Thomas Bach, Président du CIO : « En l’espace de 15 mois, nous avons signé des contrats d’une valeur totale de 14 milliards de dollars »

Avec la transformation amorcée au milieu des années 1980 sous l’impulsion de son ancien Président, feu Juan Antonio Samaranch, le Comité International Olympique (CIO) est passé d’une institution organisatrice des Jeux, à une véritable cash-machine.

Les années ont passées, les scandales et les critiques aussi – Salt Lake City 2002, Sotchi 2014 – mais le CIO a continué son inexorable développement… économique et financier.

En marge de la 128e Session qui s’apprête à se réunir ce vendredi 31 juillet à Kuala Lumpur (Malaisie), le Président du CIO, Thomas Bach, a abordé l’actualité de l’institution de Lausanne (Suisse) et des préparatifs olympiques.

(Crédits - CIO / Ian Jones)
(Crédits – CIO / Ian Jones)

Il faut dire que ces derniers mois ont été particulièrement chargés, entre l’adoption puis la mise en œuvre de l’Agenda olympique 2020 (décembre 2014), le lancement de la procédure pour l’organisation des JO d’été de 2024 (janvier 2015) et cette semaine, l’élection à venir de la Ville Hôte des JO d’hiver de 2022.

Mais outre ces événements, le CIO a aussi profité des derniers mois pour engager plusieurs contrats – notamment dans le domaine des droits de retransmission – et encaissé des milliards de dollars de revenus supplémentaires.

De fait, comme l’a affirmé Thomas Bach, « en l’espace de 15 mois, nous avons signé des contrats d’une valeur totale de 14 milliards de dollars (12,7 milliards d’euros), aussi souhaitons-nous faire bénéficier les Villes Candidates de ce succès ».

En conséquence, le Contrat Ville Hôte pour 2022 – qui sera rendu public pour la toute première fois le 31 juillet – devrait faire mention d’une contribution d’au moins 800 millions de dollars (725,46 millions d’euros) à destination de l’heureuse élue.

Par ailleurs, les villes désireuses de se lancer dans la course à l’obtention des Jeux, ne devront plus débourser 650 000 dollars (près de 590 000 euros) de droit de candidature, mais « seulement » 250 000 dollars (plus de 225 000 euros). Cela devrait permettre à plus de villes d’accéder à cette possibilité.

Budapest (Hongrie) a ainsi franchi le pas et justifié sa candidature par l’adoption de l’Agenda 2020 par le Mouvement olympique.

Le CIO continuera également à redistribuer une partie non-négligeable de ses revenus, soit l’équivalent de 3,25 millions de dollars (2,95 millions d’euros) par jour pour aider les athlètes et promouvoir le sport à travers le monde.

Thomas Bach (au centre) entouré des membres de la Commission exécutive du CIO (Crédits - CIO / Ubald Rutar)
Thomas Bach (au centre) entouré des membres de la Commission exécutive du CIO (Crédits – CIO / Ubald Rutar)

Mais si l’institution centenaire n’a aucune difficulté à signer de juteux contrats, elle ne veut pas pour autant que les Villes Organisatrices s’engagent dans des folies dépensières, à l’image de Pékin 2008 et plus encore, de Sotchi 2014.

Une volonté qui devra encore être mise en pratique, mais qui démontre avant toute chose, une crainte de voir peu de villes frapper à la porte du CIO à l’avenir. L’aventure 2022 – avec seulement deux Villes Candidates (Pékin et Almaty) – a laissé des traces. Le retrait précipité de Boston 2024 sans doute également.

Que ce soit pour Rio 2016 ou Tokyo 2020, le CIO cherche donc à convaincre les organisateurs de trouver des économies là où cela est possible et ce, quitte à dénaturer le projet initial. C’est par exemple le cas pour la capitale nippone qui a déjà revu une partie de ses plans originaux, balayant à cette occasion, sa promesse de Jeux ultra-compacts dans un rayon de 8 kilomètres autour du Village des Athlètes.

« Nous constatons que l’équipe adhère pleinement à l’esprit de l’Agenda olympique 2020. Les sites aujourd’hui proposés sont à 50% des sites déjà existants. Pour 26 sports au programme, les sites ont déjà été approuvés.

Une économie de 1,7 milliard de dollars (1,54 milliard d’euros) a pu être réalisée par la révision du budget de construction de Tokyo 2020, sans compter les centaines de millions d’économies supplémentaires projetées grâce au nouveau projet de Stade » a néanmoins salué Thomas Bach.

Pour ce qui concerne Rio de Janeiro (Brésil), le Président du CIO semble vouloir maintenir la pression sur le Comité d’Organisation, quelques mois après d’importants retards et un mouvement de grève sur la majorité des sites en cours de construction.

Selon Thomas Bach, « la situation à Rio est toujours la même : de grands progrès accomplis mais pas de temps à perdre.

Les travaux ont avancé de manière remarquable au Village Olympique et sur les sites sportifs. Les aménagements prévus au réseau des transports publics pour les Jeux seront prêts à temps et laisseront un formidable héritage à la population de Rio de Janeiro ».

Le Président de l’institution olympique aura en tous cas l’occasion de constater les nouveaux progrès et de réitérer son message auprès des organisateurs, à compter du 05 août.

A cette date, Thomas Bach se rendra en effet dans la cité carioca afin de participer aux festivités qui marqueront l’An 1 avant l’ouverture des premiers Jeux sur le sol Sud-Américain.

12 pensées

  1. Le CIO ne connaît pas la crise, et peu confortablement voir venir les prochaines crises. Juan Antonio Samaranch a amorcé la transformation de ce vieux club d’aristocrates en 1980, Los Angeles a apporté les premiers jeux bénéficitaires en 1984 grâce au secteur privé…depuis la « multinationale » CIO surfe sur des milliards de dollars. Certes reparti en grande partie sur les CNO. Los Angeles justement…le CIO a de la mémoire, si la Cité des Anges est dans les startings blocks, les concurrentes ont dû souci à se faire. Tout ou presque y est opérationnelle, et la mégalopole colle à l’Agenda 2020. Sans parler de son image « american dream »…Boston sera vite oubliée. Verdict au mois d’août…si l’usoc a recollé les pots cassés à Kuala Lumpur. PS: Kevin, pouvez-vous me renseigner sur l’heure du vote des JO 2022 ( heure française) ce sera diffusé en direct sur le site du CIO il me semble. Par avance, merci!

    1. Bonsoir David,

      Redoutable candidature de Los Angeles à venir effectivement. J’ai d’ailleurs consacré un article à ce sujet hier (« Candidature des États-Unis : Et maintenant ? ») en revenant sur quelques points forts de la Cité des Anges.

      Pour l’élection aux JO 2022, le Direct débutera à 03h00 vendredi matin et l’annonce de la Ville Hôte interviendra entre 11h30 et 12h00.

      Ce sera retransmis en vidéo sur le site officiel du CIO. Je prévois quant à moi de faire un live-tweet et un Direct-article actualisé dès 03h00.

      Demain soir, un premier article présentera en détails le déroulement de la journée d’élection.

      1. Courageux!!! J’espère que vous aurez un peu de monde à 3h. Je prendrais surement en cour de route.
        Autre question similaire de David. Vers quelle heure on aura l’annonce des JOJ 2020?

      2. Merci ! Oui, avec le décalage horaire, ça devrait aller 🙂

        Pour les JOJ, les présentations et l’annonce vont se faire dans la foulée des JO 2022, sûrement avant, soit vers 11h / 11h30 pour l’annonce.

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