JO 2024 : La semaine de tous les dangers pour Boston

Lundi 29 juin, à 10h00 – 16h00 en France – le Comité de Candidature de Boston 2024 réunira les principaux acteurs du projet olympique ainsi que la presse afin de présenter les contours repensés de son plan.

Après avoir présenté une première version en janvier dernier, au moment de sa sélection par le Comité Olympique des États-Unis (USOC), la cité du Massachusetts a essuyé de nombreuses critiques sur le terrain et sur les réseaux sociaux, avec à chaque fois l’inquiétude concernant l’impact économique sur les finances locales ainsi que les dégradations éventuelles du territoire.

Les mois ont passé et avec eux, une trentaine de réunions publiques pour informer et débattre du projet avec les citoyens, mais la tendance n’a fait que se confirmer : selon le dernier sondage WBUR (04 au 06 juin 2015), la candidature de Boston pour l’organisation des Jeux d’été de 2024 ne recueille que 39% d’opinions favorables, tandis que 49% des citoyens du Massachusetts se déclarent opposés au projet.

Un revers cinglant mais constant à quelques mois du dépôt officiel de la candidature américaine.

(Crédits - Boston 2024)
(Crédits – Boston 2024)

Dès lors, comment ne pas penser que la semaine qui va s’ouvre sera la semaine de tous les dangers pour Boston 2024 ?

Si son concept olympique reconfiguré recueille un accueil convenable de la part des citoyens et des dirigeants politiques, alors une inversion de la courbe d’adhésion pourrait intervenir dans le courant de l’été et plus encore, à la rentrée de septembre.

En revanche, si le projet s’attire les foudres de la population et un timide enthousiasme des élus locaux et régionaux, il est fort probable que la candidature n’arrivera même pas sur la ligne de départ fixée au 15 septembre par le Comité International Olympique (CIO).

Afin de sonder le terrain et dans un souci de transparence et de lisibilité, Boston 2024 a donc judicieusement dévoilé certains sites olympiques et paralympiques au cours des dernières semaines.

(Crédits - Boston 2024)
Le TD Garden aux couleurs de la candidature olympique (Crédits – Boston 2024)

Ainsi, la ville portuaire prévoit de faire concourir les athlètes au DCU Center (13 000 places) pour le handball, au Tsongas Center (6 500 places) pour l’escrime et le taekwondo, sans oublier au Boston Convention & Exhibition Center pour les matchs de volleyball (12 000 places), de tennis de table (6 000 places) et les épreuves de boxe (10 000 places) ainsi qu’au TD Garden (17 500 places) pour le tournoi de basketball et les compétitions de gymnastique.

Outre l’utilisation d’équipements existants, Boston envisage également de faire appel aux prestigieuses Universités de l’État du Massachusetts, à commencer par Harvard (8 000 places) pour le tir-à-l’arc, mais aussi le Boston College (10 000 places) pour le judo et la lutte et la Northeastern University (5 000 places) pour l’haltérophilie.

Mais l’entreprise olympique étant ce qu’elle est, plusieurs infrastructures devraient encore être aménagées à Boston et dans sa proche périphérie, à l’instar du Stade Olympique, du Centre Aquatique, du Vélodrome ou encore du Village des Athlètes.

Visuel du complexe tennistique de 20 000 places. Après les Jeux, seul le Court de 2 500 places serait maintenu (à gauche), tandis qu'une partie du site (à droite) serait réaménagée (Crédits - Boston 2024)
Visuel du complexe tennistique de 20 000 places. Après les Jeux, seul le Court de 2 500 places serait maintenu (à gauche), tandis qu’une partie du site (à droite) serait réaménagée (Crédits – Boston 2024)

La ville de Billerica serait ainsi mobilisée pour les épreuves de tir (5 000 places) et le quartier de Dorchester pour l’édification d’un complexe tennistique temporaire (17 500 places) et d’un Court permanent de 2 500 sièges, tandis que New Bedford (10 000 places) aurait la responsabilité d’organiser les épreuves de voile et Deerfield River aurait en charge les compétitions de canoë-kayak (10 000 places dont 6 000 sièges assis).

Quincy’s Squantum Point Park serait quant à lui le site dédié aux matchs de beachvolley.

Visuel du stade de beachvolley (Crédits - Boston 2024)
Visuel du stade de beachvolley (Crédits – Boston 2024)

Mais ces premiers éléments concrets seront-ils suffisants pour renverser une situation aujourd’hui critique ?

Car le fond du problème ne réside sans doute pas dans le choix d’installations existantes ou temporaires, mais bien dans la localisation des principaux bâtiments actuellement inexistants du paysage de Boston – le Stade Olympique notamment – ainsi que la reconversion de ces derniers.

Boston 2024 devra donc surmonter le défi que représente la problématique de l’héritage olympique, d’autant plus au moment où la population s’inquiète des coûts d’organisation et de la part qui reviendra à la charge des contribuables de Boston et du Massachusetts.

Mais si la communication de la candidature va désormais devoir se recentrer sur l’essentiel et faire preuve d’une extrême pédagogie, les résultats attendus ne pourront voir le jour qu’à la condition que le projet olympique soit parfaitement sécurisé, sur le plan de l’aménagement territorial, de la reconversion éventuelle et de la répartition du financement entre les différentes parties prenantes à la candidature.

Si la moindre faille se présente, nul doute que les opposants au projet olympique s’engouffreront dans la brèche et se feront un plaisir et plus encore, un devoir, de dénoncer le concept des Jeux à Boston. Le Comité de Candidature est en tous cas prévenu.

Dans ce bras de fer, un acteur pourrait d’ailleurs jouer un rôle décisif : le Gouverneur du Massachusetts, Charlie Baker.

Celui-ci a récemment pressé le Comité de Candidature de présenter son projet à la population et s’est aussi autorisé une rencontre avec les leaders de l’un des mouvements d’opposants à Boston 2024.

Les conclusions de l’audit indépendant commandé par les principaux responsables politiques de l’État – dont Charlie Baker – devraient quoiqu’il en soit influencer le choix de ces derniers et ce, dans le courant du mois d’août.

9 pensées

  1. Boston vient de créer une nouvelle épreuve olympique, le marathon avec obstacle. Personnellement, je doute que Boston sera candidate, et même si elle se présente, sa campagne devra se faire contre Paris, Rome et Hambourg voire Bakou et Budapest mais aussi comme les opposants au projet.
    Même si Boston franchit tous les obstacles, il faudra que le référendum de 2016 voit une participation importante mais aussi une forte victoire du oui pour éviter un scénario similaire à Oslo. De toute façon, les opposants continueront à s’opposer à Boston 2024. Un fort score pour le oui pourrait rassurer les membres du CIO.
    Cependant, la course sera longue et tout peut encore arriver

    1. Oui, tout peut arriver. D’accord avec vous à ce sujet. De plus, le référendum de 2016 va peser comme une épée de Damoclès sur le dossier pendant au moins un an. De quoi largement faire douter les votants du CIO et perdre de précieuses voix au passage. Les opposants sont très bien organisés et en année électorale, les décideurs politiques ne voudront prendre aucun risque. Aucun d’entre eux ne voudra soutenir un projet bancal qui peine à convaincre.

      L’USOC risque de mettre un terme aux espoirs bostoniens très rapidement si rien ne change. La question se posera alors de savoir si Los Angeles ou une autre ville prendra le risque d’être considéré par tous comme le second choix.

      Dans ces conditions, autant abandonner 2024 et se concentrer sur une échéance suivante.

      1. Je doute que l’USOC choisissent une autre ville mêmr si LA seraut une bonne ville candidate. La ville remplaçante apparaitra comme un second choix ce qui affaiblira la candidature. Si l’ USOC retire la candidature à Boston autant ce preparer (mieux) pour une nouvelle échéance hiver comme été.

      2. Tout à fait ! Même si LA a l’expérience nécessaire et la notoriété, elle apparaîtra effectivement comme un second choix. Mauvais signe vis-à-vis du CIO…

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