JO 2024 : L’Etat s’engage dans la réalisation de la liaison CDG Express

Si le vaste chantier du Grand Paris Express est un impératif pour décongestionner les voies routières de la région-capitale et offrir aux Franciliens de nouvelles lignes ferroviaires, la mise en œuvre des différents tronçons est une exigence pour la réussite de la candidature de Paris 2024.

Certains axes ferroviaires qui doivent être aménagés se situeront en effet à proximité immédiate de sites olympiques et paralympiques, dans le cas où Paris serait élue Ville Hôte des Jeux d’été.

C’est dans cette optique que l’État a récemment acté la réalisation du tronçon CDG Express qui doit permettre de relier Paris à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle. Initié dès 2006, ce projet avait enregistré plusieurs années de retards en raison de la complexité du chantier d’une part, et des interfaces entre les différentes parties prenantes.

(Crédits - Infographie Libération)
(Crédits – Infographie Libération)

Toutefois, conscients de l’importance d’un tel projet pour l’amélioration de la desserte des millions de passagers annuels, et dans un souci de permettre la réalisation des travaux avant l’échéance 2024, les autorités ont pris une Ordonnance publiée le 19 février dernier au Journal Officiel (JO).

Le Rapport au Président de la République justifie la réalisation du projet par le fait que « contrairement à d’autres aéroports internationaux, l’aéroport Paris-Charles de Gaulle ne bénéficie actuellement pas d’une desserte dédiée, obligeant les passagers aériens à emprunter la route (les autoroutes A1 et A3, qui sont déjà parmi les axes les plus chargés d’Île-de-France et génèrent de fortes pollutions) ou les transports collectifs (RER B), d’ores et déjà fortement saturés par les trajets domicile-travail ».

L’Ordonnance n°2016-157 du 18 février 2016 concrétise ainsi l’objectif fixé par l’article 8 de la loi n°2015-990 du 06 août 2015 pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques.

Concrètement, l’Ordonnance prévoit notamment que « l’État attribue à une société détenue majoritairement par SNCF Réseau et Aéroports de Paris […] une concession de travaux ayant pour objet la conception, le financement, la réalisation ou l’aménagement, l’exploitation ainsi que la maintenance, comprenant l’entretien et le renouvellement, d’une infrastructure ferroviaire destinée à l’exploitation d’un service de transport de personnes entre Paris et l’aéroport Paris-Charles de Gaulle. […]

Cette infrastructure ferroviaire est composée de sections existantes, de sections nouvelles assurant la liaison avec les réseaux d’accès aux deux gares d’extrémité de Paris-Est et de l’aéroport Paris-Charles de Gaulle ainsi que d’installations situées dans l’emprise de ces gares ».

Aéroport Roissy-Charles de Gaulle (Crédits – Société du Grand Paris / Pierre-Olivier Deschamps, Agence VU)
Aéroport Roissy-Charles de Gaulle (Crédits – Société du Grand Paris / Pierre-Olivier Deschamps, Agence VU)

Les prochains mois devraient permettre de préciser les modalités de financement de ce futur tronçon ferroviaire. Il sera également question de préciser la mise en service – souhaitée – de l’infrastructure.

Dans l’idéal, et comme indiqué dans l’Ordonnance publiée le 19 février, la mise en service est attendue pour l’année 2023, soit quelques mois avant l’ouverture des Jeux.

9 pensées

  1. Je viens de voir passer une nouvelle comme quoi la justice française s’intéresserait à l’attribution des JO 2016 et 2020. Est-ce vraiment le bon moment? Cela pourrait avoir éventuellement un impact dévastateur sur la candidature parisienne. Évidemment, la justice est souveraine et libre, mais je ne crois pas que cela sera vu d’un bon oeil par les votants du CIO qui voteront pour 2024 et dont la grande majorité a voté pour 2016 et 2020…D’ailleurs, le CIO pourrait décider de donner les JO aux Américains pour éviter un scandale comme celui de la FIFA, révélé par le FBI…

    Ce ne sont là que supputations, mais tout cela ne me plait pas.

    1. Oui, j’ai également vu passer l’information.

      J’avais d’ailleurs eu l’occasion de faire un point sur ce sujet dans le cadre de l’un de mes articles sur l’IAAF il y a quelques semaines.

      1. Pas si sur que ça. N’oublions pas que pour les jeux de 2012, la BBC avait été la première a parlée d’une corruption « en cours » pour l’attribution de ses même jeux. Résultat des courses se sont les britanniques qui ont eut le jackpot.

        N’oublions pas non plus que l’affaire récente de la fifa est faite par le FBI alors que les Etats-Unis semblent désormais lorgner sur l’édition de 2026.

        Il pourrait être une mauvaise chose pour la candidature, mais si jamais Paris perd pour cette raison, il y a des chances que cela fasse grand bruit, cette fois dans les bureaux de Lausanne et surtout une bien mauvaise pub pour cette dernière. Avec tous ces journalistes à l’affût du moindre scandale.

        La justice n’est pas la candidature, et n’oublions pas que normalement la politique ne doit pas primer sur ces événements…enfin c’est ce qui doit être dit et fait…normalement (encore) !!!!

      2. Francis, malheureusement, l’attribution des JO est bien plus (géo)politique que répondant à des critères sportifs. Et si la justice française déterre quelques affaires, il y a fort à craindre que Paris en paye le prix. Bien sûr, au niveau officiel, le CIO dira que la justice doit faire son travail et que s’il y a des preuves, il agira. Mais au moment du vote, les rancoeurs s’exprimeront librement et de façon secrète…D’ailleurs, si Los Angeles obtient les Jeux, les enquêtes du FBI disparaîtront soudainement…

  2. Et c’est pour cela Cyril que je pense qu’a l’heure actuelle ce genre de « punition » serait vu de façon étrange par la population mondiale, voir honteuse, car cela ne fera qu’accentuer les doutes et le manque de confiance de ces fédérations.

    Nous sommes en pleine période de grand nettoyage concernant les institutions sportive. Si certains membres CIO se permettaient ce genre de choses, il y a aura forte à parier que le nombre de villes candidates diminueraient plus qu’il ne l’est maintenant. Les votes pour les jeux de 2026 ou 2028 par exemple, risquerai aussi de jouer en défaveur des villes issues de ceux qui auront punis Paris, car la France voudra à juste titre se venger. Imaginons qu’il y a un ex aequo et que seul les voix des membres français peuvent départager le scrutin, je leurs souhaite bien du courage pour trouver un argument permettant d’oublier la mésaventure parisienne pour qu’ils puissent gagner.

    Oui le CIO n’est pas la FIFA car elle est une structure plus forte, et est d’ailleurs « patronne » de l’institution de Gianni Infantino, mais justement par le passé qu’elle a elle même subie avec l’attribution des jeux d’hiver de 2002 qui ont été un séisme sans précédent, ils voudront malgré l’affaire prouver qu’ils veulent lutter contre ses agissements et paraître plus propre que jamais.

    La réputation et la survie du comité en dépendent !!

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