaires, espaces médicaux, magasins, restaurants, bureaux, espaces de loisirs, etc.).

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