Super Bowl 2018 : Patriots et Eagles ont rendez-vous dans l’imposant US Bank Stadium

L’affiche du 52ème Super Bowl – qui se déroulera le 04 février prochain – est à présent connue.

Dans la nuit de dimanche à lundi (heure française), les franchises des New England Patriots et des Philadelphia Eagles se sont en effet qualifiées, décrochant au passage les titres de Champions de l’American Football Conference (AFC) pour la première et de la National Football Conference (NFC) pour la seconde.

Les lauréats de l’édition 2017, les Patriots, se sont largement imposés face aux Jacksonville Jaguars (20-7), tandis que les Eagles ont largement surclassé l’équipe des Minnesota Vikings (38-7), privant cette dernière d’une rencontre de Super Bowl à domicile, l’événement devant se dérouler dans l’enceinte de l’US Bank Stadium à Minneapolis (Minnesota).

Vue du parvis de l’imposant US Bank Stadium de Minneapolis (Crédits – HKS Architects)

L’écrin des Vikings, ouvert à l’été 2016, s’inscrit comme l’une des plus monumentales installations sportives construites au cours des dernières années, avec des dimensions hors-normes et ce, à l’image des cinq portes qui s’ouvrent sur le parvis et qui permettent l’accueil du public.

Aménagées en 2015, ces portes de verres et d’acier possèdent d’ailleurs des caractéristiques uniques au monde. Mesurant ainsi 75 à 95 pieds de hauteur (22,86 à 28,95 mètres) pour 55 pieds de largeur (16,76 mètres), ces structures pèsent jusqu’à 25 tonnes.

Outre les portes de l’US Bank Stadium, l’inclinaison particulière de la toiture et les immenses verrières et baies vitrées illustrent toute la démesure et la modernité de ce stade. Mais la démesure de cette enceinte réside aussi et surtout dans la physionomie-même du projet, le cabinet « HKS Architects » ayant conçu le projet comme une véritable régénération du quartier situé en plein centre-ville de Minneapolis.

Vue des portes monumentales de l’US Bank Stadium de Minneapolis (Crédits – US Bank Stadium)

De fait, après avoir acté la démolition de l’ancien stade – le Hubert H. Humphrey Metrodome – les architectes ont démarré l’édification de la nouvelle installation capable d’accueillir entre 66 200 et 73 000 spectateurs. Pour parvenir à la réalisation de ce chantier, pas moins de 8 000 ouvriers ont été mobilisés sur les différentes phases de la construction et un investissement colossal a été nécessaire.

Sur ce point, le projet initial tablait sur une enveloppe globale de 975 millions de dollars (793,8 millions d’euros). Au regard des enjeux et des contraintes d’un tel chantier, ce montant a toutefois été revu à la hausse en 2015 – à 1,061 milliard de dollars (863,8 millions d’euros) – avant finalement d’aboutir à la somme de 1,129 milliard de dollars (919,19 millions d’euros) à l’issue de la construction du stade.

Afin de boucler ce budget massif, la contribution du secteur privé et la participation du propriétaire des Minnesota Vikings ont été progressivement rehaussées.

Ainsi, les premiers éléments du projet prévoyaient une part du privé à hauteur de 477 millions de dollars (388,3 millions d’euros) et un investissement public de 498 millions de dollars (405,4 millions d’euros). Mais pour ne pas alourdir la charge du chantier sur les deniers publics, la part du privé a d’abord connu un accroissement de 19,7 millions de dollars (16,03 millions d’euros) en août 2014, puis une nouvelle augmentation de 19,5 millions de dollars (15,87 millions d’euros) en mars 2015. In fine, après une autre hausse ayant conduit à une réévaluation à au moins 550 millions de dollars (447,7 millions d’euros) en mai 2015, la contribution des partenaires et du propriétaire de la franchise s’est établie à plus de 608 millions de dollars (494,9 millions d’euros).

Concernant la contribution du secteur public, deux entités ont été sollicitées.

La Ville de Minneapolis a ainsi octroyé la somme de 150 millions de dollars (122,1 millions d’euros) grâce à la mise en place d’un montage financier et juridique avec l’État du Minnesota. En effet, la Ville doit assurer à terme le remboursement du crédit accordé par l’État, via la redistribution d’une partie des « Convention Center Taxes ». Pour sa part, l’État a fourni un financement de 348 millions de dollars (283,2 millions d’euros) pour la construction de l’US Bank Stadium, dont il est aujourd’hui propriétaire.

Toujours sur le plan financier et depuis l’installation de sa franchise dans l’enceinte, le propriétaire des Vikings s’est engagé à verser un loyer annuel de 8,5 millions de dollars (6,9 millions d’euros) à la Minnesota Sports Facilities Authority (MSFA), l’organe représentant les intérêts de l’État du Minnesota, soit le loyer le plus élevé payé par une franchise de la National Football League (NFL).

Vue du terrain et des tribunes de l’US Bank Stadium de Minneapolis (Crédits – US Bank Stadium)

Pour le cabinet d’architectes « HKS », la réalisation de l’US Bank Stadium signe l’apport d’une nouvelle infrastructure d’envergure pour une franchise de la NFL.

En effet, quatre autres stades aménagés au cours de la dernière décennie et ayant chacun abrité – ou étant en passe d’abriter – une édition du Super Bowl, sont l’œuvre du cabinet fondé en 1939 à Dallas (Texas).

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Achevé en 2009, l’AT&T Stadium des Dallas Cowboys a indéniablement marqué le franchissement d’une étape supplémentaire dans la modernité et la connectivité des infrastructures sportives.

Pour accueillir le Super Bowl en 2011 et pour palier aux conditions météorologiques parfois sévères au Texas, l’usage des dernières technologies et un investissement massif de 1,15 milliard de dollars (936,2 millions d’euros) ont ainsi été mobilisés, avec notamment une participation de la Ville d’Arlington à hauteur de 325 millions de dollars (264,6 millions d’euros).

D’une capacité de 80 000 à 100 000 spectateurs, l’ex-Cowboys Stadium possède par ailleurs des écrans géants parmi les plus imposants au monde (49 mètres de long, 22 mètre de large et un poids de près de 600 tonnes).

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Profitant de sa proximité avec l’Indiana Convention Center et avec une douzaine d’hôtels, le Lucas Oil Stadium a lui-aussi accueilli le Super Bowl (2012) en présence de plus de 68 000 spectateurs.

Le stade, dont l’architecture singulière peut évoquer un immense hangar industriel – 16 000 tonnes d’acier, d’immenses baies vitrées et un toit rétractable à deux versants -, a été conçu pour un coût de 720 millions de dollars (586,19 millions d’euros) apportés par l’État de l’Indiana, la Ville d’Indianapolis, et la franchise des Colts d’Indianapolis. Une hausse de différentes taxes locales fut en outre activée pour boucler le budget.

En contrepartie, les autorités locales attendent bien sûr des retombées massives de l’exploitation de l’enceinte sportive et de la venue, chaque année, de plus d’un million de spectateurs.

Ouvert en août 2017, le Mercedes-Benz Stadium est la toute dernière réalisation du cabinet d’architectes.

Ultra-moderne avec un toit rétractable sans commune mesure et un écran circulaire unique au monde du fait de ses dimensions, le nouvel écrin des Atlanta Falcons organisera le Super Bowl en 2019 après des travaux ayant nécessité un budget de 1,6 milliard de dollars (1,3 milliard d’euros).

A ce jour, et depuis son inauguration, l’enceinte a d’ores et déjà accueilli plus d’un million de spectateurs, signe de l’intérêt du public pour les rencontres sportives – qui se déroulaient autrefois dans le cadre du Georgia Dome limitrophe – mais aussi pour l’architecture de l’équipement dont la capacité est comprise entre 75 000 et 83 000 places.

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Dans les prochaines années cependant, le Mercedes-Benz Stadium devrait être surclassé – sur le plan de la prouesse architecturale – par le futur Inglewood Stadium.

Écrin en construction des Los Angeles Rams et des Los Angeles Chargers, ce stade bénéficie d’un investissement privé inédit – 1,8 milliard de dollars (1,46 milliard d’euros) – mais qu’il convient de rehausser compte-tenu des aménagements annexes qui comprennent notamment une aréna de 6 000 places, un vaste centre commercial sur 18 hectares et un parc arboré de 25 hectares. Au total, le coût des travaux est estimé à 2,66 milliards de dollars (2,16 milliards d’euros).

Après le Super Bowl en 2022, le mastodonte, dont la capacité sera comprise entre 70 240 et 100 000 places, servira de cadre aux Cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux Olympiques et Paralympiques de Los Angeles 2028.