JO 2024 : Faible risque financier et retombées économiques modestes pour Los Angeles

Au moment où les Villes Candidates à l’organisation des JO d’été 2024 s’apprêtent à se rendre à Doha (Qatar), le Comité de Candidature de Los Angeles 2024 a commenté la récente publication d’un Rapport réalisé par le Bureau d’Analyses Législatives.

Ce dernier, qui rassemble des élus au-delà des considérations partisanes, a en effet publié, jeudi 10 novembre, un Rapport d’une vingtaine de pages dans lequel il aborde l’aspect économique de la candidature de LA 2024 ainsi que les répercussions éventuelles de la mise en œuvre du projet.

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Si le Rapport insiste en premier lieu sur les apports de l’Agenda 2020 du Mouvement Olympique – qui a notamment engendré une réduction des coûts de candidature et qui incite les villes à présenter des candidatures « low-cost » – il revient dans un second temps sur les prévisions budgétaires de la candidature américaine.

De fait, le Bureau d’Analyses Législatives de Californie estime que la candidature de Los Angeles présente un faible risque de dérapage financier. Selon l’étude, cela peut d’ores et déjà s’expliquer par les ajustements survenus entre la première version et le dispositif actuel de LA 2024.

Concrètement, le retrait du projet initial de construction d’un Village Olympique – remplacé depuis par l’utilisation du campus existant de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA) – aurait permis d’économiser plus d’un milliard de dollars d’investissement.

En outre, aucune nouvelle construction n’est planifiée spécifiquement pour les Jeux, les aménagements nécessaires ne concernant que des sites existants mais qui doivent obtenir les exigences techniques suffisantes pour l’événement.

Ce sera notamment le cas du Vélodrome du StubHub Center, du stade de baseball de l’USC Dedeaux Field qui serait temporairement utilisé pour la natation, la natation synchronisée et le plongeon, ou encore du Los Angeles Memorial Coliseum qui doit bénéficier d’un investissement de 270 millions de dollars (248,68 millions d’euros) de la part de l’Université de Californie du Sud (USC).

Deux autres éléments sont retenus par le Bureau d’Analyses Législatives pour justifier le faible risque du projet : la concentration de la majeure partie des infrastructures sportives dans quatre noyaux de compétitions et la mise en œuvre progressive d’un vaste plan pour la modernisation des transports.

Sur ce dernier point, les autorités régionales s’étaient déjà engagées sur un investissement conséquent de 88 milliards de dollars (81,05 milliards d’euros), soit le plus large investissement de ce genre aux États-Unis au cours des prochaines années.

Cette semaine, un second plan pour les transports a été approuvé et dispose d’une enveloppe budgétaire encore plus conséquente : pas moins de 120 milliards de dollars (110,52 milliards d’euros) doivent ainsi être consacrés à la réalisation de nouveaux équipements structurants pour le territoire. Ce plan ciblera en particulier le réseau du métro et celui des bus.

Enfin, il ne faudrait pas négliger le poids économique de la Californie – 6ème économie mondiale – et celui des entreprises implantés à Los Angeles et dans sa proche banlieue.

Pour financer sa candidature et, le cas échéant son projet, LA 2024 compte s’appuyer sur une large participation du secteur privé, même si des garanties financières ont été apportées par les pouvoirs publics (250 millions de dollars de la part de l’État de Californie, soit 230,26 millions d’euros) pour consolider le dispositif et éviter un quelconque dérapage.

Le budget des Jeux serait en conséquence relativement modeste, avec une enveloppe de 4,27 milliards de dollars (3,93 milliards d’euros) – dont 1,3 milliard (1,2 milliard d’euros) pour les sites – tandis que les revenus issus des diverses opérations de sponsoring, de la billetterie et de la contribution du Comité International Olympique (CIO) pourraient dégager une marge de manœuvre de quelques 560 millions de dollars (515,78 millions d’euros).

Ces estimations sont toutefois basées sur les chiffres publiés par LA 2024 en août 2015, soit juste après avoir été sélectionné par le Comité Olympique des États-Unis (USOC). Or, des éléments ont été modifiés depuis plus d’un an et le Comité de Candidature n’a pas pour l’heure publié de nouveaux chiffres.

Il faudra ainsi attendre le mois de février 2017, et le dépôt du troisième volet du dossier technique, pour en savoir plus.

Mais au-regard des éléments publiés jusqu’à présent, le Rapport du Bureau d’Analyses Législatives porte un jugement en demi-teinte quant aux retombées économiques des Jeux dans l’optique où ces derniers auraient lieu à Los Angeles.

Visuel du Memorial Coliseum repensé pour les Jeux Olympiques (Crédits - LA 2024)
Visuel du Memorial Coliseum repensé pour les Jeux Olympiques (Crédits – LA 2024)

Si des retombées à court terme sont envisagées avec la venue de millions de visiteurs – et il convient ici d’inclure le surplus de 560 millions de dollars – il n’en serait pas de même pour d’éventuelles retombées à long terme.

Ce constat s’expliquerait par un élément majeur que Paris 2024 pourrait également analyser.

Los Angeles ne répondrait en aucun cas à l’argumentaire souvent développé en parallèle des candidatures olympiques : « Les Jeux permettent de situer une ville sur une carte ».

La « Cité des Anges » est en effet mondialement connue du fait des activités liées au cinéma en particulier, des activités qui jouent d’ailleurs régulièrement sur l’image de marque de la ville. Elle est en outre l’une des villes les plus visitées des États-Unis et elle continue d’attirer chaque année des expatriés en provenance du monde entier.

De quoi consolider son positionnement de ville innovante dans le secteur de la Silicon Valley.

17 pensées

  1. N’est-ce pas un gros problème pour Los Angeles de ne laisser aucun héritage?
    Le but d’une candidature n’est il pas de trouver le meilleur compromis entre investissements et utilité après les jeux?
    On peut comprendre qu’ils n’aient pas besoin de nouveaux équipements sportifs, mais ils ont forcément besoin de logements, donc les jeux pourraient au moins servir à ça….

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