Corruption et dopage : La Commission de l’AMA demande la suspension de la Fédération Russe

Indéniablement, cette année 2015 aura été particulièrement chargée pour les Fédérations Internationales.

Après les révélations relatives à la Fédération Internationale de Football (FIFA) et au véritable séisme politico-sportif qui a suivi, c’est au tour de la Fédération Internationale d’Athlétisme (IAAF) de vivre les heures les plus sombres de son histoire.

L’ancien Président de l’institution, Lamine Diack, serait ainsi impliqué dans un scandale lié au dopage, scandale qui inclurait notamment la Fédération Russe d’Athlétisme.

(Crédits - IAAF)
(Crédits – IAAF)

Cette dernière, l’une des plus importantes au monde au regard du palmarès de ses athlètes, pourrait d’ailleurs être suspendue.

La Commission indépendante de l’Agence Mondiale Antidopage (AMA) chargée d’examiner le dossier, vient en effet de recommander la suspension de la Russie, mais également la suspension à vie d’entraîneurs et de cinq athlètes russes, dont Mariya Savinova, Championne olympique du 800 mètres lors des JO de Londres 2012.

Le rapport de la Commission préconise en outre le retrait de l’accréditation du laboratoire antidopage de Moscou, responsable de la destruction de plus de 1 400 échantillons.

Si une telle mesure venait à être adoptée à l’égard de la Fédération Russe, elle engendrerait un véritable cataclysme dans le monde sportif. La Russie serait de fait écarter de toutes les compétitions homologuées par l’IAAF, à savoir les Championnats d’Europe, les Championnats du Monde mais surtout, les Jeux Olympiques et Paralympiques.

Deux ans après avoir organisé les Mondiaux et à moins d’un an de l’ouverture des Jeux de Rio 2016, la menace revêt une résonance particulière.

Mis en examen pour corruption passive et blanchiment, Lamine Diack devrait en outre être suspendu de ses fonctions de membre honoraire du Comité International Olympique (CIO).

Dans un communiqué très bref – une seule phrase – la Commission d’éthique du CIO a en effet réclamé la suspension provisoire du Sénégalais et ce, afin de préserver l’image et les intérêts de l’institution de Lausanne (Suisse), elle-même frappée par les scandales à l’aube des années 2000. Au regard de l’évolution de l’enquête, il n’est pas impossible – même si cela relève aujourd’hui de la fiction – d’imaginer une suspension du Comité Olympique de Russie.

Quoiqu’il en soit, la révélation de ce nouveau scandale dans l’univers sportif et la mise en cause d’une Fédération majeure et d’un ancien dirigeant sportif jettent le doute quant aux performances établies lors des derniers événements, à commencer par celles enregistrées lors des Jeux de Londres, il y a trois ans.

La Commission indépendante de l’AMA est d’ailleurs sévère : les JO 2012 auraient été « sabotés » par la présence d’athlètes dopés. Pire, le scandale de dopage ne se limiterait pas aux seules disciplines de l’athlétisme et à la seule Fédération de Russie, ce qui présage de nouvelles révélations.

Dans les prochains mois, la France sera au premier plan. La mise en examen de Lamine Diack a été actée par la justice française, mais aujourd’hui, l’agence INTERPOL a annoncé son intention de coordonner une enquête mondiale pilotée par la France.

Cette intervention ne doit rien au hasard. INTERPOL et l’AMA ont en effet signé un accord de coopération bilatérale en 2009 afin de lutter contre le dopage.

Sebastian Coe, Président de l’IAAF depuis le mois d’août et ancien Président du Comité d’Organisation des JO 2012, a immédiatement réagit à la publication du rapport.

« Les informations contenues dans le rapport de la Commission indépendante de l’AMA sont alarmantes. Nous avons besoin de temps pour digérer cela et comprendre les résultats détaillés compilés dans le rapport.

Cependant, j’ai exhorté le Conseil à enclencher le processus d’examen des sanctions. Cette étape ne doit pas être prise à la légère.

Nos athlètes, nos partenaires et nos fans doivent avoir mon assurance totale que nous résoudrons les problèmes, là où il y a eu des échecs dans la gouvernance et dans le programme antidopage Nous ferons tout ce qu’il faut pour protéger les athlètes propres et rétablir la confiance dans notre sport.

L’IAAF va continuer à offrir ses services à la police dans le cadre de l’enquête en cours » a notamment affirmé le Champion olympique du 1 500 mètres aux JO de Los Angeles 1984.

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