Paris et Los Angeles engagées dans la promotion d’une culture du vélo

Dans le cadre de l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 et de 2028, les deux Villes Hôtes se sont d’ores et déjà engagées dans des initiatives liées à l’héritage.

En effet, outre les projets stricto-sensu de Paris 2024 et de Los Angeles 2028, les deux Maires ont signé, lundi 23 octobre 2017, un accord de coopération comprenant notamment des dispositions autour des problématiques environnementales et de durabilité.

De ce fait, les deux villes montrent leur attachement à ces problématiques, avec des politiques municipales favorisant par l’installation de panneaux photovoltaïques sur les bâtiments les plus récents, l’aménagement de toitures végétalisées, ou encore la promotion des déplacements doux. Ainsi, outre les transports en commun, les déplacements en vélos sont aujourd’hui largement recommandés et des initiatives sont d’ailleurs menés en ce sens.

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A Paris, la volonté de l’équipe municipale conduite par Anne Hidalgo porte en particulier sur un « Plan Vélo » adopté en janvier 2016 et qui vise à faire de Paris, « une capitale mondiale du vélo » à l’horizon 2020.

Concrètement, au-delà de la récente mise en place de nouveaux Vélib’, pas moins de 150 millions d’euros vont être consacrés à l’aménagement de pistes cyclables (63 millions d’euros) afin d’en accroître le nombre de kilomètres d’ici 2020, soit 1 000  kilomètres contre 700 aujourd’hui. Le plan porte également sur l’achat de triporteurs et de vélos-cargos pour les professionnels (10 millions d’euros), sur le financement de la mise à double sens des rues et le renforcement du programme « Paris à 30 km/h » (30 millions d’euros), sur la création de plus de 10 000 nouvelles places de stationnement pour les vélos (7 millions d’euros), et sur les aménagements cyclables sur les principaux axes et places de Paris (40 millions d’euros) comme par exemple l’emblématique Rue de Rivoli, qui longe le Musée du Louvre et le Jardin des Tuileries.

Outre cet investissement conséquent, la Ville de Paris s’est engagée dans l’aménagement d’un Réseau Express Vélo afin de relier les différents axes de la capitale et créer ainsi un véritable schéma de déplacements.

ZOOM – Carte du Plan Vélo de Paris avec, en rose, le Réseau Express Vélo (Crédits – Ville de Paris)

De fait, le Réseau Express Vélo reliera le Nord au Sud entre la Porte d’Aubervilliers et la Porte d’Orléans, ainsi que l’Est et l’Ouest via trois tracés distincts : Lac des Minimes – Étang de Longchamp, Porte de Bercy – Porte de Saint-Cloud, et enfin Quai d’Ivry à Quai d’Issy. Ces axes stratégiques ainsi délimités seront pleinement intégrés au réseau existant et aux autres axes en cours de développement dans le cadre de la nouvelle politique des déplacements doux.

Les différents tracés ont le mérite de quadriller la « Ville Lumière », mais aussi d’envisager une desserte adéquate de sites olympiques et paralympiques de Paris 2024. Que ce soit le Réseau Express Vélo ou les axes existants ou à venir, le quadrillage présenté permettrait notamment de relier l’AccorHotels Arena, le Grand Palais, l’Esplanade des Invalides, la Tour Eiffel, les stades de Roland Garros, Jean Bouin et du Parc des Princes, mais aussi l’Aréna 2 implantée Porte de la Chapelle, ou encore le Zénith de La Villette.

Cette promesse de déplacements cyclables accrus s’inscrirait aussi dans la volonté de Paris 2024 de faire de la capitale, un Parc Olympique, au sens de la compacité des sites proposés et de la célébration prévue sur les rives de la Seine et le long des Canaux parisiens.

Le Maire de Los Angeles, Eric Garcetti, ambassadeur de choix de l’initiative CicLAvia (Crédits – Eric Garcetti / Page Facebook)

Si la perspective des Jeux peut permettre une accélération – ou tout du moins une confirmation – des engagements municipaux à Paris, il est en de même de l’autre côté de l’Atlantique, sur la côte Ouest des États-Unis.

Ville Hôte des Jeux de 2028, Los Angeles est elle-aussi engagée dans une politique urbaine valorisant les nouveaux modes de déplacements. Cette politique, désireuse de trouver des alternatives à la voiture individuelle, est aujourd’hui incarnée par le Maire de la « Cité des Anges », Eric Garcetti.

D’ailleurs, ce dernier n’hésite pas à se mettre en scène pour promouvoir des événements et manifestations en lien avec le développement durable et la problématique de l’héritage.

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Ainsi, Eric Garcetti s’est récemment illustré sur les réseaux sociaux pour vanter les mérites de l’initiative CicLAvia qui, depuis 2010, a pour objectif de consacrer, le temps d’une journée, des rues aux vélos et aux mobilités douces (skate, rollers, etc…). Régulièrement, des artères de la ville et de ses abords sont ainsi sanctuarisés en faveur des déplacements doux afin d’inciter les habitants à privilégier des moyens de transports non-polluants et afin de développer une véritable culture du vélo. A ce jour, plus de 225 kilomètres ont ainsi été ouverts aux vélos lors de journées événementielles (26 mars, 11 juin, etc…) et plus d’un million de personnes ont eu l’occasion d’en profiter.

Cette initiative – la plus grande du genre aux États-Unis – s’inscrit, comme pour le Plan Vélo à Paris, dans les fondements du projet olympique et paralympique.

CicLAvia, dont la Wasserman Foundation est l’un des partenaires, s’est en effet associée à la candidature de Los Angeles 2028 pour promouvoir le bénévolat des structures sportives et, à plus long terme, le programme des volontaires des Jeux de 2028.

Sur son site Internet, CicLAvia précise à ce titre que les participants de l’organisation, « auront une considération prioritaire pour les opportunités bénévoles dans le cadre des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2028 ».

Autrement dit, celles et ceux qui œuvrent aujourd’hui au développement de l’initiative CicLAvia pourront avoir un accès prioritaire pour postuler au futur programme qui recrutera les dizaines de milliers de bénévoles nécessaires à la bonne réussite des Jeux.

ZOOM – Cartographie des aménagements cyclables à Los Angeles au cours des prochaines années (Crédits – Mobility Plan 2035)
ZOOM – Cartographie des aménagements cyclables à Los Angeles au cours des prochaines années (Crédits – Mobility Plan 2035)

Au-delà de l’initiative CicLAvia, un plan de mobilité a été adopté par la Ville de Los Angeles en juin 2016. Se voulant être une révision profonde du plan de déplacements adopté en 1999 et un complément à l’ambitieux programme Measure M, le Mobility Plan 2035 vise à poser les bases des standards de mobilité pour les deux prochaines décennies.

Avec ce plan d’envergure retranscrit dans un document de plus de 200 pages, la Ville de Los Angeles entend redimensionner certaines artères pour valoriser les nouveaux modes de déplacements et tenter ainsi de maîtriser l’usage de la voiture individuelle, qui occupe une place majeure dans la « Cité des Anges », comme dans les autres villes américaines.

Pour concrétiser cet engagement, la Ville souhaite déployer des parkings à vélos sur son territoire. Elle espère aussi, qu’à l’horizon 2035, pas moins de 90% des habitants puissent avoir accès à un équipement cyclable de qualité à proximité du domicile (pistes aménagées et sécurisées, etc…).

L’enjeu est essentiel pour permettre des déplacements sûrs au cours des années à venir. En 2012, selon des chiffres publiés par le « Los Angeles Times », 2 043 accidents de cyclistes furent signalés dans la « Cité des Anges », soit bien plus qu’à San Francisco (Californie) qui n’en comptabilisait, en 2012 et 2013 et pour comparaison, que 307.

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