JO 2022 : « Almaty est une vraie ville de sports d’hiver » (Interview exclusive)

Dans le cadre de la procédure relative aux candidatures pour l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver de 2022, « Sport & Société » a souhaité donné la parole aux représentants des deux Villes Candidates – Pékin (Chine) et Almaty (Kazakhstan) – et ce, avant le scrutin olympique qui se déroulera ce vendredi 31 juillet à Kuala Lumpur (Malaisie).

De fait, après avoir obtenu une interview de la part de Zhang Jiandong, vice-Maire de Pékin (Chine) et vice-Président du Comité de Candidature de Pékin 2022, « Sport & Société » vous propose de prendre connaissance de l’interview accordée en exclusivité par Andrey Kryukov, vice-Président du Comité de Candidature d’Almaty 2022.

De gauche à droite, Andrey Kryukov, vice-Président du Comité de Candidature ; Denis Ten, Ambassadeur sportif d'Almaty 2022 et Timur Dossymbetov, Secrétaire Général du Comité Olympique du Kazakhstan (Crédits - Almaty 2022)
De gauche à droite, Andrey Kryukov, vice-Président du Comité de Candidature ; Denis Ten, Ambassadeur sportif d’Almaty 2022 et Timur Dossymbetov, Secrétaire Général du Comité Olympique du Kazakhstan (Crédits – Almaty 2022)
  • A l’inverse de Pékin, Almaty n’a jamais accueilli les Jeux Olympiques et Paralympiques et souffre par ailleurs d’un manque d’expérience relatif en ce qui concerne l’organisation de grands événements internationaux. Comment Almaty est-elle parvenue à inverser cette impression et à rattraper son retard face à sa rivale chinoise au cours des derniers mois ? Quelle a été la stratégie mise en œuvre pour séduire la Commission d’évaluation du Comité International Olympique (CIO) ?

Cette candidature à l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques, est la deuxième offre formulée par Almaty [après sa candidature pour les JO 2014].

Pour arriver à cette offre, Almaty a suivie un plan directeur de développement des sports à long terme, plan qui a porté ses fruits pour la première fois, lors des Jeux Asiatiques d’hiver de 2011 et lors des étapes annuelles de la Coupe du Monde de la Fédération Internationale de Ski.

En outre, Almaty accueillera en 2017, l’Universiade d’hiver.

Accueillir les Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver est donc le but ultime de ce plan à long terme.

  • La candidature d’Almaty mise pleinement sur la qualité de ses sites sportifs existants et sur l’enneigement des montagnes avoisinantes pour convaincre les membres électeurs du CIO. Selon vous, quel est néanmoins l’argument déterminant et décisif qui pourrait faire la différence le jour de l’élection ?

Almaty est une vraie ville de sports d’hiver, avec une passion pour les sports d’hiver qui remonte à plusieurs décennies. Almaty se trouve à environ 900 mètres au dessus du niveau de la mer, avec des montagnes pouvant atteindre 4 000 mètres de hauteur, juste à côté de la ville.

Notre candidature s’appuie par ailleurs sur le développement de l’un des plans les plus compacts des 30 dernières années, avec l’ensemble des sites dans un rayon de 30 kilomètres au maximum.

D’ores et déjà, 9 sites sur 13 sont existants et d’ici 2017, 11 espaces de compétitions seront opérationnels, soit 80% du dispositif pour les Jeux.

Vue des tremplins de saut à ski de Sunkar (Crédits - Almaty 2022)
Vue des tremplins de saut à ski de Sunkar (Crédits – Almaty 2022)

La candidature d’Almaty 2022 est l’Agenda 2020.

Almaty 2022 est intime et magnifique. Almaty 2022 est économique et durable.

Si l’Agenda 2020 est l’avenir du Mouvement olympique, alors Almaty 2022 fera vivre l’Agenda 2020.

  • Globalement, quels sont les principaux postes de dépenses – hors installations olympiques – qui seront mobilisés en cas de succès de la candidature ?

Depuis 2010, Almaty a investi plus d’un milliard de dollars pour l’aménagement de nouvelles infrastructures sportives (Tremplins de saut à ski, Stade de biathlon et de ski de fond, Aréna de curling, Centre de snowboard et freestyle, Aréna principale de hockey-sur-glace).

Le budget de fonctionnement olympique et paralympique (COJO) est de 1,75 milliard de dollars. Le budget hors-COJO est de 2,5 milliards de dollars, avec une participation des pouvoirs publics de 85%.

En nous appuyant sur l’Agenda 2020, notre planification est parvenue à économiser 560 millions de dollars au cours de la visite de la Commission d’évaluation du CIO.

Vue d'Almaty avec les montagnes avoisinantes (Crédits - Almaty 2022)
Vue d’Almaty avec les montagnes avoisinantes (Crédits – Almaty 2022)
  • Selon vous, au cours des 30 dernières années, quelle a été la meilleure organisation concernant les Jeux d’hiver ? Sur quelle Ville Hôte Almaty s’est-elle inspirée pour construire son projet et son ambition olympique ?

Chaque pays a contribué à sa façon à organiser les Jeux Olympiques et Paralympiques avec succès. Nous avons consulté les Comités Organisateurs des éditions précédentes afin d’apprendre de leur expérience.

Notre ambition olympique est de mettre en œuvre avec succès l’Agenda 2020, offrant ainsi la meilleure expérience pour les athlètes, les fans et les spectateurs, et la Famille olympique.

  • Ne craignez-vous pas qu’en cas de victoire, le 31 juillet prochain, Almaty et le Kazakhstan ne soient confrontés à des critiques similaires à celles de Pékin 2008, en particulier sur le thème de la démocratie et des Droits de l’Homme ?

Le Rapport de la Commission d’évaluation du CIO reconnaît dès ses premières pages, que le Kazakhstan est « un melting pot culturel et ethnique, avec une population qui englobe 100 nationalités et 40 confessions religieuses ». Vous devez vous rappeler que le Kazakhstan est une jeune République qui est née en 1991.

Il y a un effort continuel et sans fin pour améliorer tous les aspects de la gouvernance.

L’amélioration de notre bilan en matière de Droits de l’Homme sera une partie de l’héritage olympique. En ce qui concerne Almaty 2022, nous pouvons dire que nous sommes pleinement engagés dans le respect de la Charte olympique.

10 pensées

  1. En ce qui concerne la dernière question, je trouve que Andrey Kryukov botte en touche. Il s’agit d’une réponse assez classique des pays autoritaire. J’aimerai bien le croire. Après quand on y regarde de plus prêt, les pays qui ont accueilli les jeux en prommettant plus de démocratie et de droit de l’homme, il ne l’on pas fait : Pékin 2008, Sotchi 2014 et Bakou 2015.
    Même si le Kazakhstan possède un meilleur indice de démocratie que la Chine. Même si un indice ne montre pas tout.
    De toute façon les problème de droit de l’homme concerne aussi bien le Kazakhstan que la Chine. Et la Chine a déjà montré ce quelle faisait en 2008.

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