JO 2024 : L’État présente 24 mesures d’accompagnement de la candidature de Paris

Ce mercredi matin, le Conseil des Ministres a écouté une communication du Ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, Patrick Kanner, et du Secrétaire d’État aux Sports, Thierry Braillard, concernant le programme Héritage de l’État qui doit accompagner la candidature de Paris 2024.

Ce programme ambitieux se compose de 24 mesures qui visent notamment à développer la pratique du sport, à promouvoir l’engagement des jeunes – Service Civique, bénévolat, etc… – à réduire les inégalités territoriales, à lutter contre la sédentarité, ou encore à développer des infrastructures sportives de proximité.

(Crédits – Ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports)

Intitulé « Le sport au service de la société », le programme du Ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports se veut donc un lien avec la candidature olympique et paralympique de Paris 2024.

« Cette candidature offre à notre pays une opportunité exceptionnelle de mettre le sport au cœur de notre projet de société en faisant de la France une nation plus sportive et plus active.

Elle nous permet également de mettre en avant la capacité indéniable du sport à constituer un vecteur de politiques publiques dans de nombreux secteurs et à fédérer autour de ses valeurs des projets qui le dépassent. Elle nous donne une occasion nouvelle de considérer le sport comme un catalyseur important de l’action publique en faveur de la jeunesse, de l’aménagement territorial, de l’emploi, de l’environnement, de la lutte contre les discriminations sous toutes leurs formes et de rappeler qu’il constitue un facteur de santé publique, de cohésion et de mixité sociale incontestable.

C’est dans cette optique que l’ensemble des Ministères s’est mobilisé afin de dresser 24 mesures qui doivent constituer une part majeure de l’héritage durable de Paris 2024, au service des Françaises et des Français » précise d’ailleurs la communication officielle du Gouvernement.

Toutes les mesures compilées dans le programme Héritage de l’État viennent en complément des actions engagées par la Région Île-de-France ainsi que par la Ville de Paris pour faire des Jeux un événement sportif bien sûr, mais aussi un tremplin et un accélérateur des politiques publiques.

Concrètement, six axes ont été délimités par les autorités gouvernementales :

  • Jeunesse, éducation et culture,
  • Santé et handicap,
  • Insertion sociale et emploi,
  • Égalité femmes-hommes,
  • Sport et territoires,
  • Excellence environnementale.
La Journée Olympique, le 23 juin 2016 (Crédits – Paris 2024 / Julien Crosnier / KMSP)

Pour la première thématique, les pouvoirs publics entendent créer un Label « Génération 2024 » pour les établissements scolaires et universitaires.

Ce Label accompagnerait dès lors les initiatives des établissements en faveur de l’initiation à la pratique sportive, et encouragerait notamment la mise à disposition d’équipements sportifs dans l’enceinte des établissements à destination des associations et entreprises locales.

Un objectif de 20% d’établissements labellisés a été fixé d’ici 2024 et 63 000 écoles, collèges et lycées français doivent désormais participer à la Semaine Olympique. En outre, une augmentation de 20% des licences jeunes dans les Fédérations olympiques, paralympiques et scolaires est attendue.

En lien avec les dispositifs existants – notamment en ce qui concerne la natation – le programme Héritage doit permettre à 200 000 enfants âgés de 8 à 12 ans d’apprendre à nager. La construction du Centre Aquatique à Saint-Denis et la rénovation de la Piscine de Marville pourraient d’ailleurs servir de tremplin à l’échelle de la Seine-Saint-Denis.

Entre 2017 et 2024, les autorités souhaitent par ailleurs atteindre l’objectif de 80 000 jeunes en Service Civique dans le domaine du sport, dont 10 000 autour des grands événements sportifs que la France organisera dans les années à venir.

L’émergence d’une nouvelle génération d’éducateurs et de professionnels du sport est également souhaitée, tout comme la création de 1 000 emplois « Citoyens du Sport » d’ici l’échéance olympique et paralympique.

Preuve que la jeunesse est au cœur du dispositif porté par les pouvoirs publics en parallèle du projet de Paris 2024, la création d’un Pass Sport et Culture est proposé.

Au-delà de 30 000 Pass en phase de test lors de la Ryder Cup organisée au Golf National de Guyancourt en 2018, les autorités entendent généraliser ce projet à l’ensemble des grands événements entre 2019 et 2024.

La Semaine Olympique au collège Buffon à Paris, le 23 janvier 2017 (Crédits – Paris 2024 / Philippe Millereau / KMSP)

Pour ce qui est de la deuxième thématique relative à la santé et au handicap, le programme d’héritage fait mention d’une offre d’activité physique accessible à tous et de la mise en place d’une prescription d’activité physique pour les patients en affection longue durée (ALD), grâce en particulier au programme « Sport sur ordonnance ».

Le développement de la pratique sportive des personnes en situation de handicap fait partie également des priorités, avec aussi l’accessibilité de l’intégralité des infrastructures sportives d’ici 2024.

La création d’une Cellule de la haute performance paralympique à l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance (INSEP) est par ailleurs avancée. Cette dernière serait un complément de la création – après les Jeux Paralympiques – d’un Pôle Espoir dans le secteur de Dugny-Le Bourget.

Les efforts dans le cadre de la lutte contre le dopage ne sont pas négligés, au contraire.

Des actions de sensibilisation aux dangers des conduites dopantes sont proposées, de même que l’installation d’une campagne de communication et de la désignation d’un Référent « lutte contre le dopage » dans toutes les Fédérations sportives.

Ce lundi 20 mars 2017, les leaders syndicaux français et les responsables de la candidature olympique et paralympique se sont engagés autour d’une Charte Sociale (Crédits – Paris 2024)

Pour ce qui concerne la troisième thématique relative à l’insertion sociale et à l’emploi, la Charte Sociale signée en début de semaine par le Comité de Candidature de Paris 2024 et les leaders syndicaux prend ici tout son sens.

La formation et la qualification professionnelle sont aussi évoquées, de même que le développement du sport en entreprise. La création de 40 000 emplois durables dans le sport sur la période 2017-2024, soit 5 000 emplois chaque année, est également abordée.

La réussite et la reconversion professionnelle des sportifs de haut niveau ne sont pas non plus oubliées. Le programme entend ainsi permettre à l’ensemble des sportifs de haut niveau de valoriser leurs compétences transversales d’ici 2024 par la normalisation d’un Livret de compétences spécifique.

En 2016, la course « La Parisienne » avait rassemblé pas moins de 37 000 femmes (Crédits – Paris 2024)

Sur la quatrième thématique, le développement de compétitions mixtes à tous les niveaux est souhaité et ce, afin d’accroître la pratique féminine du sport.

Un objectif chiffré de 75% est d’ailleurs posé concernant le pourcentage de Fédérations qui organiseront des compétitions et qui devront proposer de telles épreuves au niveau local ou national d’ici 2024.

La présence des femmes au sein des instances dirigeantes du sport hexagonal et le principe de parité sont aussi évoqués. Un point plus que symbolique à l’heure où Isabelle Lamour est la seule femme candidate à la Présidence du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF).

Visuel des Champs-Élysées, site des épreuves de cyclisme sur route (Crédits – Paris 2024 / Luxigon)

Concernant la cinquième thématique déployée par le programme gouvernemental, la création d’un Label « Ville Sportive – Horizon 2024 » pourrait permettre l’attribution dudit sésame à 1 000 villes sur la période 2018-2024. Ce Label serait une récompense pour les communes qui s’engagent dans l’investissement sportif.

Élément essentiel du programme Héritage 2024, un appel à projet pour la construction de 500 équipements de proximité labellisés « Paris 2024 » est annoncé. Symbole des nouveaux modèles de pratiques sportives, les mobiliers sportifs urbains et les plateaux de fitness pourront être aménagés grâce à ce programme.

Moins concret mais tout aussi important pour les territoires, le programme entend inscrire dans la durée la dynamique des Jeux. Un chiffre est sur ce point avancé : 25% de visiteurs étrangers en plus dans les cinq ans suivant les Jeux Olympiques et Paralympiques sur le périmètre du Grand Paris.

Les Ministères ont en outre convenu d’un manque d’un centre de ressources et de mutualisation des pratiques pour permettre de profiter au mieux de l’impact des activités sportives dans la société. Pour palier à cette carence, un Institut du Sport pour Tous doit être créé.

Ce dernier aura pour mission d’anticiper les tendances et de soutenir les projets fédéraux et ceux des partenaires des politiques du sport.

Si la métropole est bien évidemment au centre du dispositif du programme Héritage, les territoires d’Outre-Mer doivent également profiter des retombées de la candidature et, le cas échéant de l’organisation des Jeux.

Pour cela, la détection et l’accompagneront des sportifs de haut niveau ultramarins seront renforcés et les Fédérations sportives seront incitées à délocaliser des événements dans les territoires d’Outre-Mer. La réduction du taux de prévalence de l’obésité est un objectif clairement affirmé, de même que l’apprentissage de la natation pour tous les collégiens ultramarins.

De gauche à droite, Bernard Lapasset, coprésident de Paris 2024 ; Isabelle Autissier, Présidente du WWF France ; et Tony Estanguet, coprésident de la candidature et membre de la Commission « Durabilité et Héritage » du CIO (Crédits – Paris 2024)

Pour ce qui est enfin de la sixième et dernière thématique, l’accroissement de la pratique du vélo est souhaité, avec notamment l’intégration de ce paramètre dans l’ensemble des plans de déplacements urbains. L’objectif est ici de tripler – 3% à 9% – la part modale des déplacements effectués quotidiennement à vélo d’ici 2024.

Les principes de la récente Charte d’éco-responsabilité signée par Paris 2024 sont par ailleurs réaffirmés.

Laisser un commentaire