JO 2024 : Quand le politique s’immisce dans la campagne olympique, entre méconnaissance et maladresse

Depuis le lancement de la candidature olympique et paralympique de Paris 2024 – et même bien avant ! – de nombreuses villes souhaitent se positionner pour obtenir telle ou telle infrastructure ou telle ou telle épreuve.

Cet appétit politique se traduit dès lors par des déclarations d’intention dans les médias locaux voire même nationaux, par des motions de candidature débattues en Conseil Municipal ou encore par des courriers adressés au Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF).

Mais ces différentes initiatives, qui visent à obtenir une part de l’immense gâteau que sont les Jeux, traduisent avant toute chose, une profonde méconnaissance du milieu olympique. Pire, en faisant de telles gesticulations, les responsables politiques locaux et parfois même nationaux, nuisent plus qu’ils ne servent, aux intérêts de la candidature francilienne.

Les exemples ne manquent malheureusement pas. Après les déclarations relatives à l’implantation du Village Olympique, du Centre Aquatique… plusieurs personnalités ont récemment fait part de leur intérêt pour l’épreuve de… pétanque, et ce, sans savoir que ce sport ne figure pas au programme des Jeux d’été.

Aujourd’hui, les médias régionaux se sont fait l’écho d’une autre déclaration d’intention, à savoir celle de la Ville de Lacanau (Gironde) qui souhaite accueillir – le cas échéant – l’épreuve de surf.

Là-encore, une telle volonté ne fait que traduire une méconnaissance du Mouvement olympique et du regard de celui-ci sur les Villes intéressées par l’organisation des JO ou tout du moins, d’une action maladroite.

Car si ce genre de déclaration enflammée peut s’apparenter à un réel intérêt pour la compétition – ce qui peut bien sûr être le cas – il n’en demeure pas moins que le sentiment premier qui ressort, est celui d’une candidature qui met « la charrue avant les bœufs », autrement dit, qui se pose déjà la réflexion d’implanter une épreuve qui n’existe pas au programme olympique… avant même d’avoir été désignée en qualité de Ville Hôte.

Le genre de mouvement qui fut l’une des faiblesses des précédentes candidatures parisiennes, avec également l’arrogance…

Ce soir, en séance publique du Conseil Municipal, les élus de Lacanau ont donc adopté « à l’unanimité », une motion qui prévoit :

Document envoyé via Twitter, par la Ville de Lacanau
Document envoyé via Twitter, par la Ville de Lacanau

Ce soutien est certes une bonne chose, tout à la fois pour la candidature de Paris, que pour la Fédération Française de Surf, Lacanau ayant d’ailleurs la réputation d’être une place forte de la discipline en France.

Mais sur ces trois mentions, la dernière exprime toutefois une certaine forme de maladresse.

En effet, en exprimant « son souhait de candidater à l’organisation de l’épreuve de surf aux Jeux Olympiques de 2024 en cas de victoire de Paris », Lacanau oublie sans doute que le surf ne fait pas partie intégrante du programme des Jeux.

Cela pourrait évidemment changer à l’avenir – la Fédération Internationale (FI) est candidate pour les JO de Tokyo 2020 -, mais à l’instant présent et au moins pour l’année à venir, rien ne changera sur ce point.

Selon le calendrier présenté il y a peu par Tokyo 2020 en effet, le Panel chargé de la sélection, soumettra un ou plusieurs choix au Comité d’Organisation d’ici le 30 septembre 2015.

A l’issue de cette étape, des discussions seront engagées avec le Comité International Olympique (CIO), qui dévoilera le nom du ou des nouveaux arrivants, lors de la 129e Session de l’institution. Cette Session se réunira alors à Rio de Janeiro (Brésil), dans le courant du mois d’août 2016.

D’ici-là, il est primordial de ne pas brûler les étapes, car n’oublions pas : le CIO regarde les faits et gestes des uns et des autres. La récente sortie médiatique du Président Thomas Bach à l’encontre de Boston 2024 en est d’ailleurs une preuve flagrante.

13 pensées

    1. Il ne s’agit nullement d’arrogance.

      Simplement d’un constat et d’une explication détaillée sur une procédure qui doit rester entre les mains du Comité National Olympique, du Comité de Candidature et des athlètes.

    2. Je ne vois pas en quoi Kévin est arrogant dans cet article. Peut-être que Kévin a été maladroit dans son expression mais il a tenté d’expliquer les danger et l’absurdité des politiques. Après le cas de Lacanau est un cas comme un autre (piscine olympique par exemple). Les villes peuvent exprimer leur souhait pour les sports au programme ou les infrastructure non sportive. Mais ce sera le comité d’organisation qui devra trancher. Si les politique s’en mele on peut dire adieu aux JO.

  1. Nous n’avons pas la même notion d’arrogance. Cet article fait juste état d’une situation grotesque, qui plus est porté par des élus locaux, qui devraient savoir de quoi ils parlent…la pétanque et le surf au programme olympique? Voilà de quoi faire sourire, pour ne pas dire plus. Paris 2024 est bien lancé, malheureusement ces événements parasites suffisent à couler une candidature. Kevin à raison de le souligner, sans arrogance mais avec avertissement. Bien vu…à bon entendeur

  2. Bonne intervention Kévin.

    D’ailleurs, il serait temps que quelqu’un siffle la fin de la récréation. Le message devrait être envoyé que ce genre d’intervention loufoque n’est pas bénéfique pour la candidature. En même temps, entre cela et les dérives de Boston, je pense que ce n’est vraiment pas très grave. Mais cela doit cesser. Après le vote pour 2022, le CIO va se concentrer à présent sur 2024. Donc fini, l’amateurisme.

  3. Je me souviens que l’on avait déjà parlé de ce problème concernant les politiques et « leurs » idées très personnelle. Kévin n’a absolument rien dit d’arrogant mais un fait qui n’est pas vue que dans une candidature olympique d’ailleurs. Mais pour moi, comme le précise tout le monde, le CIO est très attentif au moindre petit coup, n’oublions pas que certains vote pour 2012 par exemple nous on coûté cher, car le président de la république de l’époque c’était permis de faire une blague potache sur un certain pays et sa culture culinaire.

    Surtout à l’époque des réseaux sociaux, plus rien n’échappe à personne, une mauvaise blague, des actions du type de la municipalité de Lacanau certes préventive mais maladroite, et tous les efforts peuvent partir en fumés.

    De toute manière, oui les disciplines ne seront connus que l’année prochaine, et surtout pensons d’abord à réaliser notre objectif de façon professionnelle, et humble à savoir faire revenir les jeux d’été en France.

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