Présidence du Comité Olympique Canadien : Visé par une plainte pour harcèlement sexuel, Marcel Aubut démissionne

Moins d’un mois après le forfait de Toronto pour la course à l’organisation des Jeux d’été de 2024, le Comité Olympique du Canada (COC) connaît une nouvelle secousse avec la démission de son Président, Marcel Aubut.

Visé par une plainte pour harcèlement sexuel, l’emblématique Président s’était retiré de manière temporaire, afin de permettre à l’enquête interne de suivre son cours. Toutefois, face au tollé suscité depuis, Marcel Aubut n’a eu d’autre choix que de présenter sa démission définitive.

Portrait de Marcel Aubut (Crédits - BCF Avocats d'Affaires)
Portrait de Marcel Aubut (Crédits – BCF Avocats d’Affaires)

Dans un communiqué de deux pages, dont « Sport & Société » vous livre un extrait, Marcel Aubut estime que « […] la situation actuelle constitue une distraction majeure qui fait perdre de vue les véritables objectifs du COC, spécialement à la veille des Jeux de Rio. Elle menace maintenant le bon fonctionnement de l’organisation, dont les répercussions risquent de toucher, ultimement, les athlètes olympiques canadiens qui sont la raison d’être de notre entreprise et qui ont toujours été au cœur de mes préoccupations les plus chères et de mon engagement bénévole au sein du monde olympique.

Ces considérations font en sorte que j’annonce aujourd’hui ma démission à titre de Président du Comité Olympique Canadien, auquel j’ai consacré les dix dernières années de ma vie et pour lequel je me suis battu avec toute mon énergie.

Je profite de l’occasion pour m’excuser sincèrement auprès des gens que mon comportement aurait offusqués. Je suis conscient que, parfois, mon attitude a pu être perçue comme discutable auprès de certaines personnes de la gent féminine et avoir entraîné un sentiment de malaise. Je le réalise. Et je vais m’ajuster.

Je quitte avec le sentiment du devoir accompli. Sous ma présidence, le COC aura traversé avec succès les années les plus difficiles de son histoire dans la tourmente provoquée par une crise économique mondiale d’une ampleur jamais vue. Je suis fier d’avoir enfin donné au COC les moyens de ses ambitions et d’en avoir fait le cœur de développement de l’excellence sportive au Canada. Je souhaite au Mouvement olympique d’autres très grands succès dans l’avenir.

Je suis également heureux d’avoir contribué à rehausser l’influence du Canada au sein du Mouvement olympique international et de léguer à tous les Canadiens, la Maison Olympique et ses anneaux, au cœur de Montréal, contribuant ainsi à la promotion de la francophonie au sein du Mouvement olympique canadien […] ».

Jusqu’à l’élection d’un nouveau Président, l’intérim sera assurée par la vice-Présidente, Tricia Smith.

Ces derniers mois, Marcel Aubut s’était démené pour permettre au Canada de présenter une candidature aux JO 2024. Après avoir pris la tête d’un Comité exploratoire, le désormais ex-Président du COC avait tenté de convaincre le Maire de Toronto, John Tory.

Mais après avoir accueilli en grande pompe les Jeux Panaméricains 2015, à l’approche des élections fédérales et après deux échecs (1996 et 2008), la « Ville Reine » a finalement renoncé à se présenter sur la ligne de départ. Sans doute aussi face à la déclaration de candidature américaine de Los Angeles.

5 pensées

  1. Cette démission va surement rabattre les cartes pour une hypothétique candidature pour les prochains JO, aussi bien d’hiver que d’été. Le programme du futur président sera à scruter attentivement.

    1. Je ne sens pas vraiment d’appétit pour les JO parmi les villes canadiennes.

      Québec reste une candidate possible pour l’hiver, mais son maire semble faire la sourde oreille pour le moment. Calgary semble s’animer pour 2026. À suivre. Ce sont à vrai dire les deux seules qui peuvent prétendre remporter la palme pour les JO d’hiver, excluant Vancouver qui ne sera doute pas de retour avant longtemps.

      Pour l’été, Toronto a le temps de réfléchir pour 2028. Il est certain qu’une victoire de Los Angeles pour 2024 mettrait vite fin aux ambitions potentielles de la ville-reine.

      1. Et qu’en est-il du projet (ou rumeurs) pour les JO d’été organise’ conjointement par Vancouver et Seattle?
        Apres oui c’est certain que Calgary et Québec sont les mieux placés pour les jeux d’hiver. Sachant que le cas de Québec le problème du site pour le ski alpin ne devrait plus poser de problème grâce à l’agenda 2020. Même si je pense que les québécois s’associerait plutôt avec Lake Placid contrairement à ce que proposait Bach.

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