Naming du POPB : Les élus parisiens PCF / FdG dénoncent « un choix symptomatique de la marchandisation du sport et de la culture »

Le probable changement de nom du Palais Omnisports de Paris Bercy (POPB) n’a pas tardé à faire réagir.

D’ici le mois d’octobre, la grande salle multifonctionnelle de la capitale – jusqu’à 20 300 places après l’achèvement de sa rénovation – pourrait prendre le nom du groupe hôtelier AccorHotels, ce qui est loin de satisfaire les élus parisiens du groupe Parti Communiste Français (PCF) et Front de Gauche (FdG).

Ces derniers ont ainsi publié un communiqué ce lundi, dans lequel ils dénoncent le choix du naming ainsi que les modalités entourant ce futur partenariat.

Nicolas Bonnet Ouladj
Portrait de Nicolas Bonnet Oulaldj, Président du groupe des élus Communistes – Front de Gauche au Conseil de Paris (Crédits – Site officiel)

« L’annonce faite aujourd’hui dans la presse, par le Directeur du Palais Omnisports de Paris Bercy, d’un partenariat de ‘naming’ avec le groupe hôtelier Accor pour le changement de nom de l’équipement public à l’occasion de sa rénovation est inacceptable à plusieurs titres.

D’abord, la Maire de Paris s’est engagée à avoir l’assentiment des élus du Conseil de Paris avant toute décision. Ce n’est pas le cas aujourd’hui, et nous n’avons à ce jour aucune connaissance d’une quelconque délibération ou du soi-disant contrat et ses contreparties.

Cet accord de ‘naming’, qui s’inscrit dans une période de baisse de dotations aux Collectivités Territoriales, est symptomatique de la marchandisation du sport et de la culture. Les équipements publics perdent peu à peu leur vocation première d’émancipation au profit d’une énième accaparation à des fins publicitaires et commerciales.

La Maire de Paris, s’est également engagée à ce que le choix du nom réponde à des critères éthiques et soit porteur de valeurs progressistes.

Le choix du groupe hôtelier Accor, en soi, nous interroge. En effet, le leader français de l’hôtellerie s’est distingué en devenant le champion de la sous-traitance de nos services, ce qui génère une dégradation réelle des conditions de travail des salariés les plus précaires du secteur. Les nombreux conflits sociaux qui ont eu lieu dans plusieurs hôtels de ce groupe ces dernières années en attestent.

Enfin en novembre 2014, Nicolas Bonnet-Oulaldj, Président du groupe Communiste-Front de Gauche, avait fait adopter un vœu par le Conseil de Paris visant à donner le nom du Champion Olympique Alain Mimoun au nouveau POPB. A l’heure où Paris est candidate pour accueillir les JO 2024, le signe qui est envoyé va plus dans le sens des appétits des intérêts commerciaux que dans celui de la défense de l’éthique olympique ».

Si le Conseil de Paris doit, logiquement, examiner la question du naming du POPB à la rentrée de septembre, nul doute que la majorité municipale de la Maire Anne Hidalgo se divisera une nouvelle fois et ce, après les remous suscités par le projet d’extension du stade de tennis de Roland Garros.

Une division qui pourrait devenir préjudiciable dans l’optique de l’élaboration du projet olympique.

Ce dernier pourrait en effet faire appel à des équipements existants comme la Halle Carpentier, mais également à des installations temporaires, sans oublier les monuments emblématiques de Paris. Autant de points potentiels de crispations entre les élus de Gauche du Conseil de Paris.

3 pensées

  1. Il ne s’agira pas forcement d’un problème majeur, car le CIO tout comme la FIFA, ne nomment pas le nom d’une enceinte sportive par son non commercial, sauf, si il fait parti des sponsors officiels de l’institution, non ?

    Le seul problème, est que malgré qu’il soit vrai qu’ une installation est plus ou moins « parasité » par des sociétés voulant coller leurs noms à un stade, une Arena, etc…, nos chers politiques veulent une nouvelles fois montrer, le inexpérience dans ce type de domaine. Sachant qu’en plus, les partis politiques cités, non pas votés en faveur de la candidature.

    Ce qu’ils ne comprennent pas, est qu’ actuellement, il s’agit de l’une des façons les plus rentable de ne pas avoir une charge supplémentaire sur le dos. N’oublions pas que l’Etat est propriétaire du Stade de France et qu’il a toujours des difficultés à régler cette situation, étant donné qu’il n’y a aucun club hébergeant dans cet édifice pour être autonome.

    Et la France, est toujours l’une des nations « majeure » où une majorité des équipements sportifs restent à la charge d’une municipalité; pour l’Euro 2016 des 10 stades, seul un est propriétaire d’un club, le Stade des Lumières de Lyon qui d’ailleurs optera pour un naming.

    1. Tout à fait. Le CIO n’appose pas le nom « officiel » des enceintes sportives lors des Jeux.

      En revanche, les critiques politiques pourraient influer sur les visites, les décisions… D’autant plus si elles bifurquent sur d’autres enceintes ou projets sportifs.

      De plus, je ne suis pas pleinement convaincu du choix du nom « alternatif », à savoir celui du Champion Olympique Alain Mimoun.

      Si son palmarès sportif est incontestable, il ne s’est pas illustré dans des sports collectifs ou dans une discipline qui a un rapport avec le POPB.

      Un peu de logique et de cohérence 🙂

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