JO 2026 : Confusion autour du devenir de la candidature de Calgary

La course à l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver de 2026 va-t-elle connaître un nouveau rebondissement ?

Après les retraits de plusieurs prétendantes au cours de l’année écoulée et après la sélection de trois Villes Candidates par le Comité International Olympique (CIO), l’une des cités encore en lice pourrait finalement se retirer, affaiblissant dès lors le processus en cours.

(Crédits – Capture d’écran Sport & Société / Site officiel de Calgary 2026)

Selon les informations du « Calgary Herald », un Rapport préconiserait en effet l’abandon immédiat du projet canadien pour 2026 et ce, en raison du manque de consensus concernant le financement des Jeux.

D’après le quotidien local, les élus municipaux seraient appelés à se prononcer dès ce mardi sur l’issue de la candidature et des travaux menés jusqu’à présent. En toute logique, si le Conseil Municipal venait à se prononcer pour un retrait de la candidature, la consultation populaire prévue pour le 13 novembre prochain n’aurait plus de raison d’être et serait en conséquence annulée.

Depuis la publication des principales données relatives au projet olympique et paralympique de Calgary 2026, les trois échelons institutionnels s’étaient pourtant réunis afin de parvenir à un accord quant à la répartition des divers coûts.

Sur une enveloppe prévisionnelle globale de 5,2 milliards de dollars canadiens (3,49 milliards d’euros), le coût à la charge des pouvoirs publics s’élèverait à 3 milliards de dollars (2,01 milliards d’euros). Plus de 2 milliards de dollars canadiens devraient encore être sanctuarisés pour assurer la pérennité du projet. Une somme importante, qu’aucune des trois Collectivités ne serait prête à prendre en charge, laissant dès lors la porte ouverte à des partenariats privés.

Le sort de la candidature semble donc désormais scellé, même si des proches du Maire de Calgary, Naheed Nenshi, ont fait savoir que les négociations tripartites étaient toujours d’actualité. En effet, en dépit d’un solide projet technique – reposant en partie sur les installations héritées des Jeux de 1988 – Calgary se retrouve dans une situation des plus fragiles, compte-tenu des difficultés à boucler les prévisions du budget d’organisation, mais également de la montée en puissance des opposants aux Jeux dans la perspective de la consultation populaire.

Si la candidature canadienne venait à se retirer prématurément de la course, le CIO serait confronté à un cas de figure similaire à celui de 2022, où seules les villes de Pékin (Chine) et Almaty (Kazakhstan) étaient parvenues à éviter les divers obstacles.

L’institution de Lausanne (Suisse) ne serait toutefois pas assurée de l’absence de nouveaux rebondissements au cours des semaines et mois à venir. D’ici le printemps 2019 – période à laquelle la Commission d’évaluation doit se rendre sur les sites proposés par chacune des Villes Candidates afin de réaliser son Rapport – les deux autres projets pourraient eux-aussi péricliter.

(Crédits – CIO / Greg Martin)

Longtemps considérée comme la principale faille de la course aux Jeux de 2026, la candidature de Milan / Cortina d’Ampezzo (Italie) est désormais rejointe par celle de Stockholm (Suède) au rang des Villes Candidates incertaines.

A l’instar de Calgary, les deux prétendantes doivent composer avec les considérations politiques et institutionnelles régionales et nationales. Le positionnement actuel du Gouvernement italien pourrait rendre caduque le projet transalpin, tandis que la nouvelle majorité municipale dans la capitale suédoise pourrait, malgré le propos optimiste du Comité de Candidature, conduire à l’abandon de l’ambition olympique et paralympique de Stockholm.

Ces diverses considérations pourraient dès lors pousser le CIO à s’engager sur la voie d’une double attribution des Jeux de 2026 et de 2030 – sur le modèle du processus mis en place pour 2024-2028 avec Paris et Los Angeles – en invitant d’autres villes intéressées, à l’image de Sapporo (Japon) mais encore Salt Lake City (Utah, États-Unis).

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