Tokyo 2020 : L’architecte Zaha Hadid porte un regard cinglant sur le choix des autorités nippones

Cette semaine, le Japan Sport Council a désigné le projet de l’architecte nippon Kengo Kuma pour concevoir le Stade Olympique des Jeux d’été de 2020.

Après plusieurs mois de polémiques et le retrait forcé du projet initial porté par l’architecte irako-britannique Zaha Hadid, les autorités ont donc tranché en faveur d’un concept plus classique dans la forme et au coût moins onéreux.

Toutefois, force est de constater que les polémiques ne se sont pas envolées avec la désignation d’un nouveau projet architectural. En effet, Zaha Hadid s’est exprimé au travers d’un cinglant communiqué publié sur son site internet.

(Crédits - Zaha Hadid Architects)
(Crédits – Zaha Hadid Architects)

Connue dans le monde entier pour ses réalisations avant-gardistes voire futuristes, celle qui a obtenu le Prix Pritzker en 2004 – équivalent du Prix Nobel dans le domaine de l’architecture – et a qui l’on doit notamment le Centre Aquatique des Jeux de Londres 2012, dénonce ce qu’elle considère comme étant un complot à l’égard des architectes internationaux.

« Les autorités nippones, avec le soutien de certaines personnes qui exercent la même profession que nous au Japon, ont comploté pour fermer les portes du projet aux propositions internationales.

Ce traitement est choquant car des éléments de nos deux années de travail et les économies de coûts que nous avons proposé ont été validés et la configuration du nouveau projet possède même des similitudes avec notre concept.

Les travaux seraient déjà entrés dans la phase de construction du Stade si l’équipe initiale avait simplement pu développer son projet, en évitant l’augmentation des délais et le risque de ne pas pouvoir livrer l’enceinte sportive à temps pour les Jeux de 2020″ a notamment déclaré Zaha Hadid.

Visuel du Nouveau Stade National du Japon par Zaha Hadid (Crédits - Zaha Hadid Architects)
Visuel du Nouveau Stade National du Japon par Zaha Hadid (Crédits – Zaha Hadid Architects)

Ce n’est pas la première fois que la célèbre architecte pointe du doigt le rôle des autorités nippones et l’influence supposée de certains cabinets d’architectes locaux.

« Je comprends qu’il s’agit de leur ville, mais ils sont hypocrites.

Ils ne veulent pas d’un étranger pour construire à Tokyo le Stade National. Mais ils travaillent tous à l’étranger. Que ce soit Kazuyo Sejima, Toyo Ito, Fumihiko Maki, Arata Isozaki ou Kengo Kuma »avait ainsi dénoncé Zaha Hadid, en janvier 2015.

Le dernier architecte cité devrait apprécier cette nouvelle vague de critiques…

Le projet de Kengo Kuma (Crédits - Kengo Kuma / Japan Sport Council)
Le projet de Kengo Kuma (Crédits – Kengo Kuma / Japan Sport Council)

6 pensées

  1. Nouvel épisode pour le stade olympique de Tokyo. Il fallait s’attendre à une déclaration de Hadid, même si j’avoue qu’elle fut plus rapide que je ne l’ai pensé.

    Il faut dire que Zaha Hadid a globalement raison dans sa déclaration. L’explosion des coûts n’a était que l’excuse pour remplacer le stade de Hadid par celui d’un japonais. Il est d’ailleur « amusant » que le projet finalement choisit par les autorités nippones est celui de Kengo Kuma que Zaha Hadid critiquait il y a quelques mois du fait de son hypocrisie avec d’autre architectes japonais.

    Cependant, je ne vois pas le lien entre le concept similaire entre les deux stades. Je les trouve très différents l’un de l’autre.

    Zaha Hadid représente le Japon moderne et futuriste. Kengo Kuma représente le Japon traditionnel.

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