JO 2032 : La délégation australienne prépare sa venue à Lausanne

Le 10 septembre prochain, le nouveau siège du Comité International Olympique (CIO) accueillera une délégation en provenance de l’Australie et ce, dans le cadre d’une réunion d’information et de préparation en vue d’une éventuelle candidature du Queensland pour les Jeux d’été de 2032.

Outre le Président du CIO, Thomas Bach, ladite réunion rassemblera le Président du Comité Olympique Australien (AOC) et membre du CIO, John Coates, mais également la Première Ministre du Queensland, Annastacia Palaszczuk, le Représentant du Conseil des Maires du Queensland (SEQ), Mark Jamieson, et l’élu local et Représentant spécial du Premier Ministre australien pour les Jeux, Ted O’Brien.

(Crédits – Annastacia Palaszczuk MP / Page officielle Facebook)

Annoncée très tôt et bénéficiant pleinement de la nouvelle donne du processus de candidature, l’idée d’un projet olympique et paralympique porté par la région du Queensland et notamment la ville de Brisbane, a fait son chemin auprès de la classe politique australienne.

En février 2019, à l’issue de 18 mois de travaux, une étude de faisabilité avait ainsi été présentée par le Conseil des Maires de la région du Queensland.

Annastacia Palaszczuk avait par la suite rencontré le Premier Ministre du pays, Scott Morrison, afin d’évoquer la possibilité de soumettre une candidature aux Jeux. Durant l’été, la Première Ministre du Queensland avait aussi annoncé l’installation d’un Groupe de Travail dont les conclusions devraient être connues d’ici la fin de l’année 2019. Au préalable, le Président du CIO, avait également profité d’une venue en Australie pour échanger avec les principaux leaders concernés par une telle entreprise.

Lors de la réunion à Lausanne, l’objectif principal de la délégation sera en tout cas de tisser des liens durables avec le CIO et de s’informer au mieux concernant à la fois les attentes de l’institution à l’aune de l’Agenda 2020 et les points d’amélioration du projet.

Comme l’a récemment résumé Ted O’Brien auprès de l’Associated Press :

Je veux m’assurer que nous récoltons toutes les informations possibles de la part du CIO pour que nous puissions composer le plus grand projet que le Mouvement Olympique ait jamais vu.

Le fait que nous portions des couleurs politiques distinctes ne fait que montrer à quel point nous voulons vraiment travailler ensemble.

La délégation australienne exposera dès lors les chiffres-clés de son projet dans le but de conserver une longueur d’avance sur la concurrence internationale incarnée notamment par la Rhénanie du Nord-Westphalie (Allemagne), l’Inde, l’Indonésie ou encore par l’alliance envisagée entre la Corée du Nord et la Corée du Sud.

Dans le cadre de l’étude de faisabilité, les porteurs du projet avaient identifié plusieurs sites susceptibles de pouvoir accueillir les Jeux en 2032, à savoir, outre Brisbane, les territoires de la Sunshine Coast et de Gold Coast, mais aussi Ipswich et Toowoomba.

L’investissement nécessaire à la tenue de l’événement avait été chiffré à 5,3 milliards de dollars australiens, soit 3,34 milliards d’euros, avec une contribution du CIO espérée à hauteur de 1,7 milliard de dollars (1,07 milliard d’euros) et des revenus de sponsoring, de billetterie et de merchandising estimés à 2,7 milliards de dollars (1,7 milliard d’euros).

Toutefois, afin de rendre possible et envisageable la tenue des troisièmes Jeux sur le sol australien – après Melbourne 1956 et Sydney 2000 – les autorités devront maintenir un haut niveau de cohésion tout au long du processus de candidature et bien au-delà.

Car en dépit du chiffrage de l’étude de faisabilité qui ramène la part incombant aux autorités locales et fédérales à 900 millions de dollars (568 millions d’euros) et malgré la projection de 60% de sites existants et de 30% de sites temporaires, le principal point critique d’une éventuelle candidature demeure la délicate question des transports.

Cette dernière devrait immanquablement être abordée au cours de la réunion de la semaine prochaine à Lausanne.

Il faut dire qu’une modernisation sensible des infrastructures actuelles est souhaitée par les autorités locales. Celles-ci pourraient d’ailleurs se servir du prétexte d’une candidature olympique et paralympique pour faire pression sur les échelons institutionnels supérieurs dans le but d’accélérer les projets et les investissements qui en découlent.

Ce vendredi, dans des propos recueillis par le Courier-Mail, le Maire de Brisbane, Adrian Schrinner, a d’ailleurs été catégorique à ce sujet :

Les liaisons ferroviaires et le métro de Brisbane conjugués à un réseau de tramway urbain amélioré aidera, mais il est impossible que ces infrastructures puissent gérer le flux des Jeux sans l’ajout d’installations plus rapides.

Thomas Bach, Président du CIO et John Coates, Président du Comité Olympique d’Australie et membre du CIO (Crédits – CIO / Greg Martin)

A treize années de l’échéance des Jeux d’été de 2032, les forces et faiblesses du Queensland seront donc à l’ordre du jour de la rentrée du CIO.

Pour la délégation australienne, ce rendez-vous constituera une étape parmi d’autres.

Au cours des semaines et mois à venir, afin de s’inspirer des bonnes pratiques, des projets en cours de concrétisation et pour tenter de résoudre des problématiques internes, les membres de ladite délégation devraient en effet rencontrer des dirigeants des Comités d’Organisation des futures Olympiades, tout en scrutant avec attention les préparatifs de Tokyo 2020.

L’année 2020 dans son ensemble pourrait bien être décisive quant à la suite à donner à une éventuelle candidature australienne. L’année à venir pourrait aussi être cruciale pour les autres prétendantes déclarées.

En fonction de l’avancement des discussions et des travaux menés en lien avec le CIO, l’institution de Lausanne pourrait ainsi se positionner plus tôt que prévu autour d’une ville ou d’un territoire. Avec l’apport des nouveaux critères du processus de candidature, le CIO pourrait en effet sélectionner le territoire hôte des Jeux bien en avance par rapport aux standards en vigueur jusqu’à présent et qui fixaient à sept ans le délai entre l’attribution de l’événement et l’ouverture de ce dernier.

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