JO 2024 : Si Rome se retire, le Président du CONI n’envisage pas de candidature pendant « 30 à 50 ans »

Le retrait imminent de Rome (Italie) de la course à l’organisation des Jeux Olympiques d’été de 2024 entraîne ces derniers jours une succession de déclarations officielles.

Si le Président du Conseil Italien, Matteo Renzi, a récemment évoqué la possibilité de présenter une nouvelle candidature du pays pour les JO 2028 – avec une autre ville que Rome –, il n’en est pas de même pour le Président du Comité Olympique Italien (CONI).

Giovanni Malago, Président du CONI ; et Diana Bianchedi, Directrice Générale de Rome 2024, lors de la présentation du projet, le 17 février 2016 (Crédits - Ferdinando Mezzelani et Pasquale Carbone / CONI)
Giovanni Malago, Président du CONI ; et Diana Bianchedi, Directrice Générale de Rome 2024, lors de la présentation du projet, le 17 février 2016 (Crédits – Ferdinando Mezzelani et Pasquale Carbone / CONI)

Pour Giovanni Malago, qui avait relancé l’idée d’un projet olympique de Rome dès le printemps 2014, il est en effet inconcevable de penser à une candidature italienne pour les échéances 2028 ou 2032 après un retrait qui s’apparenterait à un fiasco, quelques années à peine après un premier renoncement (Rome 2020).

« Pour les 30 ou 50 ans qui viennent, nous dirons au revoir aux Jeux.

[…] La candidature est devenue un jeu complexe qui ne concerne plus seulement le sport, mais qui est désormais orienté pour moitié par la politique.

Comme le monde du sport, nous sommes embarrassés, car il s’agit d’un événement dont l’organisation est prévue dans 8 ans » a ainsi affirmé Giovanni Malago, cité ce lundi par le quotidien « La Repubblica ».

Le patron du Mouvement Olympique italien sera en tous cas présent à Rome ce mardi 13 septembre, en compagnie de Luca di Montezemolo, Président du Comité de Candidature de Rome 2024, et de Diana Bianchedi, Directrice Générale de la candidature, et auteure ce week-end d’une lettre ouverte à l’attention de la Maire de Rome, Virginia Raggi.

Les trois personnalités se retrouveront en fin de matinée au sein du Stadio Flaminio, afin de présenter un listing précis des infrastructures sportives de la « Ville Éternelle », et notamment des sites susceptibles d’accueillir les compétitions en 2024.

Le retrait de la candidature ne devrait donc pas être à l’ordre du jour des discussions et des échanges. Il ne devrait pas non plus être d’actualité avant plusieurs jours et la clôture des Jeux Paralympiques de Rio 2016, le 18 septembre.

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Abords du Stadio Flaminio en 2014 (Crédits – La Repubblica / Franz Benvenuti / F3Press)

Quoiqu’il en soit, le choix d’organiser une conférence ce mardi au Stadio Flaminio – site des JO 1960 – ne serait pas anodin à en croire « La Repubblica ».

En effet, la Maire de Rome avait initialement prévu de tenir une conférence de presse le même jour sur un site abandonné de la capitale, éventuellement les « voiles » de Santiago Calatrava à Tor Vergata.

Cependant, la mise en place simultanée d’une conférence à l’initiative du CONI et de Rome 2024 aurait conduit à un changement de stratégie du côté de la Municipalité.

29 pensées

  1. Une veritable comédie à l’italienne. Que Rome continue ou pas, elle a déjà perdu les JO de 2024 et risque de recevoir une veritable gifle le jour du vote par le CIO. Cela en devient ridicule! Si elle n’en veut pas, qu’attend Raggi pour annoncer la fin de la candidature? Est-elle en train d’utiliser la candidature olympique à d’autres fins? Ce chantage, si c’est le cas, ne sera en tout cas pas du goût du CIO…Rome peut dire adieu à ses ambitions olympiques dès à present. Candidate ou pas.

    1. L’une des raisons le plus souvent invoqué pour l’attente de Raggi et sa volonté de renégocier la dette de la ville avec le gouvernement. En gros c’est du chantage la dette contre les jeux.
      Au final c’est un échec pour tout le monde. La dette non renégocier et pas de jeux olympiques pour Rome.

  2. J’ai beaucoup de mal à croire une telle déclaration. 30 ans, c’est très long, surtout dans le monde olympique. Même dans 4 ans, si les candidats ne se pressent toujours pas pour obtenir les Jeux, le CIO sera probablement enchanté d’avoir une ville candidate de plus en face de Doha, Bakou et, mettons, Durban…

    Même si la crédibilité italienne serait entachée, les gens ont tendance à avoir la mémoire courte (l’épisode de Boston était censé décrédibiliser les États-Unis, or force est de constater que la candidature de Los Angeles est très sérieuse).

    1. Tout à fait d’accord, on est parfois surpris de la tournure des choses dans le microcosme olympique et de l’amnésie des membres du CIO, notamment si on se souvient de l’état de la candidature de Londres une année avant l’élection qui était quasiment enterrée pour finalement connaitre l’issue que nous connaissons. Après effectivement dans le cas de l’Italie, c’est vraiment mal embarqué pour eux pour 2024. Dans le cas très peu probable où Virginia Raggi dirait oui du bout des lèvres, on la voit mal faire les yeux doux au CIO à Lima dans un an.
      Giovanni Malago a le gout pour l’exagération quand il promet 50 ans de disette olympique. Si l’Europe était désignée pour 2024, on peut pensait que l’Italie aurait toutes ses chances pour 2036, le CIO n’a effectivement plus les moyens de faire la fine bouche par les temps qui courent;

      1. Oui et non Peete. Le vent peut aussi tourner pour le CIO et voir davantage de villes s’engager dans une candidature dans les prochaines années. Le Qatar ou les Émirats Arabes Unis, l’Australie, les États-Unis, l’Argentine, la Chine à nouveau (avec Shanghaï ou Hong Kong), la Corée du Sud, la Russie (quand toutes les affaires de dopage auront été oubliées), la Turquie (sous reserve d’un changement majeur au niveau politique dans ce pays et pour la situation international des pays limitrophes), la Malaysie et l’Indonésie, sans parler de l’Afrique du Sud ou de l’Inde dans un avenir plus lointain, ont tous le potentiel pour accueillir les prochaines olympiades.

  3. A mon sens, l’enjeux pour le CIO n’est pas tellement d’avoir une myriade de candidatures, mais d’avoir des candidatures crédibles et c’est bien ce qui pose problème aujourd’hui .
    Cyril, bien sûr tous les pays que vous listez ont la capacité d’accueillir les JO un jour ; mais …quand ? pas pour tout de suite pour l’Australie et la Chine, vu le laps de temps écoulé depuis leurs derniers JO. L’Argentine ? longtemps pressentie pour accueillir les premiers JO en Amérique du sud (pour 2004, Buenos Aires avait été short listée parmi les 5 finalistes, alors que Rio avait été éliminée) ; mais la crise financière est passée par là, et les difficultés de RIO ont dû refroidir pas mal les ardeurs de l’Amérique du sud en général. Le Qatar ? ils pourraient organiser des JO l’année prochaine vu leur niveau d’installation, mais pas certain que le CIO y trouve son compte après le scandale liée à leur désignation pour la CDM 2022. L’Afrique du sud ? cela fait 15 ans que l’on en parle. Durban a décroché l’organisation des jeux du commonwealth pour 2022 (en étant seule candidate) et rencontre déjà des difficultés dans la préparation de l’événement. L’Inde ? on oublie pour 50 ans, l’organisation des jeux de commonwealth 2010 a été catastrophique. La Russie ? effectivement dopage et vendetta anti US risquent de leur porter préjudice pour longtemps. La Turquie ? sera probablement le premier pays musulman à accueillir les JO (en tout cas je l’espère avant le Qatar). Mais le contexte politique est quand même très compliqué.
    Sans parler de l’Europe, où plus personne ne semble vouloir des jeux.
    Au risque de tenir un discours peu politiquement correct, le JO sont certes un rêve auquel beaucoup de pays souhaitent accéder, mais souvent un boulet pour les pays qui n’en n’ont pas les moyens, et ils sont l’écrasante majorité.
    Je reste persuadé que les prochaines années seront compliquées pour le CIO et que les candidatures crédibles ne vont pas se bousculer.
    Donc en ce sens je pense qu’il ne faudra pas trop longtemps au CIO pour pardonner à Rome ce qui est en train de se passer.

    1. Je n’ai pas dit qu’il y aurait une myriade de candidatures pour les prochaines éditions, mais que plusieurs pays peuvent prétendre accueillir les JO dans les prochaines années.

      La Chine organisera ceux d’hiver en 2022, après les JO d’été en 2008 et les JOJ en 2014. Croyez-moi, si elle décide de repartir à l’assaut des JO, le CIO en sera ravit car il aura la garantie d’une organisation sans faille. Shanghai, Hong Kong/Shenzen, Guangzhou, Nanjing ou à nouveau Pékin, sont toutes de très sérieuses candidates potentielles dès 2028 ou 2032.

      La Corée du Sud aussi est une option pour le CIO. Pour 2028 ou 2032. Tout comme le Japon pour les Jeux d’hiver de 2026 ou 2030.

      Si L.A. perd 2024, les Etats-Unis pourront repartir à la bataille pour 2028 avec cette ville ou une autre.

      L’Australie sera assurément à considérer dans les années qui viennent. Melbourne ou Brisbane donnent des signes évidents de vouloir entrer en lice.

      Toronto finira bien par y retourner aussi. Ce n’est qu’une question de temps et 2028 pourrait être l’année de la ville-reine.

      L’Argentine représente aussi une candidate intéressante dans les prochaines années. Tout dépendra de la réussite des JOJ de 2018.

      Le Qatar est quasiment prêt et devrait être de la partie pour 2028. Tout Comme les Émirats Arabes Unis avec Dubaï qui accueillera l’Exposition universelle en 2020 et disposera donc des infrastructures nécessaires pour les Jeux.

      Quant à l’Inde, elle organisera assurément les JO dans un avenir plus ou moins rapproché.

      Sans compter que certains pays européens tenteront sans doute à nouveau leur chance dans le futur.

      1. C’est bien toute la différence entre les villes (ou pays) qui pensent à se lancer dans l’aventure olympique, et celles qui se présentent le jour de l’élection. Toronto en est l’illustration pour 2024. Ils en ont beaucoup parlé, pour … rien.
        Jetez un coup sur wikipedia pour chaque désignation récente de JO au nombre de villes qui ont un temps envisagé de se porter candidates, et comparez le au nombre de candidates officielles; on a un rapport de 1 à 6
        Pour 2028 je peux déjà vous citer 15 villes intéressées. Combien de villes à l’arrivée? 3? 4?
        Enfin après je pense bien sûr que cette crise de confiance n’est que temporaire (comme elle l’a été dans les années 80), et que dès que le CIO appliquera enfin ce qu’il préconise dans l’agenda 2020, à savoir attribuer les JO aux villes en mettant comme critère numéro 1 des coûts maitrisés, la reconversion réussie etc… et non le charisme du leader politique qui vient faire son show 40 min le jour de l’élection, alors les populations se poseront moins de question sur leur utilité, et les candidatures seront plus nombreuses.
        Bref je pense que nous avons raison tous les deux, moi je parle de l’avenir immédiat (puisque le sujet de départ était l’Italie pour les années à venir) et vous vous vous projetez un peu plus loin

      2. De tout façon, le CIO n’aura pas le choix, mais c’est son image de marque qui prendra un sacré coup. Maintenant oui toutes nations que vous avez cités pourront accueillir les jeux, même si je doute encore pour le Qatar et les Emirats Arabes Unis malgré la présence de la quasi totalité des équipements majeurs, car en été là-bas, c’est un véritable four. Il seront obligés de le faire en novembre, voire décembre et comme l’on voit se qu’il se passe pour le mondial 2022 et le calendrier des équipes européennes, ça sera un véritable cauchemar pour les autres disciplines; les seuls dates possibles au lieu des classiques mois de juillet et août sont septembre (comme Sydney en 2000), ou octobre, mêmes si il eut une exception mais cela était d’un autre temps, avec les jeux de Melbourne en 1956 (novembre et décembre).

      3. La ville de Toronto n’a jamais véritablement envisagé de se présenter pour les JO 2024. La vérité est que le Comité olympique canadien lui a un peu forcé la main en annonçant un peu rapidement que la ville-reine réfléchissait à une candidature. L’ancien maire Rob Ford avait tiré la plugue, comme on dit au Québec, assez rapidement et le nouveau maire a dû gérer les effets d’annonce de l’ancien président du COC, Marcel Aubut. Pour finalement decider de renoncer également…

        Pour 2028, la decision de la ville de Toronto d’y aller ou pas dépendra beaucoup du résultat pour 2024. La volonté est là, mais un choix se portant sur Los Angeles rendrait très difficile la designation possible de la ville-reine. En cas de victoire de Paris ou d’une ville européenne, l’horizon serait déjà plus dégagé. Toutefois, le COC devra faire un choix car Calgary ne cache plus ses ambitions pour organiser à nouveau les Jeux d’hiver en 2026.

        Concernant les prétendues candidates recensées par Wikipedia, je mettrai un bémol à ce sujet. Certaines informations ne tiennent souvent sur rien ou pas grand chose. Je viens de regarder la liste pour 2028. C’est un peu le festival des fausses annonces. Paris y est recensé et l’explication ne tient plus, puisqu’il s’agit d’une vieille declaration d’Anne Hidalgo. Berlin aussi, alors que le comité olympique allemande a precise ne pas vouloir être candidat pour 2028, puisque le retrait de 2024 entraînaît aussi celui pour 2028. Quant à Buenos Aires, Casablanca, Nairobi ou encore Jonahhesburg, ce ne sont que des supputations basés sur des declarations plus ou moins sérieuses, n’émanant bien souvent pas des villes elles-mêmes ou encore des comités olympiques nationaux. Par exemple, pour Buenos Aires, c’est Thomas Bach qui a évoqué l’idée que la ville soit candidate pour 2028.

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