Paris 2024 : Le projet marseillais de la Marina Olympique se précise

Ville associée au projet de Paris 2024, Marseille mise sur son savoir-faire et sur sa situation géographique pour accueillir au mieux une partie des épreuves olympiques des Jeux d’été de 2024.

Aussi, à l’occasion de la dernière séance du Conseil Municipal et afin de s’engager encore davantage dans les préparatifs d’organisation de l’événement, les élus locaux ont entériné, ce lundi 16 septembre, la Convention d’objectifs liant le Comité d’Organisation des Jeux (COJO), la Société de Livraison des Ouvrages Olympiques (SOLIDEO) et la Cité Phocéenne.

Ladite Convention précise le cadre opérationnel concernant la réalisation de la Marina Olympique, ainsi que les méthodes et outils de suivi pour assurer le respect des coûts, des délais et des besoins olympiques et post-olympiques.

Salle du Conseil Municipal de Marseille (Crédits – Ville de Marseille)

Malgré la protestation exprimée par une partie des membres de l’opposition – inquiets du coût d’organisation que devra supporter les Collectivités – l’adoption de cette Convention marque une étape-clé en vue de réaliser les aménagements nécessaires pour faire de Marseille une cité olympique.

Car la deuxième ville de France compte bien profiter de la vitrine offerte par les Jeux pour accélérer des projets urbains et, dans le cas présent, pour réhabiliter des infrastructures existantes, en repensant notamment certains secteurs appelés à recevoir athlètes et spectateurs.

Pour cela, Marseille prévoit la mobilisation de deux équipements d’ores et déjà opérationnels, à savoir l’emblématique Stade Orange Vélodrome et le Stade nautique du Roucas Blanc.

Visuel de la Marina de Marseille dans le cadre du projet aux JO 2024 (Crédits – Paris 2024 / Populous / Luxigon)

Si le premier a bénéficié d’une profonde cure de jouvence avant d’accueillir une partie des rencontres de l’UEFA EURO 2016 de football, le second aura droit au même traitement dans la perspective des Jeux de 2024.

Pour mener à bien la refondation du site existant, sur la base d’une conception-réalisation sous maîtrise d’ouvrage de la Ville de Marseille, une consultation à destination des entreprises a été lancée au début de l’année 2019.

Avant la désignation d’un lauréat, au cours du premier semestre 2020, les quatre groupements sélectionnés en juillet dernier se sont engagés à déposer une offre détaillant le développement du projet qui repose aujourd’hui sur la construction d’un ensemble bâti de 8 000 m² et sur le réaménagement d’espaces extérieurs de 22 000 m².

Le projet devrait ensuite être mis en chantier à compter de la mi-2021 et jusqu’au mois d’avril 2024 afin d’assurer une livraison du site dans les délais fixés par les organisateurs des Jeux. Après la clôture des compétitions olympiques, des travaux seront à nouveau réalisés dans le but d’apporter un héritage pérenne et ce, grâce à une reconfiguration adéquate des équipements.

Avec ces travaux de redimensionnement pré et post-Jeux, la Marina Olympique offrira des conditions d’entraînement pour les athlètes du Pôle France de Voile de Marseille et une capacité d’apprentissage entièrement repensées.

Visuel des tribunes temporaires de la Corniche Kennedy à Marseille (Crédits – Paris 2024 / Populous / Luxigon)

Durant les Jeux, à proximité de la Marina Olympique, une zone de compétition comportant 5 ronds de course sera établie dans le secteur de la rade Sud de Marseille.

Les compétiteurs feront alors face aux spectateurs qui prendront place sur des tribunes temporaires dotées d’une capacité de 5 000 places et aménagées au-dessus de la Corniche Kennedy.

Les spectateurs pourront par ailleurs suivre les épreuves de voile et les matchs de football depuis un imposant live-site installé sur le parvis du Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MuCEM).

En ce qui concerne l’hébergement des athlètes, les organisateurs et les autorités locales ont convenu de la réalisation d’un Village Olympique pour assurer confort et sérénité avant les épreuves. Non loin du Roucas Blanc, ledit Village aura une vocation pérenne, puisqu’il subsistera après les Jeux en devenant un élément structurant majeur du Pôle France de Voile de Marseille.

Visuel du live-site pensé autour du MuCEM à Marseille (Crédits – Paris 2024 / Populous / Luxigon)

Afin de garantir les aménagements nécessaires aux Jeux, un investissement de 25 millions d’euros (hors taxes) est aujourd’hui envisagé avec une répartition des coûts entre les différentes parties prenantes au projet.

L’État devrait ainsi fournir une contribution de l’ordre de 3 millions d’euros, tandis que la Ville de Marseille s’était engagée en janvier 2019 à verser à la SOLIDEO une enveloppe de 22 millions d’euros. Depuis, le Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône a décidé d’abonder au projet pour 7,3 millions d’euros et une contribution d’un montant similaire est espérée de la part du Conseil Régional, ce qui réduirait la part restante à la charge de la Ville.

Dans le cadre de la délibération prise lors du Conseil Municipal du 20 décembre 2018 et portant sur l’approbation de la Convention de participation au financement des ouvrages olympiques avec la SOLIDEO, la Direction Générale des Services et la Direction déléguée aux Jeux Olympiques et aux Grands événements, avaient précisé que :

L’argent versé à la SOLIDEO par la Ville de Marseille lui sera progressivement restitué, avec le complément apporté par l’État, en fonction de l’avancement financier ou opérationnel de la Marina Olympique, sous réserve du respect des engagements pris par la Ville en matière de programme, de planning, d’échéancier de livraison et de maîtrise des risques.

Localisation des différents sites qui seront mobilisés dans le cadre des épreuves olympiques de voile et de football à Marseille en 2024 (Crédits – Ville de Marseille)

Dans les mois qui viennent, d’autres étapes permettront d’affiner le projet à l’aune des discussions avec les acteurs sportifs et des conclusions de la concertation publique qui a démarré le 05 septembre et qui s’achèvera le 25 septembre.

Peu avant l’achèvement de cette concertation relative à l’aménagement de la Marina Olympique et avant une présentation du bilan devant le Conseil Municipal du mois de décembre 2019, une réunion se déroulera le 23 septembre dans la Cité Phocéenne, en présence de représentants du COJO, de la SOLIDEO, de la Délégation Interministérielle aux Jeux (DIJOP), de la Coordination Nationale pour la Sécurité des Jeux (CNSJ), mais encore de représentants de la Préfecture et des Collectivités.

L’occasion de faire un point sur l’état d’avancement du projet de la Marina et des travaux prévus à Marseille.

Visite de la Commission de Coordination du CIO à Marseille, les 11 et 12 juin 2019 (Crédits – Paris 2024)

En décembre 2015, peu après le choix de Marseille comme site proposé pour les épreuves de voile, Didier Réault, Adjoint au Maire chargé du Littoral, avait évoqué les divers aménagements envisagés pour les Jeux. Comme pour montrer la volonté de laisser un héritage au territoire, il avait alors fait mention que :

Ce ne sont pas seulement des investissements pour l’Olympisme, mais aussi pour l’aménagement de notre littoral, avec le dragage du bassin et une digue de protection pour lutter contre l’érosion que nous connaissons.

D’autres aménagements urbains sont par ailleurs planifiés pour assurer la desserte des sites olympiques. Cela concernent notamment la réalisation d’un giratoire d’accès à la future Marina Olympique ou encore la modernisation de l’Aéroport de Marseille-Provence, même si ce projet est indépendant de l’entreprise olympique.

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