JO 2024 : Le CIO conforte les Villes Candidates mais fait un premier constat amer

Avec l’apport de l’Agenda 2020 et le « big bang » de la procédure des candidatures, le Comité International Olympique (CIO) a revu à la fois la cadence des présentations officielles, mais aussi l’étude des dossiers techniques.

Ainsi, du fait de la suppression de la phase dite de « requérance », le CIO a institué un processus de deux ans découpé en trois étapes. Les deux premières étaient constituées du dépôt des premiers volets techniques – le 17 février 2016 et le 07 octobre 2016 – tandis que la troisième a été fixée au 03 février 2017.

A cette date, les trois Villes Candidates que sont Los Angeles (États-Unis), Budapest (Hongrie) et Paris (France), devront remettre le volet consacré à la livraison des Jeux, à l’expérience et à l’héritage olympique.

(Crédits - CIO)
(Crédits – CIO)

Mais avant cette échéance, le CIO a tenu à faire un point sur le processus actuel. Cette semaine, la Commission Exécutive de l’instance olympique a donc étudié le Rapport d’avancement présenté par la Commission d’évaluation des Villes Candidates.

Sur la base de celui-ci, la Commission Exécutive a décidé de confirmer la présence de Los Angeles, Budapest et Paris dans la course pour l’obtention des Jeux d’été de 2024.

« Il n’a été relevé à ce stade aucun problème majeur qui justifierait qu’une Ville en particulier ne passe pas à l’étape suivante.

[…] Durant l’étape 3, en avril-mai, la Commission d’évaluation du CIO se rendra dans chaque Ville, avant de publier un rapport final qui sera communiqué à l’ensemble des membres du CIO et rendu public avant la séance d’information sur les Villes Candidates 2024 destinée aux membres du CIO et Fédérations Internationales des sports olympiques d’été prévue en juillet 2017″ a précisé le CIO dans un communiqué.

L’institution de Lausanne (Suisse) a par ailleurs officialisé les dates relatives aux visites de la Commission d’évaluation.

Conformément au tirage au sort effectué en décembre 2015, Los Angeles sera la première des Villes Candidates à recevoir la délégation conduite par Frank Fredericks. La « Cité des Anges » sera ainsi inspectée du 23 au 25 avril 2017.

Le mois de mai sera ensuite plus chargé pour la Commission d’évaluation, puisque cette dernière visitera Budapest du 10 au 12 mai, puis Paris du 14 au 16 mai.

L’inspection parisienne aura lieu une semaine à peine après le deuxième tour de l’élection présidentielle (07 mai). La Commission pourrait dès lors s’entretenir avec le Président élu, même si ce dernier n’entrera officiellement en fonction que quelques jours plus tard.

Présentation de l'Agenda 2020 par Thomas Bach, lors de la 128e Session du CIO, le 02 août 2015 (Crédits - CIO / Ian Jones)
Présentation de l’Agenda 2020 par Thomas Bach, lors de la 128e Session du CIO, le 02 août 2015 (Crédits – CIO / Ian Jones)

En marge de ces annonces, le Président du CIO a fait un premier bilan du processus nouvellement mis en place pour les candidatures, dressant à cette occasion un constat quelque peu amer.

« Nous devons examiner en profondeur le processus des candidatures au-delà de 2024. Nous sommes satisfaits pour 2024 mais nous constatons que depuis l’adoption de l’Agenda Olympique 2020, il y a dans la sphère politique davantage de changements qui s’opèrent dans les mécanismes de prise de décisions.

On assiste dans de nombreux pays, et pas seulement en Europe mais sur d’autres continents également, à la montée de mouvements populistes et contestataires qui posent un certain nombre de questions sur la procédure de candidature » a notamment affirmé Thomas Bach.

A ce moment-là, le Président du CIO devait indéniablement penser au retrait de Rome (Italie) consécutif à l’arrivée au Capitole, du « M5S » et de Virginia Raggi, farouche opposante à la candidature italienne pour 2024.

Thomas Bach devait également penser à la récente élection de Donald Trump à la Maison Blanche et à l’échange téléphonique qu’il a eu avec ce dernier il y a peu.

« Nous avons besoin de revoir la procédure actuelle car elle produit trop de perdants.

On peut se réjouir d’un grand nombre de candidats mais très vite, le processus produit de nombreux perdants alors que le but est de trouver le meilleur hôte » a par ailleurs déclaré Thomas Bach.

Il faut dire que l’un des objectifs de l’Agenda 2020 était de faire revenir les villes dans le giron du CIO et ce, après deux scrutins olympiques marqués par une raréfaction des postulants (trois pour 2020, deux pour 2022).

Or, malgré la réforme – qui a notamment consisté à une baisse des frais liés au droit de candidature – la course pour 2024 entre désormais dans un manège à trois, alors que cinq villes avaient officiellement fait acte de candidature au cours de l’année 2015.

Outre les « survivantes » Los Angeles, Budapest et Paris, il y avait en effet Rome comme indiqué précédemment, et Hambourg (Allemagne).

Notons par ailleurs la présence de Boston, première des candidatures américaines.

Toutefois, la méfiance populaire à l’égard de la machine olympique et de ses dirigeants a eu raison de ces trois dernières candidatures au travers de trois issues distinctes : l’arrivée d’un mouvement politique contestataire pour la première, la tenue d’un référendum pour la seconde, et enfin la succession de sondages plus alarmistes les uns que les autres pour la troisième.

La course pour 2024 est loin d’être terminée.

Des rebondissements ne sont pas à écarter d’ici le 13 septembre 2017 et l’élection de la Ville Hôte. Quoiqu’il en soit, le CIO devra en tirer les enseignements en gardant aussi à l’esprit les préparatifs des prochaines échéances, à savoir PyeongChang 2018, Tokyo 2020 et Pékin 2022.

15 pensées

  1. Il faut également ajouter que Thomas Bach a parlé de la possibilité d’une discussion sur l’attribution des Jeux Olympiques de 2028, en meme temps que ceux de 2024. Ce qui serait une grande première et certainement le signe que le CIO doute du nombre potentiel d’engagés pour 2028.

    Paris 2024, suivi de Los Angeles 2028? Ou l’inverse? Ou Budapest à la place de l’une de ces deux villes?

  2. J’ai beaucoup lu que le CIO pourrait voté 2 fois à Lima, pour 2024 et 2028. Cependant, est ce que les textes olympiques permettent cette procédure? il y a déjà eu un précédent pour les jeux de 1924 et 1928.

    Cependant, pour des villes moyennes comme Budapest cela pourrait permettre à ces villes d’avoir 4 ans supplémentaires pour construire les infrastructures sportives mais aussi les infrastructures routières.

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