Notre-Dame de Paris : Une reconstruction à l’identique d’ici 2024

En avril 2019, l’incendie de la cathédrale parisienne avait soulevé une vive émotion en France et dans le monde. Un an plus tard, un consensus s’est dégagé pour engager une reconstruction à l’identique de l’édifice avec, selon la promesse du Chef de l’État exprimée peu après le sinistre, l’année 2024 comme point d’horizon.

Vue de la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 09 juillet 2019 (Crédits – Sport & Société)

Dans la journée de jeudi, la Commission Nationale du Patrimoine et de l’Architecture – qui rassemble des experts, des architectes, mais aussi des élus – s’est prononcée en faveur d’une reconstruction à l’identique de la cathédrale Notre-Dame de Paris, en d’autres termes, dans l’état connu après la restauration entreprise au XIXe siècle par Viollet-le-Duc avec les matériaux alors utilisés (bois de chêne et plomb).

En toute logique, le Président de la République, Emmanuel Macron, a suivi cet avis consultatif pour lequel a notamment participé l’architecte en chef du célèbre monument, Philippe Villeneuve, qui avait réalisé et présenté un mémoire de 3 000 pages.

Comme l’a résumé cette semaine un Éditorial paru dans les colonnes du quotidien national « Le Monde » :

Restaurer à l’identique la flèche de Viollet-le-Duc relève du bon sens. C’est l’option la plus simple, la plus rapide – l’objet sculpté est très bien documenté – et la moins coûteuse, autrement dit la plus adaptée à la situation quand on a pour objectif de rouvrir la cathédrale au public dès 2024.

La flèche a aussi un côté intemporel, elle s’intègre naturellement à l’édifice, au point que la plupart des visiteurs la remarquaient à peine, quand d’autres pensaient qu’elle était d’origine, à savoir du XIIe siècle.

Juste après l’incendie du 15 avril 2019, le Président de la République avait fixé à 2024 l’échéance pour assurer une réouverture de la cathédrale au public et aux fidèles qui, chaque année, sont plusieurs millions à venir arpenter le parvis et l’intérieur de l’ouvrage gothique sur la pointe de l’Île de la Cité au cœur de Paris.

Cette échéance à cinq ans n’a pas été choisie au hasard.

Elle correspond en effet à la perspective de l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été de Paris 2024, événement qui est appelé à rassembler le monde autour des valeurs du sport et des idéaux de fraternité et de partage. Même si la cathédrale n’est bien sûr pas intégrée au dispositif des compétitions olympiques et paralympiques, le déroulement de certaines épreuves à proximité du site – le marathon ou le cyclisme sur route par exemple – apparaît comme un symbole suffisamment fort pour l’associer aux Jeux.

Vue de la zone Paris Centre prévue pour le dispositif des Jeux de Paris 2024 (Crédits – Paris 2024 / Extrait du film de candidature)

Au regard de l’émotion suscitée par les images de l’incendie et de l’afflux considérable de promesses de dons – avec une contribution du Comité International Olympique (CIO) à hauteur de 500 000 euros – le chantier qui s’annonce promet en tout cas d’être particulièrement scruté dans les mois et années à venir.

Perturbés par plusieurs semaines de dépollution des résidus de plomb présents sur le site et ses abords, puis par les mesures de confinement actées en raison de la crise sanitaire du Covid-19, les travaux ont pu reprendre ces derniers mois avec comme priorité du moment, le démontage minutieux des poutrelles calcinées et tordues de l’immense échafaudage qui avait initialement été installé avant le sinistre.

A l’issue de cette mission d’urgence, les différents corps de métiers présents in situ pourront progressivement entrer en action pour procéder par étape à la reconstruction de la cathédrale, des voûtes endommagées jusqu’à la flèche qui culminera donc à nouveau à 96 mètres de hauteur.

Visuel de l’Île de la Cité repensée dans le cadre du projet présenté par Dominique Perrault et Philippe Bélaval en décembre 2016 (Crédits – DPA_ADAGP)

Si le Président de la République avait un temps souhaité un geste architectural fort pour la réhabilitation de la flèche, il faudra toutefois se contenter d’un probable réaménagement des abords pour voir émerger une possible signature contemporaine.

Le parvis de Notre-Dame – Place Jean-Paul II, qui fait aujourd’hui une large place au minéral pourrait dès lors être repensé avec une présence plus poussée d’espaces verts ou l’aménagement d’un parvis de verre au-dessus de la crypte archéologique comme cela fut proposé par Dominique Perrault et Philippe Béléval à la fin de l’année 2016.

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