JO 2032 : La Ville de Gold Coast veut peser dans la candidature du Queensland

Bien qu’une réforme du processus de candidature ait été actée par le Comité International Olympique (CIO), un large appui institutionnel demeure un impératif pour les villes et les territoires désireux de déposer un projet. En Australie, le Queensland en a parfaitement conscience pour sa candidature aux Jeux d’été de 2032.

Vue de Gold Coast (Crédits – SEQ Council of Mayors)

Déterminés à ramener la flamme olympique sur le sol australien, vingt ans après les Jeux de Sydney 2000, les porteurs du projet Queensland 2032 ont pu apprécier cette semaine le retour annoncé de la Ville de Gold Coast au sein du South East Queensland Council of Mayors.

Plus communément dénommé SEQ Council of Mayors, cette autorité indépendante rassemble plusieurs Conseils Municipaux depuis sa fondation en 2005 et ce, dans le but de défendre les intérêts économiques, politiques, mais encore touristiques, de ce territoire fort de plus de 3,6 millions d’habitants.

Ayant fait le choix de quitter ledit Conseil en 2018, la Ville de Gold Coast a récemment fait savoir, via son Maire, Tom Tate, qu’elle comptait revenir au sein de cette instance, un souhait confirmé et approuvé par les parties en présence, ce lundi 20 avril 2020.

De fait, à compter du 1er juillet prochain, la deuxième plus grande ville de la région – derrière Brisbane – intégrera une instance qui œuvre activement à un projet olympique et paralympique structuré pour l’échéance 2032. Reposant d’ores et déjà sur une répartition des sites – et des coûts – entre les différentes collectivités associées du Queensland, le projet est donc aujourd’hui renforcé par le soutien de la Ville de Gold Coast qui pourrait recevoir, le cas échéant, une partie non-négligeable du dispositif au cœur d’enceintes utilisées lors des Jeux du Commonwealth en 2018.

Dans un communiqué, le Président du SEQ Council of Mayors, également Premier Magistrat de Brisbane, Adrian Schrinner, n’a d’ailleurs pas manqué de saluer l’engagement de la Ville de Gold Coast. Comme il l’a ainsi souligné :

Lorsque le moment sera venu, nous pensons que le SEQ City Deal et une proposition pour l’organisation des Jeux Olympiques de 2032 joueront un rôle important pour le développement du tourisme à long terme et pour la reprise économique dans notre État.

Le Maire Tate était là lorsque les Maires de la SEQ ont décidé pour la première fois d’envisager une candidature en 2015, et il semble juste d’avoir Gold Coast à bord pour poursuivre ce voyage.

La venue de Gold Coast confirme aujourd’hui une dynamique territoriale forte et ce, après le soutien exprimé par le Gouvernement du Queensland, en décembre 2019, puis les encouragements du Gouvernement Fédéral australien, et, plus récemment, l’instauration d’un Comité de Candidature.

Au regard de cette dynamique et du projet jusqu’à présent élaboré, la candidature Queensland 2032 fait indéniablement figure de favorite pour obtenir in fine le précieux sésame olympique, même si d’autres parties à travers le monde sont aussi en discussion plus ou moins étroite et avancée avec le CIO, à l’instar de la candidature régionale de Rhénanie du Nord-Westphalie (Allemagne) ou encore du projet souhaité par l’Indonésie autour de Jakarta ou de la nouvelle capitale.

Vue du Gold Coast Convention and Exhibition Center (Crédits – GCCEC)

Néanmoins, des tensions internes pourraient apparaître entre les acteurs locaux de la candidature australienne. Car si la présence de la Ville de Gold Coast est perçue comme un apport déterminant pour consolider le projet olympique et paralympique, elle doit aussi être interprétée comme une volonté de contrebalancer l’influence territoriale de Brisbane, candidate dans le passé pour les Jeux de 1992.

Tom Tate espère en effet que son positionnement au sein du SEQ Council of Mayors permettra de garantir les intérêt de sa ville, notamment dans le domaine stratégique des transports. Comme il l’a fait savoir :

Si la candidature se concrétise, nous voudrons notre juste part des Jeux ici dans notre ville. Nous avons les infrastructures. S’il y a du surf par exemple, c’est évidemment ici et non sur la Sunshine Coast.

Il s’agit aussi de s’assurer que l’infrastructure nécessaire aux Jeux – par exemple la liaison ferroviaire jusqu’à l’aéroport, le métro, etc. – soit prioritaire et que nous ne soyons pas mis de côté par Brisbane.

Le ton est donné. Reste à savoir si l’harmonie actuelle entre les parties perdurera.

Acteur majeur dudit projet, John Coates veillera à n’en pas douter au maintien de la bonne entente et plus encore, au respect des engagements. Président du Comité Olympique Australien (AOC), par ailleurs membre du CIO, l’actuel leader de la Commission de Coordination des Jeux de Tokyo 2020 se veut ainsi optimiste pour la suite :

Nous avons tellement à offrir ; je suis très heureux de voir que Gold Coast s’est rallié au projet. Il existe des sites, ce qui constitue une priorité importante pour le CIO.

Bien que nous n’ayons pas finalisé les emplacements pour tous les sports olympiques et paralympiques, il y aura évidemment beaucoup de sites basés à Gold Coast.

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Au-delà des possibles querelles, la candidature du Queensland est surtout confrontée à une problématique essentielle concernant l’emplacement des sites, et notamment la localisation du Stade Olympique et du Village des Athlètes.

La venue de Gold Coast pourrait dès lors permettre de résoudre en partie la problématique, la cité côtière disposant de nombreux équipements sportifs, dont certains ont été réhabilités pour être mobilisés dans le cadre des Jeux du Commonwealth il y a deux ans.

Parmi ces équipements – qui pourraient potentiellement figurer dans le dispositif olympique et paralympique pour 2032 – le Carrara Stadium fut l’hôte des épreuves d’athlétisme (25 000 places) en 2018, tandis que le Gold Coast Convention and Exhibition Center fut l’écrin du basketball et du netball.

La natation et le plongeon prirent place au sein du Gold Coast Aquatic Centre rénové pour l’occasion, avec une capacité portée à 10 000 places contre 1 000 habituellement et ce, grâce à l’aménagement de tribunes temporaires de part et d’autre du bassin olympique.