Interview SLC 2026-2030 : « Salt Lake City serait un endroit idéal pour accueillir les JO avant ou après Los Angeles »

La semaine dernière, un Comité exploratoire a été instauré à Salt Lake City (Utah) dans le but de fournir une étude de faisabilité dans l’optique d’une éventuelle candidature aux Jeux d’hiver de 2026 ou de 2030.

Si les discussions avec le Comité Olympique des États-Unis (USOC) sont aujourd’hui activées, une initiative citoyenne avait déjà vu le jour depuis quelques semaines.

Portée par Austin Schofield (24 ans) et Josh Anderson (22 ans), cette initiative a émergé sur les réseaux sociaux Twitter et Facebook avec la mise en ligne des pages « SLC 2026-2030 ». A ce jour, ces dernières comptabilisent respectivement près de 350 followers et environ 3 820 abonnés.

A l’instar de la prise de contact effectuée en 2013 auprès de l’initiative citoyenne de Boston 2024, « Sport & Société » s’est intéressé aux travaux de « SLC 2026-2030 » et vous propose une interview exclusive de l’un des fondateurs, Austin Schofield.

(Crédits – SLC 2026-2030)
  • Ville Hôte des Jeux d’hiver de 2022, Salt Lake City ambitionne de redevenir Ville Olympique pour 2026 ou 2030. Quel regard portez-vous sur cette ambition, incarnée notamment par la récente installation d’un Comité exploratoire ?

De mon point de vue, il ne s’agit pas véritablement d’un objectif ambitieux.

Salt Lake City a été une hôte formidable en 2002 ! Cette année-là, les Jeux de Salt Lake City ont réalisé un bénéfice rare pour cet événement, en particulier d’ailleurs pour les Jeux d’hiver.

Il y a aussi eu un fort héritage avec les athlètes de Salt Lake City tels que Lindsay Vonn, Apolo Ohno et d’autres qui ont débuté lors des JO 2002.

Un autre avantage d’une candidature de Salt Lake City repose sur le coût. Le CIO cherche aujourd’hui à réduire le coût des Jeux Olympiques – Sotchi a coûté 51 milliards de dollars – et Salt Lake City est le choix parfait pour garder des coûts bas.

La ville a en ce sens les sites disponibles de 2002 pour réduire les coûts. On estime aujourd’hui qu’il en coûtera environ 40 millions de dollars pour mettre à niveau les sites de 2002, ce qui est largement moins que le coût total de Sotchi et ce, même si d’autres dépenses seront nécessaires pour Salt Lake City.

La ville dispose aussi d’une grande infrastructure non-olympique, avec la plupart des sites des JO 2002 à moins d’une heure et le centre-ville à moins de 15 minutes de l’aéroport international. Salt Lake City a également l’un des meilleurs systèmes de transport en commun aux États-Unis – l’Utah Transit Authority a d’ailleurs été classé numéro 1 en 2014 -, le système autoroutier est l’un des plus important du pays, avec 160 kilomètres de voies, et la modernisation de l’aéroport international doit émerger d’ici 2024. Il y a aussi l’avantage géographique qui est important, l’Utah ayant probablement « la meilleure neige sur Terre ».

Le seul fait que Salt Lake City souhaite d’autres Jeux Olympiques n’est pas ambitieux, mais le fait de les vouloir juste avant ou juste après Los Angeles (2028) est l’aspect ambitieux d’une candidature de Salt Lake City.

Avec le retrait d’Innsbruck (Autriche), l’incertitude du référendum à venir à Sion (Suisse) et les questions budgétaires à Calgary (Canada), les seules villes aujourd’hui disponibles présentent des inconvénients notables par rapport à Salt Lake City.

Dès lors, si le Comité exploratoire de Salt Lake City et le Comité Olympique des États-Unis (USOC) peuvent travailler en coopération avec Los Angeles, Salt Lake City serait un endroit idéal pour accueillir les JO avant ou après LA.

  • Vous codirigez actuellement le groupe « SLC 2026-2030 » sur les réseaux sociaux, avec sur les divers supports, de nombreux followers et abonnés. Quelle a été la motivation à la création de ce groupe d’influence et quels sont vos objectifs à court et moyen terme ?

Pour moi, la motivation a pris forme à l’occasion du dixième anniversaire des Jeux de Salt Lake City 2002, au cours duquel le Gouverneur de l’Utah, Gary Herbert, et l’ancien Président du Comité d’Organisation, Mitt Romney, ont organisé une célébration et ont évoqué une éventuelle participation à une prochaine échéance olympiques.

J’ai à ce moment-là effectué quelques recherches pour comparer Salt Lake City avec d’autres villes américaines, et je suis parvenu à la conclusion que Salt Lake City est de loin la meilleure option américaine, et je crois aussi à l’échelle internationale.

Je me suis alors investi dans l’organisation d’une campagne sur les réseaux sociaux, car je pense que cela pourrait contribuer à accroître le soutien du public à l’égard d’une potentielle candidature de Salt Lake City.

Le but ultime de cette campagne est de recueillir un soutien suffisamment conséquent pour convaincre l’USOC que Salt Lake City est le lieu adéquat pour héberger les prochains Jeux d’hiver américains.

Concernant les objectifs à court et moyen terme, il s’agit d’abord de travailler en lien avec le Comité exploratoire. Je veux pouvoir aider celui-ci de toutes les façons possibles et j’espère que le Comité prendra en considération la campagne menée sur les réseaux sociaux comme une plus-value.

Je vois aussi cette campagne comme un moyen de démontrer que mon travail et mes compétences – diplômé en marketing de l’Université Brigham Young (Utah) – pourraient servir aux intérêts d’une candidature de Salt Lake City. Ce serait un rêve de pouvoir contribuer aux prochains JO de Salt Lake City.

  • A ce jour, quelle est la nature de vos échanges avec les autorités municipales et l’USOC ?

Je tiens à garder la plupart de ces conversations privées, mais la semaine dernière, sachez que j’ai assisté à l’Assemblée olympique de l’USOC, et que j’ai pu discuté avec de nombreux dirigeants de l’institution, y compris des membres du Conseil d’administration. Toutes les personnes à qui j’ai pu parlé ont perçu l’initiative que je portais, et ont affirmé être très favorables au retour des Jeux à Salt Lake City.

J’ai par ailleurs échangé quelques courriels ici et là avec des autorités locales, y compris le Gouverneur de l’Utah, le Maire de Salt Lake City, des membres du Sénat et de la Chambre des Représentants de l’Utah, ainsi que d’autres personnalités aujourd’hui impliquées dans le Comité exploratoire.

Les responsables locaux avec qui j’ai échangé, ont également salué mon initiative pour apporter un soutien à de futurs JO à Salt Lake City.