JO 2024 : Boston présente un projet remanié et chiffré

Lundi 29 juin, le Comité de Candidature de Boston 2024 a présenté un projet repensé afin de tenter de reprendre la main après plusieurs mois d’incertitudes et de critiques virulentes de la part des opposants.

Pour mettre en lumière les différents changements survenus dans les plans de candidature, Boston 2024 a choisi de proposer plusieurs illustrations chiffrées ainsi qu’une vidéo avant / après pour comprendre la transformation envisagée pour le quartier de Widdett Circle où serait implanté le Stade Olympique.

Vue actuelle de l'emplacement du Stade Olympique (Crédits - Boston 2024)
Vue actuelle de l’emplacement du Stade Olympique (Crédits – Boston 2024)
Visuel du Stade Olympique de 60 000 places (Crédits - Boston 2024)
Visuel du Stade Olympique de 60 000 places (Crédits – Boston 2024)
Visuel du quartier de Widdett Circle après les Jeux et le démantèlement du Stade Olympique (Crédits - Boston 2024)
Visuel du quartier de Widdett Circle après les Jeux et le démantèlement du Stade Olympique (Crédits – Boston 2024)

D’une capacité de 60 000 places durant les Jeux, cette enceinte laisserait ensuite place à un immense complexe résidentiel, entouré par un parc urbain et un stade d’athlétisme.

L’aménagement du stade représenterait un investissement de 176 millions de dollars (158,8 millions d’euros).

Un investissement sans doute sous estimé si l’on regarde le précédent projet de candidature des États-Unis et le concept développé alors par Chicago (Illinois) pour les JO 2016.

Sur la base d’un Stade Olympique (80 000 places) en grande partie temporaire, la ville du Président Barack Obama avait estimé la construction de l’enceinte à 397,6 millions de dollars (358,8 millions d’euros) en 2008.

Visuel du projet de Stade Olympique pour les JO 2016 (Crédits - Chicago 2016)
Visuel du projet de Stade Olympique pour les JO 2016 (Crédits – Chicago 2016)

Un investissement sous estimé également, si l’on tient compte de l’aménagement du Stade Olympique de Londres (80 000 places) et des diverses modifications apportées à la structure d’origine depuis 2012.

Ainsi, alors que le Stade Olympique – partiellement démontable – était initialement estimé à 280 millions de livres sterling en 2005 (soit 394,6 millions d’euros), il aura finalement coûté la somme de 429 millions de livres sterling (604,6 millions d’euros). Mais si l’on ajoute les aménagements entrepris depuis la clôture des JO 2012, la facture globale de l’équipement a finalement atteint 701 millions de livres sterling (988 millions d’euros).

Ces différentes données chiffrées seront quoiqu’il en soit et à n’en pas douter, utilisées par les opposants à Boston 2024, qui auront à cœur de continuer à vilipender un projet considéré comme mal-ficelé. Mais ces données pourraient ne pas être les seules attaquées prochainement par les opposants.

Implantation des sites dans l’État du Massachusetts (Crédits - Boston 2024)
Implantation des sites dans l’État du Massachusetts (Crédits – Boston 2024)
Implantation des sites olympiques dans la ville de Boston (Crédits - Boston 2024)
Implantation des sites olympiques dans la ville de Boston (Crédits – Boston 2024)

Ainsi, les promoteurs de la candidature du Massachusetts font valoir un budget d’organisation (COJO) de l’ordre de 4,7 milliards de dollars (4,24 milliards d’euros) et un budget hors-COJO de 3,4 milliards de dollars (3,07 milliards d’euros), ce dernier comprenant l’aménagement du Stade Olympique, mais aussi du Village des Athlètes et du Centre des Médias. Pour mobiliser une telle somme, Boston 2024 ferait principalement appel à des partenariats publics-privés (PPP).

Les chiffres présentés lundi sont relativement similaires à ceux issus d’un Rapport sur les impacts économiques et sociaux de Boston 2024, publié en mars 2015.

Le Village Olympique représenterait à lui seul un investissement conséquent de 2,5 milliards de dollars (2,26 milliards d’euros), tandis que les multiples sites à construire devraient nécessiter la mobilisation de plus de 750 millions de dollars (677,1 millions d’euros).

Visuel du Village des Athlètes (Crédits - Boston 2024)
Visuel du Village des Athlètes (Crédits – Boston 2024)

Au-delà des sites sportifs pérennes ou temporaires – 18 des 33 sites nécessaires aux JO sont existants -, une autre donnée n’est pas à négliger. Souhaitant s’appuyer sur l’existence de campus universitaires prestigieux et de grande capacité, Boston 2024 s’engagerait à louer différentes structures (Harvard Stadium…) pour un coût de 132 millions de dollars (119,17 millions d’euros).

Du point de vue des retombées économiques, Boston 2024 a étudié les dossiers de Londres 2012, Rio 2016 et Tokyo 2020, pour établir des recettes comprises entre 4,805 et 5,005 milliards de dollars (4,337 milliards à 4,518 milliards d’euros). Au total, l’excédent prévu est de 210 millions de dollars (189,58 millions d’euros), soit un niveau équivalent à celui constaté lors des Jeux de Los Angeles 1984 (232,5 millions de dollars soit 209,89 millions d’euros).

(Crédits - Boston 2024 / MarketPlace.org)
(Crédits – Boston 2024 / MarketPlace.org)

Cette somme semble en tous cas d’ores et déjà susceptible d’être utilisée par Boston 2024 et ce, avant même une quelconque application effective. De fait, Steve Pagliuca, Président du Comité de Candidature, a indiqué que ce montant serait directement injecté dans l’organisation, au cas où les recettes seraient inférieures ou les coûts plus élevés par rapport aux prévisions initiales. Une sorte de soupape de sécurité censée rassurer les contribuables soucieux de ne pas avoir à financer un tel projet.

Mais la Ville va plus loin en ce qui concerne les retombées économiques et voit même à très long terme, puisqu’elle estime à 377 millions de dollars (340,4 millions d’euros), les revenus directement issus de l’exploitation du nouveau quartier de Widdett Circle à l’horizon… 2080.

Les recettes économiques ne seraient évidemment pas les seuls gains générés par les Jeux.

En effet, Boston 2024 espère la création de 6 300 emplois pérennes entre 2018 et 2023 (4 100) puis au-delà de 2025 (2 200) sans compter 54 300 emplois directs et indirects à l’occasion de l’année olympique de 2024.

La reconversion du Village des Athlètes de Columbia Point et l’aménagement du nouveau quartier de Widdett Circle seraient par ailleurs générateurs de 8 000 logements supplémentaires, dont 2 700 à destination des campus universitaires.

Concernant la candidature, Boston 2024 envisage un budget de 75 millions de dollars (67,7 millions d’euros) sur deux ans, soit près de 8 millions de plus que le budget prévisionnel de Paris 2024 mais légèrement inférieur à celui actuellement mobilisé par Hambourg 2024 (environ 70 millions d’euros).

18 pensées

  1. Enfin, on a une idée de projet de Boston pour les jeux olympiques. Cependant, vu que les chiffres sont apparement sous-estimé il va être difficile de justifier tout dépassement du budget. Ce que l’opposition va mettre en avant. Je pense qu’au delà des chiffres, le comité de candidature devrait mettre en avant l’après JO et les investissements qui en découlent comme par exemple les logements issus du villages olympiques, la modernisation et le renforcement des transports en communs ou encore la revalorisation de certains quartiers grâce aux jeux. De toute façon, la prochaine étape est mi-août avec l’étude de faisabilité demandée par les présidents de deux chambres de l’état et du gouverneur.

    1. Les chiffres sont identiques à ceux issus du Rapport sur les impacts économiques de Boston 2024 (mars 2015). De fait, seule la localisation des sites relève de la nouveauté.

      D’ici le mois d’août, le soutien populaire devra impérativement remonter – prochaine enquête sondagière mi-juillet sans doute – avant la publication de l’audit indépendant.

      Au regard de cet audit, une personne peut et pourra avoir les clés de la candidature : Charlie Baker, Gouverneur du Massachusetts.

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