JO 2024 : Avec un projet planifié à 4 milliards de dollars, la candidature de Los Angeles se précise

D’ici la fin du mois, le Comité Olympique des États-Unis (USOC) désignera une nouvelle ville pour figurer dans la course à l’organisation des Jeux d’été de 2024.

Après le retrait de Boston (Massachusetts), l’USOC a en effet décidé de relancer le processus interne, en réactivant ses contacts avec les villes écartées en janvier dernier : Washington (District of Columbia), San Francisco (Californie) et Los Angeles (Californie).

Peter Hadfield, décathlonien australien, lors des Jeux Olympiques de Los Angeles 1984 (Crédits - CIO)
Peter Hadfield, décathlonien australien, lors des Jeux Olympiques de Los Angeles 1984 (Crédits – CIO)

Cette dernière apparaît néanmoins en position de favorite face à ses concurrentes et cela pour trois raisons principales : l’engagement de la classe politique régionale, l’image de marque de L.A auprès des membres du Comité International Olympique (CIO) et enfin l’existence de nombreux équipements sportifs, hérités de l’organisation des Jeux en 1932 et surtout en 1984.

Si les discussions ont été engagées par l’USOC, aucune indication n’avait pour le moment été communiquée par la Ville de Los Angeles.

Toutefois, l’Hôtel de Ville a rappelé son intérêt pour l’accueil des Jeux, dans le cadre d’un échange avec « Sport & Société » ce lundi et le Maire de Los Angeles a précisé les contours de la candidature, auprès du quotidien « Los Angeles Times », dans la nuit de lundi à mardi.

Carte du projet de Los Angeles 2024 (Crédits - SCCOG)
Carte du projet de Los Angeles 2024 (Crédits – SCCOG)

Ainsi, les autorités de la « Cité des Anges » entendent planifier un projet à hauteur de 4 milliards de dollars (près de 3,63 milliards d’euros), projet qui devrait sauf surprise, reprendre les grandes lignes de la candidature soumise à l’USOC à l’hiver dernier.

Ce projet serait donc basé autour de quatre pôles principaux avec des lieux emblématiques comme par exemple le Los Angeles Memorial Coliseum, hôte des Cérémonies olympiques en 1932 et 1984 et récemment lieu d’accueil des Jeux Olympiques Spéciaux. La plage de Santa Monica mais aussi les diverses arénas de la ville (Staples Center, Nokia Theater, Pauley Pavilion…) seraient également mobilisées pour offrir au monde un spectacle olympique d’envergure.

Outre ce montant global de 4 milliards de dollars, une garantie financière de 400 millions de dollars (362,8 millions d’euros) serait incorporée à la proposition de Los Angeles pour atténuer un éventuel dérapage des coûts, sachant que les autorités locales tablent sur une recette de billetterie conséquente ainsi que sur l’apport du CIO – entre 1,5 et 2 milliards de dollars (1,36 à 1,81 milliard d’euros) – afin d’établir un bénéfice comparable à ce que la Ville et le Comité d’Organisation des Jeux avaient réalisé en 1984.

(Crédits - Boston 2024)
(Crédits – Boston 2024)

« Je pense que c’est une bonne chose pour cette ville. Je pense que nous en profiteront économiquement et socialement.

Je ne peux pas éliminer le risque [d’un dépassement des coûts] mais sur une échelle de 1 à 5, mon évaluation personnelle ferait état du niveau le plus bas » a notamment affirmé le Maire de Los Angeles, Eric Garcetti.

Celui-ci démontre en tous cas un enthousiasme intact vis-à-vis de la candidature olympique de sa ville.

Eric Garcetti, Maire de Los Angeles (Crédits - Page officielle Facebook)
Eric Garcetti, Maire de Los Angeles (Crédits – Page officielle Facebook)

Acteur incontournable du projet lors de la bataille interne, Eric Garcetti s’apprête donc à endosser le maillot de patron de la candidature pour les JO 2024, sans doute accompagné dans cette tâche par l’influent homme d’affaires, patron d’un groupe de médias et personnalité impliquée dans le monde sportif régional, Casey Wasserman, déjà présent dans le projet retoqué par l’USOC.

Si ces différents éléments se confirment dans les jours et semaines à venir, Los Angeles pourrait faire une entrée plus que remarquée sur la scène olympique mondiale.

Outre le « sauvetage » de la candidature américaine pour l’échéance 2024, son image de marque auprès du CIO et du grand public et les multiples atouts dont elle dispose, la ville de Los Angeles pourrait rapidement apparaître comme la plus redoutable des candidatures.

Au point d’obtenir le statut – convoité mais risqué – de favorite ? Pour l’heure, les médias américains placent la candidature de Paris en bonne position.

16 pensées

  1. Je suis sceptique sur les prévisions. Ca me parrait peu. A moins qu’il s’agit du budget après soustraction de l’aide du CIO
    Si c’est le maire de Los Angeles qui devientvle patron de la candidature olympique, cela peut aussi desservir LA un peu comme pour Paris 2012.

  2. Il s’agira de l’une des courses aux jeux les plus difficiles qui soit depuis 2012 et la dernière candidature perdu…de Paris.

    Maintenant, le CIO devra faire un choix, comme je l’ai dit déjà sera lourd de conséquence :

    Soit voté pour un candidat nord américain et se voir l’Europe à dos en particuliers Rome et Paris qui digéreront très mal cette nouvelle exclusion qui commence à sérieusement à durée.

    Soit voté pour un candidat européen et voir les Etats-Unis (surtout) être mécontent de se voir encore refoulé.

    Certains pourront se représenter plus tard ,d’autres, je pense, signeront la fin de l’histoire car le public ne suivra plus.

    1. La France en est à sa 5e candidature pour l’été (1992,2004, 2008,2012,2024, 6e si l’on compte Annecy 2018), l’Allemagne à la 5e en comptant été et hiver (1992,2000,2012,2018,2024), l’Italie à la 3e pour l’été (2000, 2004,2024) et la Hongrie ne les a jamais accueilli. Durant, ce temps-là, les E-U ont eu les JO à 4 reprises depuis 1980. Ils peuvent attendre un autre 20 ans au moins.

  3. Si les Jeux retournent ENCORE aux États-Unis, le CIO aura définitivement perdu le peu de crédibilité qu’il lui reste. Moins de 30 ans après Atlanta et à peine 40 ans après Los Angeles, ce ne serait pas acceptable. Absolument rien ne justifie un retour en terre américaine, à part faire plaisir à quelques sponsors. Les Jeux ne sont pas la propriété des États-Unis. Enfin, on l’espère.

    Toutefois, le CIO s’est se montrer rancunier. On se rappellera de Sion qui a subi les foudres de l’instance après les révélations du suisse Marc Holder en 1999. Le fiasco de Boston a dû en énerver plus d’un. Los Angeles va tout de même devoir rattraper les pots cassés. À vouloir être trop insistants, les E-U pourraient tout aussi bien aller au-devant d’une lourde défaite.

    Après 2020 au Japon et 2022 en Chine, le CIO a l’opportunité de compléter le cycle en se rendant aux E-U en 2024, soit organiser les JO dans les 3 plus grandes puissances économiques mondiales en l’espace de 4 ans. Cela jouera certainement dans la balance. Mais priver l’Europe des Jeux d’été pendant 16 ans au minimum, voire 20 ou 24 ans, est difficilement concevable. Car il faudra bien aller en Afrique en 2028 ou 2032 et retourner en Asie avant 2040, sans compter qu’après 2024, les E-U exigeront certainement les JO de 2036 ou 2040.

    1. Je pense Cyril, que tu parles plutôt de JO d’hiver, oui, car les américains avait bien précisé qu’ avant de penser à l’hiver, ils cherchent à obtenir l’été. Mais il va falloir se demander quelles villes d’Europe se présenteraient, si 2024 est un échec : Bakou, Saint-Petersbourg, Istanbul, Moscou ? Possible, mais ils espéreront revoir Madrid, Rome, Berlin…Paris, mais il n’est pas vraiment certain qu’elles reviennent de sitôt, car la population aura sans doute assez, de voir son argent utiliser pour rien.

      Ce que les américains ne comprennent pas et là, nous pouvons voir une sorte d’égoisme de leur parts, est quand l’espace de 35 ans, ils ont obtenus 4 jeux olympiques en un temps si court, alors que beaucoup d’autres ont attendu plusieurs décennies, voir toujours rien (Turquie) pour les avoir.

      Maintenant seul, le CIO prendra sa décision,mais au moment où la FIFA connaît des remous, et sa crédibilité éclatée en à peine quelques jours, le comité international olympique doit faire de bon choix. Sachant qu’en plus le contrat de diffusion fait avec la chaîne américaine (NBC) est jusqu’a… 2032, si je me souviens bien de ce qu’avait dit Kévin.

      1. Tout à fait ! Le contrat – historique – entre NBC et le CIO couvre toutes les échéances olympiques jusqu’en 2032.

        Aucun autre groupe de médias n’a réussi ce challenge.

  4. Candidature redoutable, et même si cela peut paraître « indécent », Los Angeles pourra l’emporter. Cela créera un mini séisme, très vite oublié. Vous avez raison, Cyril, de signaler le cas de Sion 2006…à l’époque, face à l’échec de leur ville, les suisses avaient nourri une très grande rancoeur, vis-à-vis du CIO…comparant l’institution à une mafia sicilienne. Certains voulant même voir le siège de Lausanne « expulsé » de Suisse.

    Et aujourd’hui? Lausanne accueillera les JOJ d’hiver 2020, prologue au retour tonitruant de la Suisse en vue d’une nouvelle candidature aux JO d’hiver,peut-être porté par Sion!

    Ainsi va le monde olympique : des désillusions, de tractations de fonds de couloirs, des favoris humiliés…une gueule de bois de lendemain d’élections. Et quelques années plus tard, on se relance.

    Paris le sait, au 15 septembre, si les villes sont nombreuses sur le départ, plus grand sera le danger, notamment si Los Angeles est en course. Le vote sera serré, et se jouera sur deux ou trois près au dernier tour…des voix qui pourraient créer la surprise. Pour les JO de l’an 2000, l’ultra favorite Pékin avait perdu de deux voix face à l’outsider Sydney. Au grand dam de Samaranch.

    Paris n’est pas à l’abri du même scénario…

    1. Très vite oublier certes, mais pas pour certaines villes, voir pays, surtout maintenant.
      Le but est que la compétition face le tour du monde…normalement ! Nous sommes quasi certains que pour le continent américain pour le moment, seuls les Etats-Unis, le Canada, le Mexique, le Brésil et l’Argentine peuvent prétendre aux jeux. Mais à la différence de l’Europe, le nombre est donc très restreint ne parlons même pas de la version hivernale.

      Ce qui signifie qu’a un moment ou un autre, ils les retrouveront plus tôt, qu’une ville comme Londres par exemple qui ne peut qu’organiser des jeux d’été et que sa dernière organisation ne date que de 3 ans et devra patienté un bon bout de temps…sauf si un nouveau désert de candidatures du vieux continent pointe à l’horizon et si les anglais les veulent une nouvelles fois bien entendu.

      Il est vrai et je ne le nie pas que L.A peut gagnée, elle en serait d’ailleurs la grande favorite, mais le CIO ne veut il pas redorer son blason vis à vis de nation auxquels on le sait très bien, cherche a redevenir crédible( Norvège,Suède). 2022 est un signe de la crainte du CIO, puisque désormais, il n’y aura plus de short list pour les éditions à venir.

      N’oublions pas, non plus que le décalage horaire sera plutôt propice à partir de 2018 aux pays border par le pacifique. L’Europe et l’Afrique continueraient alors à être mis de côté, par une institution prônant le sport à travers le monde ? Ou alors, la situation voudrait désormais que seul les nations du podium au jeux d’été soient constamment servi. Et là, il sera vraiment difficiles pour eux de chercher de potentiels organisateurs.

      Sauf les mêmes.

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