Rio 2016 : Interpellation de Patrick Hickey, Président des Comités Olympiques Européens

Coup de tonnerre à Rio de Janeiro (Brésil).

Ce mercredi matin, la juge Mariana Chu a délivré un mandat d’arrêt à l’encontre de Patrick Hickey, qui n’est autre que le Président des Comités Olympiques Européens (COE).

L’Irlandais – par ailleurs Président du Comité Olympique de son pays, et membre de la Commission exécutive du Comité International Olympique (CIO) – a ensuite été interpellé par la police qui a également procédé à la perquisition de sa chambre d’hôtel.

Patrick Hickey à la tribune de la 44ème Assemblée Générale des Comités Olympiques Européens (Crédits - COE)
Patrick Hickey à la tribune de la 44ème Assemblée Générale des Comités Olympiques Européens (Crédits – COE)

La justice lui reproche d’avoir participé à un trafic relatif à la revente de billets d’accès aux compétitions olympiques et même à la Cérémonie d’ouverture, trafic pour lequel plusieurs dizaines de personnes ont déjà été arrêtées, dont l’un des responsables de la société « THG Sports », Kevin James Mallon.

Par le passé, la société britannique en question avait eu les autorisations nécessaires pour la vente de billets pour les Jeux de Londres 2012 et de Sotchi 2014. En revanche, elle n’avait pas obtenu l’accréditation pour la vente de billets de Rio 2016.

Au cours des perquisitions menées durant les derniers jours, la police aurait fait une saisie non-négligeable de quelques 781 billets. La presse brésilienne évoque notamment des billets proposés à 8 600 dollars pour la Cérémonie d’ouverture qui s’est déroulée le 05 août dernier.

Une partie des billets incriminés aurait été achetée pour le compte du Comité Olympique Irlandais.

Dans l’attente de l’évolution de l’enquête, le CIO a fait savoir qu’il était disposé à coopérer.

Il faut dire que cette affaire intervient au pire moment pour l’institution, déjà secouée par sa gestion du dopage après le Rapport McLaren, et alors que l’Agenda 2020 est censée promouvoir un modèle transparent, bien éloigné des pratiques qui ont pu avoir lieu par le passé.

5 pensées

  1. Honnêtement, cela ne m’étonne qu’à moitié. Ce que je constate depuis 2015, c’est que le CIO est divisé en deux factions principales. La première représente la vieille garde qui souhaite que rien ne change. L’autre faction correspond aux nouveaux membres plus réformateur et prônant la transparence. Pour l’instant, ils ont une force équivalente.

    Pour le COE c’est un coup dure. Il faudra changer de président, quitte à faire une révolution de Palais et faire le ménage. Ce sera un coup dure pour les Jeux Européens dont le père est Patrick Hickey. Il faudra, pour que cet événement survive, que le COE se concerte avec les fédérations sportives européennes. Et avouons-le, la désignation des villes candidates est opaque et totalement secret.

    Il faudra bien que le CIO et les Fédérations Internationales se décident à faire le grand ménage. Et surtout refondé le système antidopage.

    Affaire à suivre.

      1. Il est effectivement très inquiétant d’apprendre que le président du comité européen olympique soit lié à tout ça ! Quelles images cette affaire aura sur le sport, sur l’image des jeux ?

        Pour les jeux européens, depuis l’année dernière, l’édition 2019 semble déjà mort-née. Je ne pense pas qu’avec Hickey quoiqu’il soit le fondateur de cet événement, les jeux mourront à cause de lui (sauf s’il y a un lien direct avec ces problèmes), mais plus par le désir des villes européennes à se présenter :
        Trois villes qui ont le potentiel pour les organiser sont occupés avec les jeux de 2024, même si je pense que cela pourrait mieux convenir à une ville comme Budapest justement.
        Les Britanniques mise déjà plus sur des jeux du Commonwealth (Liverpool), que des Jeux européens, l’Espagne a déjà beaucoup de dettes à régler, seule l’Allemagne aurait pu relancer la machine.

        Peut-être que l’idée de cette compétition a été rapidement mise en place, et qu’il aurait fallu plus de temps pour s’y préparer. Faut il plutôt miser sur l’édition de 2023, d’ici là, beaucoup de choses auront sans doute changé.

  2. Cette affaire est loin d’être surprenante. Patrick Hickey est de la vielle école, formé à l’air Samaranch. Don’t act.

    Le plus délicat, est qu’il a été arrêté au plus mauvais moment pour le CIO, en pleine olympiade déjà morose (Ces jeux de 2016 sont déjà considéré par certains comme un semi-échec). Ce fait divers vient s’ajouter à une liste déjà longue, mais celui-ci touche le CIO en son sein, voir en son coeur (Hickey fait parti du cercle très fermé de la commission éxecutive).

    Quand aux Jeux européens, ils n’attirent toujours pas les villes candidates. Les Pays-Bas ont très vite jeté l’éponge, car l’équation « investissement-sport-bénéfice » ne fonctionne pas avec cet événement. Lorsque l’on voit que pour 2019 ce sont Sochi et Istanbul qui sont pressenti, cela fait doucement sourire. Déjà que Baku, malgré une réussite certaine de l’événement, avait du mal à convaincre du bien fondé d’être ville hôte.

    En bref, le CIO poli et transparent que l’on nous vantait depuis quelques temps, a de nouveau disparu dans un joli brouillard opaque. Et ce n’est pas la « réussite » de Rio 2016 qui fera oublier cela. Bien triste, voir pathétique.

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