JO 2028 : Le Maroc lorgne sur les Jeux d’été avec une éventuelle candidature de Casablanca

Jamais le continent africain n’a organisé l’événement olympique. A l’heure actuelle, deux pays sont néanmoins en position de force pour prétendre à représenter l’Afrique dans la course aux Jeux : l’Afrique du Sud bien sûr, pays auréolé de l’accueil de la Coupe du Monde de football en 2010, et le Maroc.

Si le premier a un temps évoqué la possibilité de présenter une offre pour les Jeux d’été de 2020, il semble aujourd’hui acquis qu’il ne présentera pas non plus de candidature pour l’échéance 2024… sans doute pour mieux préparer une proposition pour 2028.

Quant au second, régulièrement, les médias régionaux se font l’écho d’une ambition olympique réelle mais qui tarde cependant à se concrétiser.

Les choses pourraient toutefois changer d’ici 2019, avec l’éventuelle candidature de Casablanca 2028, à l’initiative de l’ancien Ministre de la Jeunesse et des Sports (2009-2011), Moncef Belkhayat.

(Crédits - Page officielle Twitter de Moncef Belkhayat)
(Crédits – Page officielle Twitter de Moncef Belkhayat)

Celui-ci a en tous cas promis à la population qu’il ferait son possible pour présenter une solide candidature marocaine et ce, alors qu’il postule au poste de Président de la Région du Grand Casablanca lors des prochaines élections municipales et régionales qui auront lieu le 04 septembre 2015.

« J’ai lu le cahier des charges des JO. J’ai étudié le cas des autres villes. Rio de Janeiro et Barcelone, par exemple, sont transformées par les Jeux.

Les JO, c’est une piscine olympique, un Stade Olympique, un Village Olympique et des infrastructures » a notamment affirmé Moncef Belkhayat sur le site Médias 24.

Lettre de candidature de Moncef Belkhayat (Crédits - Médias 24)
Lettre de candidature de Moncef Belkhayat (Crédits – Médias 24)

Pour appuyer son argumentaire, Moncef Belkhayat – qui se présentera sous les couleurs du Rassemblement National des Indépendants (RNI) – évoque également la question financière d’un projet olympique.

Selon lui, la mise en œuvre d’une telle entreprise représenterait un investissement de l’ordre de 38 milliards de dirhams marocains, soit 3,46 milliards d’euros.

Cette éventuelle enveloppe budgétaire sera-t-elle suffisante ? Sans aucun doute, non. Mais l’ancien Ministre espère recueillir le soutien et la sympathie des instances sportives internationales et du Comité International Olympique (CIO).

« J’ai gagné tous les dossiers que j’ai présenté dans les instances internationales : Coupe d’Afrique des Nations 2015, Coupe du Monde des Clubs au Maroc.

Les décideurs aujourd’hui au CIO sont de la génération des champions marocains d’athlétisme. Ils aiment le Maroc et je sais que le CIO, les responsables me l’ont dit, aimeraient des JO en Afrique » a ainsi déclaré Moncef Belkhayat.

Mais si son ambition est aujourd’hui louable, elle n’en demeure pas moins une promesse de campagne électorale.

Si toutefois Moncef Belkhayat est élu et engage des discussions en vue du dépôt d’une candidature – pas avant 2019 – il devra obtenir l’appui indispensable d’une ancienne Ministre des Sports du Maroc (2007-2009) : Nawal El Moutawakel.

Nawal El Moutawakel, lors de la 125e Session du CIO, le 08 septembre 2013 (Crédits - CIO / R. Juilliart)
Nawal El Moutawakel, lors de la 125e Session du CIO, le 08 septembre 2013 (Crédits – CIO / R. Juilliart)

Celle qui fut Championne Olympique du 400 mètres haies lors des Jeux de Los Angeles 1984, est aujourd’hui l’une des membres influentes du CIO, comme en témoigne ses responsabilités dans et en dehors de l’institution de Lausanne (Suisse) : membre de la Commission exécutive et vice-Présidente du CIO, Présidente de la Commission de Coordination des Jeux de Rio 2016, membre du Conseil de la Fédération Internationale d’Athlétisme (IAAF)…

Les différentes responsabilités de Nawal El Moutawakel pourraient peser dans l’optique d’une candidature du Maroc et ce, en dépit du renoncement successif de l’ancienne athlète, à briguer la Présidence du CIO et de l’IAAF.

Dans l’attente d’une rencontre et d’un échange entre Moncef Belkhayat et Nawal El Moutawakel, il est à souligner que les deux anciens Ministres se retrouvent en tous cas sur un point : ils sont membres de la même formation politique.

Un premier signe avant de porter conjointement une candidature olympique ? A suivre.

7 pensées

  1. Une candidature africaine serait redoutable du fait que les jeux n’ont jamais été en Afrique. Cependant, toute la question est de savoir si l’Afrique est prête.

    Plus le temps passe, plus il semblerait que l’élection pour les JO de 2028 soit beaucoup plus passionnant que celle de 2024. Du moins si toutes les candidatures se confirment.

    1. Oui et l’éventualité d’une candidature africaine qui peut aller au bout pour 2028 pourrait renforcer les chances de l’Europe pour 2024.

      Si Los Angeles gagnait 2024 et l’Afrique 2028, l’Europe pourrait devoir attendre 20 ans avant de revoir les JO d’été sur son sol.

      1. Même si cela est probable je ne pense pas que le CIO fera attendre l’Europe sur une aussi longue période. Personnellement, je vois l’Afrique accueillir les jeux plutôt en 2032 ou 2036. Et pour l’instant l’Afrique du Sud serait le pays africain le plus probable soit avec Johannesburg/Pretoria où Durban. Bien que Casablanca puisse créer la surprise.

    2. Je suis d’accord, le CIO aura du mal à « priver » l’Europe de jeux trop longtemps, car il sera très mal interprété par ces même pays. Sur le sujet du dossier de L.A, on parlait de retomber TV je crois, mais l’Europe et l’Afrique ne verraient aucune olympiade sur une plage horaire leur correspondant, se serait une catastrophe en terme de retomber pour le CIO,. Bien pour l’Amérique, mais mauvais pour les reste.

      Pour le sujet qui nous intéresses ici, Durban possède sans doutes les infrastructures les plus à même d’abriter les jeux sachant qu’ils organiseront normalement les jeux du Commonwealth en 2022, ce qui le permettra d’avoir une expérience dans ce genre d’événement.

Laisser un commentaire