JO 2026 : Le Conseil Fédéral apporte son soutien à la candidature de Sion

Ce mercredi, la candidature suisse de Sion 2026 a franchi une étape importante en recueillant le soutien officiel du Conseil Fédéral, un soutien attendu et espéré depuis plusieurs mois.

En décembre 2016, le Conseil Fédéral – organe de gouvernance et de décision pour la Confédération suisse – avait en effet installé un Groupe de travail interdépartemental afin d’épauler les candidatures cantonales dans l’élaboration de leur projet respectif.

Une décision formelle du Conseil Fédéral devait ensuite intervenir avant la fin de l’année 2017.

Salle des séances du Conseil Fédéral (Crédits – Admin.ch)

C’est aujourd’hui chose faite, avec l’annonce d’une contribution financière de 995 millions de francs suisses (860,29 millions d’euros).

Concrètement, la Confédération s’engage à fournir 8 millions de francs (6,92 millions d’euros) au budget de candidature – budget qui devrait s’élever à 25 millions de francs (21,61 millions d’euros) avec la participation des diverses parties prenantes – et pas moins de 827 millions de francs (715,04 millions d’euros) pour le budget d’organisation des Jeux.

Outre cette double participation, la Confédération contribuera aussi à l’aménagement ou à la rénovation des infrastructures spécifiques aux Jeux, avec un apport de 31 millions de francs (26,80 millions d’euros) sur un investissement total aujourd’hui estimé à 100 millions de francs (86,46 millions d’euros).

Enfin, les autorités confédérales fourniront assistance et moyens dans le domaine de la sécurité, avec un apport global de 129 millions de francs (111,53 millions d’euros).

Pour le Conseil Fédéral, ce soutien financier s’explique par la qualité du dossier présenté par Sion 2026 comme l’a d’ailleurs précisé l’institution dans un communiqué :

« [Le Conseil Fédéral] se réjouit particulièrement des efforts entrepris et est convaincu que l’organisation des Jeux Olympiques d’hiver en Suisse représentera une grande chance pour le sport, l’économie et la société.

Sa décision a notamment été motivée par la volonté des organisateurs du projet ‘Sion 2026’ de s’appuyer autant que possible sur des infrastructures existantes et d’organiser des Jeux en respectant les principes de développement durable. La décentralisation géographique du projet s’inscrit dans cette logique : les sites de compétitions seront répartis dans différents cantons et aisément accessibles en transports publics.

Pour le Conseil Fédéral, ces Jeux devraient également avoir des répercussions positives sur la cohésion nationale et le développement économique du pays, notamment dans les régions de montagne ».

Il faut dire que les porteurs du projet olympique et paralympique ont avancé leurs cartes avec pragmatisme et ce, depuis l’annonce de la préparation d’une candidature de Sion, en décembre 2014.

Depuis lors, et après les retraits successifs de ces rivales – dont la plus sérieuse n’était autre que la candidature présentée à l’échelle du Canton des Grisons – la candidature de Sion a affiné son concept pour en faire un projet durable susceptible de convaincre, outre le CIO, la classe politique et surtout la population locale.

Ainsi, sur 19 sites de compétition sélectionnés à ce jour, 16 sont existants ou seront aménagés d’ici 2020, soit bien en amont de l’échéance olympique et paralympique de 2026. Ces sites sont et seront implantés dans quatre cantons afin de répondre à l’exigence de durabilité mais aussi afin de favoriser une répartition optimale des investissements nécessaires à la tenue des Jeux.

Le dossier actuel prévoit en ce sens un budget d’organisation de 1,98 milliard de francs (1,71 milliard d’euros) pour lequel chacune des parties prenantes fournira sa contribution. Ce budget comprendra notamment une enveloppe de 91 millions de francs (78,68 millions d’euros) consacrée à la mise en œuvre de projets liés à l’héritage olympique.

« Nos budgets pour les Jeux Olympiques et Paralympiques répondent depuis le début de ce projet au principe de la prudence.

Rigueur et bon sens helvétiques ont été appliqués à toutes les phases de la construction de cette candidature suisse et nous sommes heureux que le Conseil Fédéral ait jugé le dossier plausible et y voit une vraie chance pour notre pays » a d’ailleurs précisé Jean-Philippe Rochat, Président du Comité de Candidature, à l’annonce du soutien fédéral.

Avec l’appui institutionnel prononcé aujourd’hui, la candidature olympique et paralympique helvète entre pleinement dans la phase de dialogue instaurée par le Comité International Olympique (CIO) à destination des villes intéressées par l’échéance des Jeux d’hiver 2026.

Cette entrée en matière est d’autant plus marquante après le revers électoral infligé par les citoyens du Tyrol au projet de candidature d’Innsbruck (Autriche), projet qui aurait pu s’avérer particulièrement concurrentiel pour Sion.

(Crédits – Sion 2026)

Toutefois, la prudence reste de mise du côté suisse.

En effet, comme le prévoit la législation, des votations citoyennes devront avoir lieu dans les cantons concernés par le projet olympique et paralympique. Ces votations devraient selon toute vraisemblance se tenir au printemps 2018.

Dans le cas d’une acceptation populaire, la candidature helvète serait en mesure d’intégrer la deuxième phase instaurée par le CIO, à savoir la phase de candidature qui s’échelonnera sur onze mois, entre octobre 2018 et septembre 2019, période à laquelle l’institution olympique désignera la Ville Hôte des Jeux d’hiver 2026.

Dans le cas d’un rejet par la population des cantons, Sion 2026 s’ajouterait en revanche à la liste des revers électoraux pour des candidatures aux Jeux.

Au cours des dernières années, Swiss Olympic a assisté au retrait de Berne (2010), St-Moritz (2022) et des Grisons (2026) en raison d’un désaveux populaire. L’institution a également assisté aux défaites de Sion pour l’organisation des Jeux de 2002 (deuxième ex-aequo avec Östersund derrière Salt Lake City) et des Jeux de 2006 (finaliste face à Turin).

Prudence donc, mais réelle envie des autorités sportives du pays de « Raviver la flamme » pour reprendre le slogan dévoilé aujourd’hui par le Comité de Candidature de Sion 2026.

6 pensées

  1. Le CIO doit mieux respirer avec ce soutien. Cependant, il ne faut pas oublier que le principal obstacle de la candidature helvète reste le votation qui peut être fatale. Et quel périmètre prendra cette votation.

    Sur les sites proposés, la question du patinage de vitesse reste sur la table. La piste doit se trouver à Aigle mais est ce qu’elle aura un toit ?

    La candidature grisonne est passé à la trappe mais les épreuves de Bobsleigh, de Skeleton et de Luge devrait se dérouler à Saint-Moritz. N’y a-t-il pas une remise en cause de ce site. Le site de la Plagne en France peut être une alternative. D’autant que la Plagne est plus prêt de Sion que Saint Moritz et que les JOJ d’hiver 2020 à Lausanne inclut des sites français. Une approche similaire pourraient se faire dans le cas de Sion.

    1. Pour l’heure, il semble que l’option St-Moritz soit privilégiée, mais les mois à venir permettront d’en savoir davantage.

      Concernant la piste de patinage de vitesse, il semble évident – au regard des critères techniques et en conformité avec les règles d’homologation des performances – que le site actuel doit être couvert.
      Pour rappel, la candidature d’Almaty 2022 avait eu la même problématique avec le site de Medeu. Toutefois, le dossier de candidature avait expressément fait mention qu’avant « les Jeux d’hiver d’Almaty 2022, [la piste] sera couverte avec un toit et entièrement rénovée ».

    2. La candidature commence à prendre du plomb dans l’aile avec les démissions en série dans le comité avec le président et le vice président en novembre dernier avec des scandales les concernant.

Laisser un commentaire