JO 2024 : Athlètes et médias au cœur des installations universitaires de Los Angeles

Ce lundi soir, le Comité de Candidature de Los Angeles 2024 a présenté les principaux équipements d’hébergement des athlètes et des médias en cas d’obtention des Jeux d’été de 2024.

La « Cité des Anges » a revu ses plans par rapport au projet initial, présenté fin août 2015 et qui prévoyait alors l’édification d’un Village Olympique pour un coût de 1 milliard de dollars. In fine, les porteurs de la candidature américaine semblent avoir pris les recommandations de l’Agenda 2020 du Mouvement olympique à la lettre.

De fait, Los Angeles 2024 s’est accordé avec les principales Universités de Californie afin d’utiliser une partie de leurs installations pour héberger, le cas échéant, les milliers d’athlètes et de journalistes présents sur place.

Le pari est osé. Il est en tous cas synonyme d’une incroyable économie, pour le budget du Comité d’Organisation (COJO) mais surtout pour le budget hors-COJO.

En effet, le projet initial prévoyait la prise en charge de 925 millions de dollars (852,59 millions d’euros) par les autorités locales et les partenaires privés, tandis que le COJO aurait dû mettre la main à la poche à hauteur de 75 millions d’euros (69,13 millions d’euros).

Vue du campus universitaire de l'UCLA (Crédits - LA 2024)
Vue du campus universitaire de l’UCLA (Crédits – LA 2024)

Concrètement, l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA) fournira les équipements nécessaires à l’accueil des 10 500 athlètes et de leurs accompagnateurs. Tous seront logés dans des logements rénovés ou récemment aménagés.

L’Université mettra en outre à disposition des athlètes pas moins de huit espaces de restauration et ce, afin de proposer une large gamme de produits et de spécialités culinaires.

Au-delà de ces services, les sportifs pourront également accéder à des centres d’entraînement déjà présents sur place, ce qui ne nécessitera pas de déplacement inutile et synonyme de fatigue supplémentaire.

Vue intérieure de l'un des restaurants universitaires de l'UCLA (Crédits - LA 2024)
Vue intérieure de l’un des restaurants universitaires de l’UCLA (Crédits – LA 2024)

Ainsi, l’Université dispose du Drake Stadium avec sa piste d’athlétisme de 400 mètres, sans compter une piscine olympique et une piscine dédiée au plongeon au Sunset Recreation Center. Ce dernier possède par ailleurs des installations pour le tennis, le beach-volley, l’équitation ou encore le basketball.

Les athlètes pourront enfin peaufiner leur préparation physique grâce aux équipements dédiés à l’escalade, avec aussi une salle de sport disposant de l’ensemble des machines adéquates (poids, cardio…).

L’hébergement des athlètes ne seraient pas optimal sans la présence d’un centre médical. Dans le cas de l’Université de Californie, l’équipement existe là-encore, avec l’UCLA Medical Center où travaillent quelque uns des meilleurs spécialistes de la côte Ouest des États-Unis.

Visuel du campus de l'Université de Californie du Sud (Crédits - LA 2024)
Visuel du campus de l’Université de Californie du Sud (Crédits – LA 2024)

En ce qui concerne les journalistes, ces derniers seront hébergés au sein de la superbe collégiale de style néo-gothique de l’Université de Californie du Sud (USC) située au cœur de l’University Park Campus.

Outre l’utilisation de cette installation, l’Université prévoit la construction d’un nouvel espace résidentiel – à l’architecture similaire sur 6 hectares – de 2 700 lits et d’une zone commerciale attenante, avec notamment des restaurants, un centre de fitness ou encore une pharmacie.

L’installation des journalistes dans ce périmètre aura un avantage certain. Les médias seront en effet proches des principaux théâtres des compétitions, à commencer par le Los Angeles Memorial Coliseum, déjà deux fois Stade Olympique par le passé (1932 et 1984) et en lice pour un triplé inédit.

Visuel de la future extension du campus existant. Cet équipement occupera une superficie globale de 6 hectares (Crédits - LA 2024)
Visuel de la future extension du campus existant. Cet équipement occupera une superficie globale de 6 hectares (Crédits – LA 2024)

Pour le Maire de Los Angeles, Eric Garcetti, « ces deux institutions mondiales démontrent leur soutien exemplaire à l’égard de notre candidature.

C’est avec soin que nous avons choisi des installations et des sites durables, tournés vers les athlètes et dotés d’un budget responsable.

Ces deux Universités proposent des installations hors pair et occupent une place très spéciale dans notre riche passé olympique. L’annonce d’aujourd’hui montre une nouvelle fois que leur legs olympique est toujours vivant ».

Il faut dire que Los Angeles 2024 dispose désormais d’un réel argument en faveur de la durabilité de son projet.

Si celui-ci se basait déjà sur les équipements sportifs existants et hérités des JO 1932 et 1984, il prend à présent en compte la problématique du logement en réutilisant des installations pérennes.

La candidature de Los Angeles 2024 – bien que discrète sur les réseaux sociaux – frappe là un grand coup et ce, moins d’un mois avant le dépôt des premiers éléments techniques au siège du Comité International Olympique (CIO), le 17 février.

Visuel du Memorial Coliseum rénové (Crédits - Plan de rénovation / Université de Californie du Sud)
Visuel du Memorial Coliseum rénové (Crédits – Plan de rénovation / Université de Californie du Sud)

L’appui des Universités constitue en tous cas un atout indéniable.

Dans le cadre de la précédente candidature américaine – celle de Boston 2024 – le milieu universitaire avait déjà été mis à contribution. Aujourd’hui, il prouve sa capacité à s’associer efficacement à de grands projets pour le devenir d’une ville.

Récemment, l’Université de Californie du Sud avait d’ailleurs approuvé un plan pour la rénovation du Memorial Coliseum à hauteur de 270 millions de dollars. Un engagement financier conséquent qui n’incombera pas à l’éventuel Comité d’Organisation.

21 pensées

  1. Là effectivement, il s’agit d’un argument de poids et des économies non négligeable pour Los Angeles. Maintenant la nécessité d’un village contrairement aux équipements sportifs peux être bon aussi pour les autres villes car pour Paris, il s’agira de créer un nouveau quartier pour un département en pleine mutation. Et l’on a vu qu’a chaque fois les exemples de Barcelone et Londres sont sorties. Il s’agira d’un héritage utile.

    1. Tout à fait. Je trouve que LA 2024 ne veut pas d’héritage. Actuellement, le projet ne propose pas de nouvelles infrastructures pérennes qui serait un des jeux. Toutes les villes qui ont organisées les jeux même au tout début conservent des équipement sportifs datant des jeux.

      Le CIO Insiste pourtant sur l’héritage. Si LA obtient les jeux, la ville n’en conservera aucune trace

  2. Los Angeles frappe fort médiatiquement, car la puissance du sport universitaire américain est un atout de poids pour la candidature. C’est certain que cette annonce va marquer les esprits.

    Toutefois, si l’idée est séduisante à première vue, elle risque de représenter un cauchemar logistique en plein début d’année universitaire. Où se logeront les étudiants qui auraient pu bénéficier de ces installations? La rentrée universitaire a lieu fin août aux E-U, elle se déroulera donc en 2024 juste après la fin des JO et avant le début des Jeux Paralympiques.

    De plus, il faudra que ces logements soient mis à disposition plusieurs mois à l’avance et ne pourront pas être rendus disponibles pour les étudiants avant plusieurs mois après la fin des Paralympiques, sans compter la sécurité qui sera omniprésente sur les campus pendant de longs mois.

    N’oublions pas non plus que les lieux où les étudiants ont l’habitude de pratiquer leurs sports fétiches seront inaccessibles pour eux pendant plusieurs mois.

    Pas certain du tout qu’au bout du compte cette idée soit si brillante que cela. Cela ressemble plus à un coup d’éclat qu’à un projet mûrement pensé et réfléchi. La vérité est que Los Angeles n’a aucun plan assez solide pour l’édification d’un village olympique.

  3. Oui c’est vrai cela peut être un problème, mais je pense qu’ils résoudront cet imprévu. Mais au cas où, Kevin y a t-il eu dans le passé des villes hôtes ayant utilisées des campus universitaire comme village olympique, et les conséquences que cela a eu avant pendant et après les jeux ?

  4. Le cas d’Atlanta a laissé il me semble, un bien mauvais souvenir. Le village olympique était une zone universitaire réhabilitée. Aux abords du périphérique et quasi au centre-ville…Il y a eu des critiques concernant le confort des chambres, jugées trop petites et non adaptés pour l’accueil de plusieurs athlètes…informations a confirmé, mais en tout cas le modèle du village olympique de Los Angeles semble quelque peu similaire à celui d’Atlanta et de ses Jeux du centenaire…qui n’ont pas laissé un souvenir impérissable.

    1. Il ne faut pas oublier les transports. Les jeux d’Atlanta furent un cauchemar pour de nombreux athlètes sur ce point.

      A moins que j’ai mal lu, je ne sais pas si les cités universitaires sont éloignées des centres de compétitions envisagés.

  5. Oui je confirme, j’ai cherché un peu et effectivement les E-U ont été les seuls à avoir utilisés des universités comme village olympique :

    – Los Angeles 1984 : UCLA (déjà), UCM et UCSB (Santa Barbara).
    – Atlanta 1996 : Le Georgia Institute Technology et Georgia State University mentionnées par David.
    – Salt Lake City 2002 : Université de Utah

    1. Tout à fait Francis.

      J’étais d’ailleurs en train de préparer un article sur le sujet. Publication à venir, probablement en fin de semaine, après étude des rapports officiels de l’époque 🙂

    2. Je crois que les JOJ de 2010, le village olympique fut une cité universitaire. Et le village olympique de Lausanne 2020 sera après les jeux une cité universitaire.

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