Rio 2016 : Patrick Hickey « se retire temporairement » de ses fonctions

Interpellé ce matin dans le cadre d’une enquête portant sur un trafic de revente de billets d’accès aux Jeux Olympiques de Rio 2016, Patrick Hickey a décidé ce soir de se mettre en retrait du Mouvement Olympique.

Dans un communiqué, le Comité Olympique d’Irlande (OCI) précise ainsi qu’« à la lumière des événements de ce matin et compte-tenu de son état de santé, M. Hickey a pris la décision de se retirer temporairement de ses fonctions de Président du Comité Olympique d’Irlande (OCI) et de toutes ses autres fonctions olympiques (membre du Comité International Olympique, Président des Comités Olympiques Européens, vice-Président de l’Association des Comités Nationaux Olympiques), jusqu’à ce que l’enquête soit menée à son terme.

M. Hickey est bien sûr résolu à coopérer et à aider les enquêteurs ».

De son côté, les Comités Olympiques Européens ont fait savoir que l’actuel vice-Président, le Slovène Janez Kocijančič, assumerait dès à présent l’intérim de l’organisation.

Patrick Hickey à la tribune de la 44ème Assemblée Générale des Comités Olympiques Européens (Crédits - COE)
Patrick Hickey à la tribune de la 44ème Assemblée Générale des Comités Olympiques Européens (Crédits – COE)

La démission – sans doute souhaitée par le CIO – permet à l’institution de se désolidariser implicitement de Patrick Hickey.

Membre du CIO depuis 1995, Patrick Hickey avait récemment été reconduits dans ses fonctions au sein de la Commission exécutive et ce, en sa qualité de représentant de l’ACNO.

Membre de la Commission Marketing (depuis 2002) et de la Commission des Affaires publiques et du développement social par le sport (depuis 2015), Patrick Hickey a par ailleurs occupé les fonctions de membre de la Commission de Coordination des Jeux de Rio 2016, une instance qui s’est rendue à plusieurs reprises au Brésil depuis sept ans, afin de suivre l’avancée des préparatifs.

Patrick Hickey a aussi exercé au sein de la Commission « CIO 2000 ».

Après le scandale des Jeux de Salt Lake City 2002, le CIO avait mis en place une Commission chargée d’identifier les responsables mais surtout de préparer la refonte d’un modèle largement dominé par l’opacité.

(Crédits - COE)
(Crédits – COE)

En dehors du CIO, l’Irlandais dispose d’une carrière importante dans les instances sportives mondiales.

Président du Comité National Olympique depuis 1989, il était à la tête des Comités Olympiques Européens depuis 2006 et était, dans le cadre de cette fonction, l’artisan majeur de la mise en œuvre des premiers Jeux Européens.

Ces derniers, qui s’étaient tenus à Bakou (Azerbaïdjan) en 2015, pourraient toutefois être les premiers et les derniers.

Le destin de l’événement pourrait en effet être lié à celui de Patrick Hickey. Surtout, les préparatifs de la deuxième édition (2019) ont d’ores et déjà connu des couacs.

Malgré sa désignation comme hôte des Jeux Européens, les Pays-Bas – avec les villes de Rotterdam et Amsterdam – avaient fait le choix de renoncer à l’organisation.

Dès lors, la Russie semblait tenir la corde pour accueillir l’événement avec Sotchi et Kazan, mais les déboires du sport russe à l’aune des révélations de dopage ont affaibli cette idée.

2 pensées

  1. Effectivement, les Jeux Européens en prennent un coup. Patrick Hickey en était le grand artisan et a tenté le coup de force alors que les plus grandes associations n’y étaient pas favorables (Athlétisme, Natation).

    Cet événement risque donc d’être supplanté par les Championnats Européens, lancés justement par ces grandes fédérations. Du pain béni pour celles-ci, qui gardent la main sur leurs événements et les recettes de marketing qui vont avec…
    Cette création a l’air d’être rondement menée, avec pragmatisme, et en s’entourant d’un partenaire média indispensable, l’UER (Union Européenne de radio-télévision). Reste à savoir si tout ça arrivera à donner à ces championnats réunis la saveur de l’olympisme au niveau européen.

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